C’est une formule de Jean de la Fontaine qu’affectionne Guillaume Soro. « On rencontre souvent sa destinée par les chemins qu’on emprunte pour l’éviter ». Pour Macky, il n’est pas sûr d’affirmer que l’ancien Premier ministre de maître Abdoulaye Wade a évité le chemin qui va peut-être l’amener dimanche à la Présidence sénégalaise. L’ingénieur géologue spécialiste du pétrole, qui a pour lui discrétion et efficacité, n’a pas cessé de rencontrer ses compatriotes quand il quitte son poste de Premier ministre en 2007 alors qu’il avait contribué à la réélection du candidat Wade. La discorde entre lui et le président Wade naît de son outrecuidance à convoquer le fils du Président Karim Wade à venir s’expliquer à l’Assemblée nationale sur les travaux de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci). Lorsque Macky crée, le 1er décembre 2008, l’Alliance pour la République (Apr) avec une trentaine de cadres dissidents du Pds de Me Wade, il n’avait pas encore réalisé la pleine mesure de sa popularité. Lui qui fut le Premier ministre qui réalisa les projets présidentiels mis en berne par l’équipe de son prédécesseur, Idrissa Seck : la corniche de Dakar, autoroutes et nouvel aéroport de Dakar. Les élections législatives du 22 mars 2009 sont un succès pour l’Apr. Le parti de Macky remporte toutes les localités de Fatick, son fief, douze localités au Nord du pays, trois au Sud. Quand on associe ce score à celui de la coalition Benno Siggil Senegaal, Macky n’est pas mal loti au parlement sénégalais. C’est ce fils d’ancien manœuvre à la fonction publique, Amadou Abdoul Sall et de la vendeuse d’arachide Coumba Thimbo, qui sera face à son destin dimanche face à un dinosaure, Me Abdoulaye Wade, le vieux président-candidat. Pour des observateurs avertis, il est déjà le président des sénégalais. Rendez-vous lundi matin quand tomberont les premières tendances.
SD
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