Si le nouveau locataire de la primature, Jeannot Ahoussou Kouadio veut réussir sa mission, il devra mettre beaucoup de finesse dans ses rapports avec toute la classe politique.
Cela ne devrait pas être de la mer à boire pour Jeannot Ahoussou Kouadio. Il suffirait au nouveau chef du gouvernement de prendre le bon pouls de la situation pour réussir, haut la main, la mission qui l’attend. Mieux, il pourrait tenter d’égaler les records de Daniel Kablan Duncan et de Guillaume Soro. Assurément, la première stratégie que doit adopter le nouveau Premier ministre, Ahoussou Kouadio, consisterait à former un bon tandem avec le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. En grande partie, c’est cela qui a permis à MM. Duncan et Soro de séjourner plus longtemps à la ‘’maison blanche’’ d’Abidjan-Plateau. Manifestement, le cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) qui a pris une part active dans la campagne d’Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle, l’a lui-même bien compris. Comme pour dévoiler son plan d’action à la tête du gouvernement, il avait clairement indiqué qu’il ne déviera pas de la ligne tracée par Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, les deux héritiers politiques de Félix Houphouet-Boigny. « C’est donc dans le sens de la continuité et de la solidarité que j’appréhende mes nouvelles fonctions. Nous entendons marcher dans les pas des bâtisseurs de la nation ivoirienne, notamment le président Félix Houphouet-Boigny qui a tracé des chemins lumineux pour la Côte d’Ivoire », a expliqué Jeannot Ahoussou Kouadio. Discours de bonne intention. Mais, passée la période d’émotion, le chef du gouvernement devra très vite commencer à le traduire en actes.
Quel attelage entre Ouattara et Ahoussou Kouadio ?
Pour constituer un bon attelage avec le président du Rassemblement des républicains, le secrétaire général adjoint du Pdci chargé des affaires juridiques, devra nécessairement s’affranchir des considérations partisanes. « Cet exercice est loin d’être facile. Car, il faut gagner aussi bien la confiance des camarades du Pdci que ceux du Rdr et des autres composantes du Rhdp. C’est à cet exercice que bien de cadres de la coalition des houphouétistes ont commencé à suspecter l’ancien Premier ministre Guillaume Soro de rouler pour le clan Gbagbo », renseigne un cadre du Rdr. « C’est par ce détail important que le ‘’frère’’ Ahoussou devrait commencer. Il faut qu’il se mette au-dessus de la mêlée pour que les membres du gouvernement proches de lui n’aient pas l’impression qu’ils ont affaire à leur camarade de parti ou que les autres se persuadent que le Premier ministre est moins attentionné à leur égard », pense-t-il, allusion sans doute faite au ballet de visiteurs pédécéistes auquel l’on assiste ces temps-ci au domicile du chef du gouvernement. La délicatesse qui s’attache à cette gestion concertée du pouvoir entre le Pdci et le Rdr, fait, en effet, naître quelques méfiances entre les durs des deux camps. « Le président de la Côte d’Ivoire s’appelle Alassane Ouattara. Le Premier ministre qu’il va nommer doit travailler sous sa coupe selon ses ordres. La primature ne doit pas être un laboratoire de stratégies de reconquête de pouvoir d’Etat mais une primature au service de la République », a alerté Kakou Mathias, alassaniste de la 12e heure, dans un entretien qu’il nous a récemment accordé. « Le risque est réellement grand pour les Premiers ministres de tenter de se mettre en valeur. Et, pour un haut cadre comme M. Ahoussou Kouadio qui peut vouloir profiter de l’occasion pour se poser en successeur dHenri Konan Bédié ou en candidat de son parti à la prochaine présidentielle, ce risque devient deux fois plus important », analyse Konaté M., observateur bien averti du microcosme politique ivoirien. « Si la complicité entre les deux chefs de l’exécutif se met en place, la tâche du Premier ministre s’en trouvera allégée. Il pourra parachever les chantiers engagés depuis l’élection de M. Ouattara par les deux précédents gouvernements », ajoute-t-il. Ces chantiers, déjà suffisamment ressassés, concernent la réforme du secteur de la sécurité et de la justice, pour assurer un mieux-être aux populations. Ce mieux-être passe également par la remise du système éducatif sur pied. Car, à vrai dire, l’attente des Ivoiriens est très grande aussi à ce niveau-là. Pareil pour la cherté de la vie qui fait débat aujourd’hui, sur fond de licenciement dans des entreprises publiques ou parapubliques. Par-dessus tous ces chantiers, Jeannot Ahoussou Kouadio ne devrait hésiter à enfiler le manteau de réconciliateur, pour épauler le chef de l’Etat dans ses manœuvres visant à ramener les partisans de Laurent Gbagbo dans la République.
Marc Dossa
Cela ne devrait pas être de la mer à boire pour Jeannot Ahoussou Kouadio. Il suffirait au nouveau chef du gouvernement de prendre le bon pouls de la situation pour réussir, haut la main, la mission qui l’attend. Mieux, il pourrait tenter d’égaler les records de Daniel Kablan Duncan et de Guillaume Soro. Assurément, la première stratégie que doit adopter le nouveau Premier ministre, Ahoussou Kouadio, consisterait à former un bon tandem avec le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. En grande partie, c’est cela qui a permis à MM. Duncan et Soro de séjourner plus longtemps à la ‘’maison blanche’’ d’Abidjan-Plateau. Manifestement, le cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) qui a pris une part active dans la campagne d’Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle, l’a lui-même bien compris. Comme pour dévoiler son plan d’action à la tête du gouvernement, il avait clairement indiqué qu’il ne déviera pas de la ligne tracée par Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, les deux héritiers politiques de Félix Houphouet-Boigny. « C’est donc dans le sens de la continuité et de la solidarité que j’appréhende mes nouvelles fonctions. Nous entendons marcher dans les pas des bâtisseurs de la nation ivoirienne, notamment le président Félix Houphouet-Boigny qui a tracé des chemins lumineux pour la Côte d’Ivoire », a expliqué Jeannot Ahoussou Kouadio. Discours de bonne intention. Mais, passée la période d’émotion, le chef du gouvernement devra très vite commencer à le traduire en actes.
Quel attelage entre Ouattara et Ahoussou Kouadio ?
Pour constituer un bon attelage avec le président du Rassemblement des républicains, le secrétaire général adjoint du Pdci chargé des affaires juridiques, devra nécessairement s’affranchir des considérations partisanes. « Cet exercice est loin d’être facile. Car, il faut gagner aussi bien la confiance des camarades du Pdci que ceux du Rdr et des autres composantes du Rhdp. C’est à cet exercice que bien de cadres de la coalition des houphouétistes ont commencé à suspecter l’ancien Premier ministre Guillaume Soro de rouler pour le clan Gbagbo », renseigne un cadre du Rdr. « C’est par ce détail important que le ‘’frère’’ Ahoussou devrait commencer. Il faut qu’il se mette au-dessus de la mêlée pour que les membres du gouvernement proches de lui n’aient pas l’impression qu’ils ont affaire à leur camarade de parti ou que les autres se persuadent que le Premier ministre est moins attentionné à leur égard », pense-t-il, allusion sans doute faite au ballet de visiteurs pédécéistes auquel l’on assiste ces temps-ci au domicile du chef du gouvernement. La délicatesse qui s’attache à cette gestion concertée du pouvoir entre le Pdci et le Rdr, fait, en effet, naître quelques méfiances entre les durs des deux camps. « Le président de la Côte d’Ivoire s’appelle Alassane Ouattara. Le Premier ministre qu’il va nommer doit travailler sous sa coupe selon ses ordres. La primature ne doit pas être un laboratoire de stratégies de reconquête de pouvoir d’Etat mais une primature au service de la République », a alerté Kakou Mathias, alassaniste de la 12e heure, dans un entretien qu’il nous a récemment accordé. « Le risque est réellement grand pour les Premiers ministres de tenter de se mettre en valeur. Et, pour un haut cadre comme M. Ahoussou Kouadio qui peut vouloir profiter de l’occasion pour se poser en successeur dHenri Konan Bédié ou en candidat de son parti à la prochaine présidentielle, ce risque devient deux fois plus important », analyse Konaté M., observateur bien averti du microcosme politique ivoirien. « Si la complicité entre les deux chefs de l’exécutif se met en place, la tâche du Premier ministre s’en trouvera allégée. Il pourra parachever les chantiers engagés depuis l’élection de M. Ouattara par les deux précédents gouvernements », ajoute-t-il. Ces chantiers, déjà suffisamment ressassés, concernent la réforme du secteur de la sécurité et de la justice, pour assurer un mieux-être aux populations. Ce mieux-être passe également par la remise du système éducatif sur pied. Car, à vrai dire, l’attente des Ivoiriens est très grande aussi à ce niveau-là. Pareil pour la cherté de la vie qui fait débat aujourd’hui, sur fond de licenciement dans des entreprises publiques ou parapubliques. Par-dessus tous ces chantiers, Jeannot Ahoussou Kouadio ne devrait hésiter à enfiler le manteau de réconciliateur, pour épauler le chef de l’Etat dans ses manœuvres visant à ramener les partisans de Laurent Gbagbo dans la République.
Marc Dossa