La Cedeao veut s’approprier l’adage, ‘’l’union fait la force’’, dans la lutte contre l’insécurité dans les pays de la sous-région. Aussi, mercredi dernier, les chefs de police des Etats-membres de la Cedeao se sont retrouvés, durant trois jours, à Lomé, au Togo, pour débattre de la stratégie commune à mettre sur pied pour lutter contre les crimes transnationaux organisés auxquels leurs pays respectifs sont confrontés. Dans leur échange, ils ont mis un accent particulier sur la circulation illégale d'armes, la piraterie et le terrorisme. Le lt-col Abdourahmane Dieng, chef de la Division de sécurité régionale(Dsr) de la Cedeao, a évoqué le conflit libyen comme étant l’une des sources de l’instabilité de la région ouest-africaine. Notamment la région de la ceinture désertique sahélienne qui était autrefois inhabitée. « Cette région, a-t-il dit, est devenue le centre d'un conflit avec les activités du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla), au Mali, d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de Boko Haram au Nigeria », a-t-il fait remarquer, face à ses pairs. Le lt-col Dieng a expliqué ce phénomène par plusieurs facteurs notamment la porosité des frontières de la région et les vols de véhicules qui en découlent ; le trafic de drogue et d'êtres humains, ainsi que la corruption, la mauvaise gouvernance et la mauvaise gestion des ressources humaines et naturelles. Parlant des zones à risque, le chef de police de la Cedeao a cité le Golfe de Guiné qui est en proie à la piraterie. Le représentant régional d'Interpol, M. Juan Carlos Antoniassi, quant à lui, a promis une collaboration continue de son organisation avec les parties prenantes afin de faire de la région, une zone sécurisée et stable. Il a souhaité une mise à disposition de ressources humaines et financières ainsi que la formation adéquate des agents de police. Il a recommandé des mesures de suivi pour faire face à cette insécurité qu’il dit générale à l’Afrique tout entière. Au cours de cette réunion, la cybercriminalité a été évoquée. Selon le directeur général de la police togolaise, le col Mateindou Mompion, il faut que les chefs de police trouvent des réponses appropriées aux défis sécuritaires régionaux, à savoir la cybercriminalité. Notons que cette réunion de Lomé est la première du genre qui se tient sous la direction de la Côte d'Ivoire dont le chef d’Etat, Alassane Ouattara, assure la présidence en exercice de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement.
Tenin Bè Ousmane
Tenin Bè Ousmane