Le ministre délégué chargé de la Défense, selon des sources proches de la présidence de la République avec qui nous avons échangé juste après le dernier remaniement ministériel, souhaitait quitter le gouvernement. Il a prié pour que Ouattara le remercie, mais les dieux l’ont abandonné, et il n’a pas été entendu. Le chef de l’Etat l’a maintenu à son poste. A son grand désappointement.
C’est que le ministre Koffi Koffi Paul craint pour sa vie : il est constamment menacé par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Ceux-ci lui reprochent, à tort ou à raison, beaucoup plus à tort qu’à raison, d’être à la base des promesses jusque-là non tenues à leur endroit. Et ils ne pas manquent de dire qu’ils vont le lui faire payer, si l’occasion se présente. Ne se sentant plus en sécurité, compte tenu de cette menace, Koffi Koffi a souhaité être viré. Mais Alassane Ouattara ne l’a pas entendu de cette oreille.
Le chef de l’Etat de son côté, d’après un haut gradé de l’armée, soupçonne son ministre d’avoir manipulé les FRCI contre sa personne. Pour cette raison, il préfère garder son délégué chargé de la Défense à portée de main. Et si les choses devaient se gâter, chacun devra assumer et payer. Il n’est pas question de laisser qui que ce soit filer à l’anglaise, pour aller se mettre à l’abri de la colère des FRCI. Quand on partagé le miel, il faut accepter aussi de partager le fiel.
Pour ainsi dire, le ministre Paul Koffi Koffi est victime d’une prise d’otage qui ne dit pas son nom. Il veut quitter son poste, mais son patron refuse. Une situation bien cocasse que celle de quelqu’un dont on veut faire le bonheur malgré lui. On sait en Afrique ce qu’est un poste ministériel : un escabeau servant plutôt à la grandeur de celui qui l’occupe qu’autre chose. Et si quelqu’un lutte pour qu’on le débarque d’un poste ministériel, c’est « qu’en bas c’est chaud ». Qui va sauver le ministre Paul Koffi Koffi ?
La question étant posée en ces termes, il faut indiquer que chacun assume les conséquences des actes qu’il pose et des choix qu’il opère. Cela pour dire que le ministre délégué à la Défense aurait dû réfléchir, avant d’accepter le poste qu’il a déjà occupé sous Soro et maintenant sous Ahoussou Kouadio. Les ors de la République fonctionnent de façon dialectique. C’est un mouvement de balancier dans lequel la lumière le cède à l’ombre, et l’ombre à la lumière. Toumani Touré pourrait en témoigner.
Et quand on a soi-même proféré des menaces, il faut accepter d’être à son tour menacé. Du côté de Dabou, on ne comprendrait pas que celui qui a joué les Zorro, il n’y a pas bien longtemps, se transforme en feuille morte devant de simples menaces, au point de vouloir laisser choir la cuillère en argent de la bouche. Voilà pourquoi il faut toujours savoir raison garder et garder la mesure. Parce que personne ne connaît l’avenir, comme le dirait le petit peuple.
Souleymane Traoré
C’est que le ministre Koffi Koffi Paul craint pour sa vie : il est constamment menacé par des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Ceux-ci lui reprochent, à tort ou à raison, beaucoup plus à tort qu’à raison, d’être à la base des promesses jusque-là non tenues à leur endroit. Et ils ne pas manquent de dire qu’ils vont le lui faire payer, si l’occasion se présente. Ne se sentant plus en sécurité, compte tenu de cette menace, Koffi Koffi a souhaité être viré. Mais Alassane Ouattara ne l’a pas entendu de cette oreille.
Le chef de l’Etat de son côté, d’après un haut gradé de l’armée, soupçonne son ministre d’avoir manipulé les FRCI contre sa personne. Pour cette raison, il préfère garder son délégué chargé de la Défense à portée de main. Et si les choses devaient se gâter, chacun devra assumer et payer. Il n’est pas question de laisser qui que ce soit filer à l’anglaise, pour aller se mettre à l’abri de la colère des FRCI. Quand on partagé le miel, il faut accepter aussi de partager le fiel.
Pour ainsi dire, le ministre Paul Koffi Koffi est victime d’une prise d’otage qui ne dit pas son nom. Il veut quitter son poste, mais son patron refuse. Une situation bien cocasse que celle de quelqu’un dont on veut faire le bonheur malgré lui. On sait en Afrique ce qu’est un poste ministériel : un escabeau servant plutôt à la grandeur de celui qui l’occupe qu’autre chose. Et si quelqu’un lutte pour qu’on le débarque d’un poste ministériel, c’est « qu’en bas c’est chaud ». Qui va sauver le ministre Paul Koffi Koffi ?
La question étant posée en ces termes, il faut indiquer que chacun assume les conséquences des actes qu’il pose et des choix qu’il opère. Cela pour dire que le ministre délégué à la Défense aurait dû réfléchir, avant d’accepter le poste qu’il a déjà occupé sous Soro et maintenant sous Ahoussou Kouadio. Les ors de la République fonctionnent de façon dialectique. C’est un mouvement de balancier dans lequel la lumière le cède à l’ombre, et l’ombre à la lumière. Toumani Touré pourrait en témoigner.
Et quand on a soi-même proféré des menaces, il faut accepter d’être à son tour menacé. Du côté de Dabou, on ne comprendrait pas que celui qui a joué les Zorro, il n’y a pas bien longtemps, se transforme en feuille morte devant de simples menaces, au point de vouloir laisser choir la cuillère en argent de la bouche. Voilà pourquoi il faut toujours savoir raison garder et garder la mesure. Parce que personne ne connaît l’avenir, comme le dirait le petit peuple.
Souleymane Traoré
