En politique, le dialogue et l’humilité font bon ménage. Humilité hier des généraux ayant au moins chacun 50 ans et dotés d’une puissance de feu, devant un capitaine de 39 ans. Humilité, modération et sagesse pour ne pas perdre son sang froid, pour éviter l’orgueil. Les généraux de la Cedeao ont fait preuve hier d’humilité et d’un sens de la mesure et de la modestie, qui ne les ont pas empêchés de dire des vérités, en rendant compte des décisions de la Cedeao, prises à Abidjan mardi dernier. La même démarche est celle qui guide celle des missions de haut niveau, qui se rend ce jour à Bamako. Alors qu’ils auraient pu prendre de haut, capitaine Sanogo et rejeter tout contact et tout dialogue avec lui, plusieurs chefs d’Etat, s’en vont l’honorer, ‘’le supplier’’, lui demander pardon pour un retour immédiat à l’ordre constitutionnel. Oui, malgré la fermeté des décisions prises le mardi à Abidjan, la démarche du dialogue, la visite des généraux et ensuite des chefs d’Etat, est un signal fort, allant dans le sens du dialogue et de l’apaisement. De son côté, en dépit des déclarations tonitruantes de soutien, diffusées par l’Ortm, en dépit également de certaines déclarations guerrières, et des velléités des radicaux, le CNRDRE, en acceptant de recevoir d’abord les différentes délégations dès le 22 mars, et celle d’hier, ainsi que la mission de haut niveau de ce jour, manifeste une relative bonne volonté, qui doit se matérialiser sur le terrain, dans les jours à venir. Un refus de retour à l’ordre constitutionnel normal, et une volonté d’assurer une transition devant aboutir à une élection, pourraient être perçu comme un refus du dialogue et une déclaration de belligérance contre la CEDEAO et la communauté internationale.
Charles Kouassi
Charles Kouassi