x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le lundi 2 avril 2012 | Trait d’Union

Partenariat Privé/Public : Ce qu’il faut craindre

Partenariat Privé/Public Ce qu’il faut craindre Les défis économiques de la période post crise sont grands. Ce qui pousse les dirigeants à sortir le grand jeu pour attirer les investisseurs en vue de la relance économique. Parmi ces stratégies se trouve le Partenariat Privé /public(PPP), considéré, par les autorités, comme la panacée devant permettre à la Côte d’Ivoire de prendre son véritable Take off. Pourtant, il laisse planer des zones d’ombres et un arrière goût amer.

«Face aux défis de la mondialisation et de la recherche de l’investissement en vue de la relance économique depuis la fin de la crise, le ministère de l’Economie et des Finances, à travers Charles Diby Koffi, a pris l’engagement de renouer avec les partenaires au développement pour créer un cadre favorable à la coopération internationale qui à terme devrait déboucher sur l’atteinte du point d’achèvement », déclarait madame Madeleine Yao, présidente du RAFF-PPP (Réseau Afrique francophone des PPP), à la cérémonie de clôture du FIAIPPP (Forum international des investissements en partenariats public-privé). C’était, le 23 Mars 2012, à l’Hôtel Ivoire, autour de la problématique: «Comment favoriser le développement de l’Afrique par le PPP ». A cette occasion, les éminences grises des différentes argenteries du continent et d’ailleurs ont planché sur la nécessité d’opter pour un tel partenariat. L’Etat ne pouvant prendre en charge le développement des infrastructures, en raison des contraintes budgétaires ont eu pour conséquences la recherche d'autres alternatives. Ce qui justifie, au dire des experts, l’adoption d'une approche nouvelle de financement des projets d'investissement et de développement qu'est le Partenariat Public-Privé (PPP). Mais de quoi s’agit-il concrètement ? Le partenariat Public-Privé (PPP) est définit comme un mode de financement par lequel une autorité publique fait appel à des prestataires privés pour financer et gérer un équipement assurant ou contribuant au "Service public"service public. Ainsi, le partenaire privé reçoit en contrepartie un paiement du partenaire public et/ou des usagers du service qu'il gère. La Côte d’Ivoire ne se sera pas en reste de cette trouvaille copiée sur le modèle anglais du Private Finance Initiative (PFI) des années 90.Tout comme la majorité des pays en voie de développement, sous l’impulsion des institutions de Breton Wood. La Côte d’Ivoire a mis en œuvre le PPP dans le cadre de plusieurs contrats : gestion, régie intéressée, location-gérance affermage, concession, BOO ou BOT. A tire d’exemples, dans le secteur de l’électricité, nous avons le contrat BOT AZITO, depuis 1997 (420 MW, 24 ans, 240 millions USD). Dans le transport également la concession pour la gestion Aéroport FHB d’Abidjan, depuis 1996 (AERIA, 15 ans, 32 millions USD).Pour ne citer que ceux-là. Mais cette forme de gestion des temps nouveau, même si elle a des résultats probants, n’est pas exemptée de critiques. Ce mode de financement est très critiqué par la société civile. Ces mécanismes seraient nuisibles à la démocratie et n'apporteraient pas de réel bénéfice en matière de coût ou d'efficacité de gestion. Il ne serait selon eux qu'un moyen d'imposer une idéologie et de camoufler la dette publique. Avantages pour les multinationales Les partenariats public-privé sont attrayants pour le gouvernement pour une raison fondamentale : les avantages relatifs se concrétisent à court terme, alors que les problèmes et les coûts se répercutent davantage à long terme. Les politiciens, pour des raisons électoralistes, privilégient davantage les mesures ayant un impact significatif dans l’immédiat. Ce qui leur permet de faire mirer les populations. Avec l’obsession de la dette publique qui hante les gouvernements, les PPP permettent ainsi de construire illico des infrastructures sans alourdir la dette publique. D’un autre côté, les PPP comportent de sérieux avantages pour les multinationales. En vertu de l’envergure des projets d’infrastructures en mode PPP, seuls quelques multinationales ont les capacités financières, juridiques, humaines pour prendre en charge l’ensemble de projets complexes et coûteux. On remarque aussi bien souvent une asymétrie de l’expertise entre les multinationales et les gouvernements. Mieux, La plupart des nouveaux contrats de partenariats public-privé sont attribués à des opérateurs privés originaires de pays en développement. Et les populations passent l’essentielle de leur vie au remboursement des dettes contractées sur une période pouvant aller à plus d’un demi siècle. Le recours incessant du gouvernement aux experts du secteur privé recèle un autre malaise. Cette méfiance s’inscrit aussi au sein d’une tendance occidentale lourde selon laquelle les élites, face à la globalisation économique, doutent de plus en plus de la capacité d’adaptation de leurs institutions nationales et de leurs modèles nationaux de gouvernance. Par conséquent, ces derniers se mettent facilement à la recherche de solutions venant d’ailleurs. Aussi faut-il le souligner, l’application dogmatique de ces Partenariats Public-Privé (PPP) sont souvent inappropriés dans des domaines comme celui de la construction d'un hôpital public. Les cas d’échecs des PPP sont légions dans le monde. Particulière en France, le cas Centre hospitalier sud-francilien, 2011, qualifié de ‘’scandale d’Etat ‘’, est un exemple édifiant. L’Etat, en pareil circonstance, ne doit sa survie qu’à ce partenariat. Il subit donc, le dictat des partenaires privés. Du coup, son rôle régalien qui est de garantir le minimum de service public à la population s’effrite. L’on assiste à un dépérissement de l’Etat dont son rôle ne consiste qu’à inaugurer les chrysanthèmes.

B.TAKI
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ