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Économie Publié le jeudi 22 mars 2012 | Banque Mondiale

Madani M Tall au forum FIAI PPP: "L`Afrique qui gagne, c`est possible!"

© Banque Mondiale Par DR
Forum International Africain des Investissements en PPP: les travaux ont démarré à Abidjan
Mercredi 21 Mars 2012. Abidjan. Hotel ivoire. Photo: Madani M Tall et Ahoussou Kouadio Jeannot lors du lancement du Forum International Africain des Investissements en PPP
Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Messieurs les Ministres d’Etat ;
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Gouverneur du District d’Abidjan ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales ;
Distinguées personnalités ;
Mesdames et Messieurs.

Avant toute chose, je voudrais, Monsieur le Premier Ministre, saluer votre présence qui, au-delà de son côté symbolique, donne une indication édifiante de l’importance que vous accordez au financement de l’économie, à l’attrait de l’investissement privé, à la recherche des solutions de tous ordres à la reconstruction de votre pays et à la coopération internationale. En consacrant votre première sortie publique à l’événement qui nous réuni cet après midi, vous lui donnez un cachet indéniablement particulier. Soyez-en remercié.

Permettez-moi de remercier les organisateurs du présent forum d’y avoir associé le Groupe de la Banque mondiale. Je voudrais également les féliciter pour l’initiative qu’ils ont prises en organisant cet événement qui arrive comme Mars en Carême c'est-à-dire à point nommé.

Dans un contexte international marqué par le raréfaction des ressources financières et les risques de plus en plus grandissants de repli sur soi de la part des partenaires traditionnels du continent africain, les dirigeants de nos pays doivent se montrer plus imaginatifs et plus inventifs afin de trouver les moyens leur permettant de faire face aux immenses besoins des populations, notamment dans les domaines des infrastructures et des services publics de base.

Au-delà du tarissement des ressources publiques évoqué plus haut, nous devons nous réjouir de ce que l’Afrique se trouve dans la bonne direction du vent après avoir projeté l’image d’un continent sans espoir. Je me souviens encore de cette UNE du très respecté journal The Economist qui le 13 Mai 2000 titrait « Africa : The hopeless Continent ». 10 ans plus tard, et très exactement le 3 décembre 2011, le même vénérable magazine The Economist annonçait en page de couverture « Africa Rising » en d’autres termes, l’Eveil de l’Afrique, L’Emergence de l’Afrique, l’Ascension de l’Afrique, la Nouvelle Afrique. Le Magazine qui fait autorité en matière économique dans le monde, ne s’embarrasse pas de superlatifs pour décrire les perspectives radieuses d’un continent dont le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) a été de 7,5% en 2011.

C’est dire Excellence, Mesdames et Messieurs, malgré un environnement de déprime, à quel point le vend est favorable pour l’Afrique dont l’un des défis majeurs est l’attrait des capitaux, notamment privés pour assurer son développement.

Dans un tel contexte, le Partenariat Public Privé (PPP) au cœur du présent forum, sans être une panacée, participe des solutions innovantes devant permettre à nos Etats d’attirer davantage de capitaux privés et de combler leur déficit d’investissement public.

Par ailleurs, le choix de la Côte d’Ivoire pour la tenue de ce forum vient renforcer nos convictions selon lesquelles malgré environ 15 ans de convulsion et de recul, ce pays dispose de tous les atouts lui permettant d’être l’un des pôles de croissance et développement du contient.

C’est fort de cette conviction que le Groupe de la Banque mondiale a conduit du 10 au 20 janvier 2012, à la demande du Gouvernement ivoirien, une importante mission d’identification des projets prioritaires pouvant faire l’objet de financement et d’exécution suivant un montage Partenariat Public Privé. La structuration de projets prioritaires devrait faire l’objet d’une attention particulière du Gouvernement.
Mais au-delà de la Côte d’Ivoire le Groupe de la Banque mondiale a une longue expérience et une expertise avérée en matière de conseil des Etats pour ce qui est des PPP. Nous disposons d’un département spécialisé, le PPIAF (Public-Private Infrastructure Advisory Facility) dont la mission est d’assister et de conseiller les Gouvernements et les investisseurs privés sur les choix stratégiques en matière de PPP. En complément de ce que fait déjà la Société Financière Internationale (SFI).

Comme je l’ai mentionné plus haut, le PPP n’est pas une panacée. Il n’est pas non plus une fin en soi, mais un puissant instrument, un moyen qui, bien utilisé, permet d’arriver à la fois, à la réalisation des investissements pour le compte de l’Etat, à une rémunération conséquente des investissements consentis par les opérateurs privés et surtout et c’est sûrement le plus important, à la satisfaction des besoins des populations à travers d’une part, une meilleure offre des services publics et d’autre part la création de la valeur ajoutée et des emplois. En somme, le PPP est un irremplaçable levier de développement fondé sur une démarche Gagnant-Gagnant dont le succès est lié à un certain nombre de facteurs dont les plus pertinents sont :

- La disponibilité au sein du secteur public de grandes capacités institutionnelles, humaines, managériales et conceptuelles ;
- Une excellente évaluation et planification des projets ;
- De solides études de faisabilité prenant en compte entre autres, le coût effectif des investissements, la rentabilité économique, financière et sociale des projets, une appréciation optimale de la contribution des parties (Secteur Public et Secteur Privé) ;
- Un cadre législatif et réglementaire approprié ;
- Un environnement juridique et judiciaire sécurisant, gage de l’atténuation des risques pour les investisseurs privés ;
- Une anticipation réaliste de l’acceptance sociale du coût du service par les utilisateurs. Ce dernier point devant être accompagné d’une stratégie de communication conséquente car dans un environnement où certains services publics ont été toujours gratuits, les rendre payant, pourrait engendrer des résistances d’où la nécessité de créer un changement de paradigme et de culture.

Comme nous pouvons tous le constater, tous ces facteurs relèvent de la Gouvernance économique et doivent être mis en place par l’Etat qui en dernier ressort est responsable devant le citoyen quant à la fourniture et la qualité des services publics. Les échecs de certains PPP dont les plus retentissants ont eu lieu en Amérique latine, sont essentiellement dus à l’inobservance de l’un ou de plusieurs des préalables sus mentionnés.

Toutes ces questions et bien d’autres, j’en suis certain, seront abordées pendant ce forum et je voudrais espérer que les experts délégués par divers Etats constitueront dans leur pays respectifs les champions des PPP dont a besoin le continent africain.

Pour sa part, le Groupe de la Banque mondiale continuera à apporter à ses partenaires son expertise dans le cadre des réflexions comme celles qui auront lieu au cours de ce forum, mais également et surtout dans la prise de décision, les choix stratégiques et la mise en œuvre effective des projets.

Sur ce, je ne saurais clore mon propos sans lancer un vibrant appel à l’action. L’Afrique est dans la bonne direction du vent, il est temps de profiter de toutes les opportunités qui s’offrent à nous et d’agir dans l’intérêt de nos peuples qui aspirent au bien être.

Je vous remercie de votre attention.



Discours de M. Madani M. TALL
Directeur des Opérations
de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire

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