Pour non respect de la convention signée entre l’Etat et la Sicor, les chefs des 12 villages de l’île Avicam demandent la rétrocession de leur de terre.
Ils se sont longtemps tus. Les chefs des 12 villages de l’île Avicam, située dans le département Grand-Lahou, ont décidé maintenant de réagir face à ce qu’ils considèrent comme un tort que l’Etat leur cause. Samedi, ils ont reçu la presse à Likpilassié, l’un des 12 villages de l’île. «Nous n’en voulons à personne. Nous voulons tout simplement qu’on nous rétrocède nos terres», lâche Kpagné Aboré Emmanuel, chef de Lipkilassié, par ailleurs porte-parole des chefs. Selon lui, aux premières heures de l’indépendance, l’Etat, dans sa politique de développement, s’était emparé de 5.000 hectares de leur terre, pour le compte de la Palmindustrie. «A cette époque, l’Etat nous avait affirmé que ces terres, qui sont les nôtres, seraient exploitées, mais nous seraient remises au bout de 30 ans. L’exploitation ayant débuté en 1966, nous nous attendions donc à rentrer en possession de nos terres en 1996.
Mais surprise. En 1996, nous apprenons que l’Etat de Côte d’Ivoire a lancé un appel d’offres et c’est la Sicor (Société ivoirienne de coco rapé (Sicor) qui l’a remporté. Il a donc signé une convention de concession avec cette société portant sur nos 5.000 hectares de terre», explique le porte-parole. Bien que ne s’opposant pas à la décision de l’Etat, le problème n’est pas propre à Grand-Lahou et concerne Jacqueville et Fresco, les chefs déplorent l’attitude de la Sicor. «Dans la convention signée le 26 juillet 2006 entre l’Etat et la Sicor représentée par l’administrateur Béatrice Amoakon, la société avait pris de nombreux engagements qui malheureusement n’ont pas été respectés», soutient le chef Aboré. La Sicor, selon la convention, devait créer entre 1996-1997 une unité industrielle pour l’extraction de l’hui¬le de coco à partir du coprah. Le coût de l’investissement inscrit dans la convention est de 500 millions de Fcfa. La société était également tenue d’effectuer un programme de replantation portant sur 2.529 hectares pour un coût de 625 millions de Fcfa. L’entreprise adjudicataire de l’appel d’offres devait créer de nouveaux emplois et mettre en place des Groupements à vocation coopérative (Gvc) et des ateliers de tissage de la bourre de noix de coco qui généreraient des emplois. Malheureusement, selon les chefs de village et chefs de terre présents, aucun engagement n’a été tenu par la Sicor. «Pis, les 2.500 hectares qui devaient être replantés ne l’ont jamais été. Et la Sicor refuse que les populations cultivent cette portion de terre», révèle Beugré David, le porte-parole des chefs de terre, qui demande l’application de l’article 9 de la convention qui stipule : « La convention prendra fin le jour du constat de la non application des engagements énoncés ». Une décision qui, selon les responsables des villages, permettra de sauver les populations qui n’ont quasiment plus de terre.
Touré Yelly
Ils se sont longtemps tus. Les chefs des 12 villages de l’île Avicam, située dans le département Grand-Lahou, ont décidé maintenant de réagir face à ce qu’ils considèrent comme un tort que l’Etat leur cause. Samedi, ils ont reçu la presse à Likpilassié, l’un des 12 villages de l’île. «Nous n’en voulons à personne. Nous voulons tout simplement qu’on nous rétrocède nos terres», lâche Kpagné Aboré Emmanuel, chef de Lipkilassié, par ailleurs porte-parole des chefs. Selon lui, aux premières heures de l’indépendance, l’Etat, dans sa politique de développement, s’était emparé de 5.000 hectares de leur terre, pour le compte de la Palmindustrie. «A cette époque, l’Etat nous avait affirmé que ces terres, qui sont les nôtres, seraient exploitées, mais nous seraient remises au bout de 30 ans. L’exploitation ayant débuté en 1966, nous nous attendions donc à rentrer en possession de nos terres en 1996.
Mais surprise. En 1996, nous apprenons que l’Etat de Côte d’Ivoire a lancé un appel d’offres et c’est la Sicor (Société ivoirienne de coco rapé (Sicor) qui l’a remporté. Il a donc signé une convention de concession avec cette société portant sur nos 5.000 hectares de terre», explique le porte-parole. Bien que ne s’opposant pas à la décision de l’Etat, le problème n’est pas propre à Grand-Lahou et concerne Jacqueville et Fresco, les chefs déplorent l’attitude de la Sicor. «Dans la convention signée le 26 juillet 2006 entre l’Etat et la Sicor représentée par l’administrateur Béatrice Amoakon, la société avait pris de nombreux engagements qui malheureusement n’ont pas été respectés», soutient le chef Aboré. La Sicor, selon la convention, devait créer entre 1996-1997 une unité industrielle pour l’extraction de l’hui¬le de coco à partir du coprah. Le coût de l’investissement inscrit dans la convention est de 500 millions de Fcfa. La société était également tenue d’effectuer un programme de replantation portant sur 2.529 hectares pour un coût de 625 millions de Fcfa. L’entreprise adjudicataire de l’appel d’offres devait créer de nouveaux emplois et mettre en place des Groupements à vocation coopérative (Gvc) et des ateliers de tissage de la bourre de noix de coco qui généreraient des emplois. Malheureusement, selon les chefs de village et chefs de terre présents, aucun engagement n’a été tenu par la Sicor. «Pis, les 2.500 hectares qui devaient être replantés ne l’ont jamais été. Et la Sicor refuse que les populations cultivent cette portion de terre», révèle Beugré David, le porte-parole des chefs de terre, qui demande l’application de l’article 9 de la convention qui stipule : « La convention prendra fin le jour du constat de la non application des engagements énoncés ». Une décision qui, selon les responsables des villages, permettra de sauver les populations qui n’ont quasiment plus de terre.
Touré Yelly