Les rencontres pour trouver une solution au problème de la vie chère se multiplient. Hier, à la rotonde de la Caistab, le Premier Ministre Ahoussou Kouadio, accompagné de plusieurs autres membres du gouvernement, a échangé avec les associations de consommateurs, des commerçants et de femmes du vivrier. Indexés, à tort ou à raison, d’être à la base de la flambée des prix des denrées sur les marchés, les commerçants se sont défendu. En effet, Soumahoro Farikou, président de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (FENACCI) a signalé que la flambée des prix n’est pas du bon vouloir des commerçants. Selon lui, plusieurs raisons justifient ces augmentations. Notamment, l’augmentation des produits de grandes consommations sur le marché mondial, tels que les céréales, les surcoûts et les surtaxes qui s’ajoutent aux droits de douane et aux coûts de revient des marchandises. « Toutes ces taxes sont supportés par le commerçant, qui est obligé de mettre sa marge (entre 3% et 6%) sur les produits de grande consommations pour pouvoir équilibrer son compte » a-t-il précisé. Pour sa part, Mme Irié Boty Rosalie, présidente de la confédération nationale des acteurs du vivrier de Côte d’Ivoire, a souhaité un renforcement des actions du gouvernement pour la facilitation de l’écoulement des marchandises vers les marchés et participer, de cette façon, à l’autosuffisance alimentaire. Il s’agit notamment du financement de la production et de la commercialisation, de l’insuffisance et l’inadaptation des moyens de transports, du règlement de certains litiges fonciers récurrents, du rapprochement des centres de groupage de collecte et de groupage de produits vivriers et zone de production, etc. Revenant sur les actions posées par son département, le ministre du commerce, Dagobert Banzio, a noté que les protocoles d’accord signés avec les commerçants, les négociations menées sur les marges conventionnelles ont permis de contenir certaines velléités inflationnistes, « même si les attentes sont encore nombreuses » a-t-il reconnu. C’est pourquoi, il a demandé aux acteurs des filières viande, riz, poisson et sucre de faire preuve de « loyauté, d’honnêteté et d’engagement. » Car pour le ministre Banzio, les intermédiaires dans la chaîne de commercialisation, qui font payer de faux frais et de nombreux prélèvements doivent disparaître. Sur ce sujet, le Premier Ministre se veut intransigeant. « Nous allons combattre les faux frais. L’Etat a suffisamment fait des efforts. On ne baissera la TVA que si le problème des faux frais est résolu » a prévenu Ahoussou Kouadio, avant d’inviter les consommateurs à dénoncer les commerçants véreux.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé