Les putschistes maliens ne se mettent pas à dos leurs seuls compatriotes sur place au Mali et la communauté internationale, en branle. Ils s'attirent la colère d'une frange de la diaspora malienne en Côte d'Ivoire. Hier, plusieurs délégations de la société civile du pays en crise, depuis le coup d'Etat du 22 mars dernier, ont pris d'assaut le périmètre environnant l'hôtel Ivoire. La seule raison qu'elles avaient de se mobiliser en ces lieux est qu'un sommet extraordinaire ou réunion d'urgence des chefs d'Etat et de gouvernement membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) se tenait à proximité. Objectif de cette mobilisation, qui a donné du fil à retordre à la sécurité, dire de vive voix l'amertume qu'a provoquée chez elles la rupture brutale de l'ordre constitutionnel dans leur pays. Les Maliens et les Maliennes ainsi attentifs à la vie de leur nation n'ont pas mâché leurs mots, sans parfois épargner les "rebelles" des pires injures. Affichant des pancartes et autres banderoles sur lesquelles on pouvait lire leur colère d'en découdre avec les insurgés, les compatriotes d'Amani Toumani Touré, déposé par le coup de force, ont réclamé avec véhémence son "retour" aux affaires. "ATT ou rien", "On ne veut plus de coup d'Etat en Afrique", "la démocratie au Mali", "Sauvons la démocratie au Mali"... On aura lu la hargne contre le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de file du mouvement insurrectionnel que certains des compatriotes d'Abidjan qualifient de "rébellion inutile". Pour montrer leur attachement à leur patrie "unique", ces femmes et hommes maliens brandissant l'emblème national vert-jaune-rouge (le drapeau) ont fait le pied de grue devant le complexe hôtelier jusqu'au départ des chefs d'Etat et de gouvernement.
B. I.
B. I.
