L'Etat est soucieux du quotidien des populations. Et l'approvisionnement en eau potable sur toute l'étendue du territoire national en général, et Abidjan en particulier, est une préoccupation majeure pour le gouvernement ivoirien. Hier, Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques, en marge de la '' Journée mondiale de l'Eau'', a organisé une conférence de presse à l'hôtel Tiama. A cette occasion, le ministre Achi a annoncé que pour soulager les populations de la ville d'Abidjan dont le problème d'eau se pose avec beaucoup d'acuité, l'Etat a décidé de mobiliser 120 milliards de FCFA. A savoir : 10 milliards de FCFA en 2011 et 10 milliards de FCFA en 2012, soit 20 milliards de FCFA, dans le cadre du Programme présidentiel d'urgence (Ppu) initié par le Chef de l'Etat, Alassane Ouattara. A cela il faudrait ajouter un crédit de 30 milliards de FCFA contracté auprès de la Bid (Banque islamique de développement), Badea (Banque arabe pour le développement économique, la KFW (banque allemande) et 15 milliards de FCFA issus de certains organismes et banques. Ce qui fait un total de 75 à 80 milliards de FCFA auxquels il faudrait adjoindre 45 milliards de FCFA de Eximbank Chine pour l'approvisionnement en eau potable de la ville d'Abidjan à partir de Bonoua. Ce qui doit permettre un acheminement de 90 000 m3 d'eau à travers des canalisations. « Pour un pays qui sort à peine de crise, cela est à saluer et à mettre à l'actif du président Alassane Ouattara qui très tôt, a décidé de régler ce problème », a indiqué Patrick Achi. Révélant qu'Abidjan représente 70% de la consommation totale en eau potable de la population ivoirienne, il a expliqué que l'aboutissement en eau potable est un long processus. « L'eau peut provenir des eaux en surface ou souterraine (nappe phréatique). On la traite, la stock et on la conduit à travers des canalisations pour être distribuée. Mais à Abidjan, on a des difficultés à toutes les étapes du processus », a indiqué Achi. Précisant que le déficit à Abidjan est estimé à 150 000 m3 d'eau car pour des besoins en consommation de 500 000 à 550 000 m3 d'eau, la production est de 350 000 m3 d'eau. Pour le ministre Achi, l'on a une capacité de renouvellement de 142 millions de m3 d'eau par an et l'on en consomme 122 millions de m3 d'eau par an. Il reste 20 millions de m3 d'eau. « Il y a 80 forages sur Abidjan à partir desquels on pompe 350 000 m3 d'eau. L'un des objectifs est de faire des forages complémentaires. Il faut éviter que le stock de base qui est de 20 millions de m3 d'eau s'épuise. », a relevé Achi. Toute chose qui amènera la Côte d'Ivoire à utiliser la nappe phréatique de Bonoua, la lagune d'Aghien, la Comoé (Alépé), le Bandama (Tiassalé). Aussi pour lui, l'urgence est-il de faire des forages complémentaires, construire des stations de traitements comme celle de Djibi. « La dernière date de 1986. En 1997, un projet existait et devait être mis à exécution en 1999. Mais le coup d'Etat a tout remis en cause. », a déploré le ministre. Pour Patrick Achi, pour éviter tous ces désagréments, il aurait fallut au cours des 15 dernières années, faire ces constructions qui auraient coûté 30 milliards de FCFA. Aujourd'hui, cela est évalué 200 milliards de FCFA. Il aussi évoqué les déplacements des populations vers Abidjan qui ont rajouté de 20% aux problèmes existant déjà. Cependant, il a fait savoir que le Gouvernement qui n'a pas pour autant baissé les bras, a décidé de construire trois forages de 20 000 m3 d'eau avant la fin de l'année. Soit 60 000 m3 d'eau par jour pour être à un ''niveau acceptable''. Il a aussi annoncé la signature prochaine d'un accord de prêt avec Eximbank Chine de 90 000 m3 d'eau par jour et qui nécessitera 18 mois de travaux. « On sera un peu à l'aise », a-t-il dit. Achi a aussi demandé de préserver les forêts du Banco et d'Anguededou qui sont des trésors. « Si dans les trois ans à venir on construit des stations de hauteur on sera tranquille pour les 20 ans à venir », a signifié Patrick Achi.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA
