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Politique Publié le samedi 31 mars 2012 | Nord-Sud

Daniel Kablan Duncan, ministre ivoirien des Affaires étrangères : “Les pressions financières sont fortes”

© Nord-Sud
Activités gouvernement : Lecture du communique du gouvernement par le ministre de affaires Daniel Kablan Duncan
Ivory Coast Minister of Foreign Affairs Daniel Kablan Duncan reads a government communique declaring the recognition of the Libyan National Transitional Council (NTC) as the legitimate political leadership of Libya in Abidjan, on August 25, 2011. Meanwhile, embattled Libyan strongman Moamer Kadhafi called in an audio message for an armed struggle to defeat the `enemies` and to `liberate Tripoli`.
Dans cette interview, accordée à Rfi, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, revient sur les sanctions prises par la Cedeao contre la junte malienne. Aussi, conseille-t-il au capitaine Sanogo et à ses hommes de s’en tenir aux recommandations des chefs d’Etat de la sous-région.

Quelle décision avez-vous prise hier (jeudi, ndlr) soir ?
Les chefs d’Etat ont décidé la suspension du Mali des instances de la Cedeao. Ils ont décidé le rappel des ambassadeurs des Etats-membres de la Cedeao. Ils ont décidé l’interdiction des membres du Cnrdre et à leurs associés de voyager dans l’espace de la Cedeao. Ils ont décidé de la fermeture des frontières des Etats-membres de la Cedeao, sauf, bien sûr, pour les cas humanitaires. Au niveau des sanctions économiques, ils ont décidé du gel des avoirs des différents responsables du Cnrdre et de leurs associés. Ils ont décidé de la fermeture au Mali de l’accès des ports des pays côtiers de la Cedeao. Et concernant les sanctions financières, ils ont décidé du gel des comptes du Mali à la Bceao et du non-approvisionnement des comptes de l’Etat malien, dans les banques privées à partir donc de la Cedeao.

Est-ce parce que les chefs d’Etat ont subi un affront quand ils ont été interdits d’atterrissage à Bamako ?
Vous savez, les chefs d’Etat avaient envoyé une mission exploratoire d’un certain nombre de ministres des Affaires étrangères et les chefs d’état-major qui ont rencontré les membres du Cnrde avant l’arrivée des chefs d’Etat. Mais avant leur arrivée, il y a eu des manifestants qu’on a laissé aller sur le tarmac. Et donc les précurseurs ont saisi les chefs d’Etat qui n’étaient pas loin d’atterrir, d’une certaine insécurité. Et les chefs d’Etat ont décidé de revenir à l’aéroport d’Abidjan, de manière à permettre une discussion plus paisible. Alors, ce que je voulais ajouter, c’est que les chefs d’Etat ont décidé de laisser un délai de 72h.

C’est-à-dire que les membres de la junte ont jusqu’à lundi prochain, pour réfléchir ?
C’est bien cela. Donc, nous conseillons aux membres du Cnrdre de prendre attache avec le président Compaoré, le plus rapidement possible.

Les milliers de civiles qui ont manifesté mercredi à Bamako, en faveur de la junte, est-ce que ça ne vous gêne pas ?
S’il y a eu des milliers qui ont manifesté, je pense qu’il y a des dizaines de milliers en faveur des positions prises par la Cedeao. Et, vous savez en fait qu’il y a la majorité silencieuse sur ces dossiers. Et, vous savez aussi qu’un certain nombre de partis politiques ont soutenu la position de la Cedeao. Et, ce que je voulais donc dire c’est qu’il faut regler ce dossier rapidement, parce que l’un des gros problèmes sur lequel il faut se pencher c’est la rébellion dans le nord. Parce qu’il faut éviter que l’insécurité et la rébellion gagnent du terrain et entraînent une désorganisation de l’Etat malien. Donc, c’est un dossier qui nous interpelle tous.

Vous avez annoncé un embargo financier sur le Mali par la Bceao, est-ce que cela veut dire concrètement, que d’ici quelques semaines, comme en Côte d’Ivoire l’année dernière, les fonctionnaires pourraient être privés de leurs salaires ?
Vous avez bien vu que cela a marché en Côte d’Ivoire. Les pressions financières sont parmi les plus fortes. Donc, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas au Mali. Donc, il faut que les responsables tirent les conséquences de leurs actes. Et, ce que nous voulons savoir est qu’il faut qu’ils aient à examiner le déplacement au Burkina Faso dans les meilleurs délais.
Donc, le capitaine Sanogo accepterait de venir à Ouagadougou ? C’est ça ?
Soit, venir dans une mission digne de haut niveau, rapidement sur Ouaga. C’est ce que nous avons cru comprendre. (…)

Hier, on a entendu Amadou Toumani Touré, il semble vouloir se mettre hors-jeu. Est-ce que vous confirmez ?
Les chefs d’Etat ont demandé l’ordre constitutionnel. L’ordre constitutionnel, il faut voir ce que prévoit la constitution malienne. Il faut poursuivre. Personnellement, je sais que le président Alassane Ouattara a eu le président Toumani Touré, mais disons que c’était surtout pour s’enquérir de sa santé et de sa sécurité. N’oublions pas que les chefs d’Etat ont aussi demandé qu’on libère l’ensemble des prisonniers politiques de manière à permettre un retour à l’ordre constitutionnel dont vous parliez.

Propos recueillis sur Rfi
par STC (stagiaire)
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