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Politique Publié le lundi 2 avril 2012 | Ivoire-Presse

Visite du Chef de l’Etat à l’Ouest: Comment Konaté Sidiki a entretenu l’espoir des Wê

© Ivoire-Presse Par DR
Activités gouvernementales: le Ministre Sidiki Konaté rencontre avec les artisans au travail
Samedi 24 décembre 2011. Abidjan. Le ministre de l’Artisanat et de la Promotion des PME, Sidiki Konaté visite une boulangerie à la Riviera 2 (Cocody)
Mercredi 30 mars 2011, il est un peu plus de 7h30, la brume matinale qui couvre les montagnes de Man s’est dissipée. Le long cortège qui est en route pour Duékoué, à 80 Km au sud de Man s’est arrêté au corridor de Zélé. Le ministre Konaté Sidiki s’entretient avec les officiers Michel Gueu, Oulata Gaou dit Pierre de Bangolo et le Cdt Fofana Losséni. Parvenu à Duékoué, le cortège ministériel se rend à la mission catholique où la puanteur des corps en putréfaction dans la ville se mêle aux odeurs pestilentielles des fèces. La promiscuité met mal à l’aise 40 mille réfugiés arrivés dans la petite cour de la mission catholique de Duékoué depuis le 3 janvier 2011. Il s’agit de dire le mot qui guérit, soulage et rassure. Cette bataille sera durant des jours entiers le cheval du représentant à l’ouest du Premier Ministre Guillaume Soro. La ville est sans électricité. Le ministre Konaté après un bref échange avec le père Bertin venu à Duékoué pour des soins et bloqué à la mission catholique annonce aux populations le rétablissement de l’électricité. Une équipe de la compagnie d’électricité arrivée de Man est à pied d’œuvre. De la mission catholique où des vieux, des vieilles, des jeunes et des enfants sont dans une détresse visible, la mission ministérielle se rend au domicile de l’imam El Hadj Idrissa Konaté au quartier kokoman, à quelques pas de la brigade de gendarmerie aux mains des Frci commandés par l’adjudant Konaté Daouda dit Konda. Déjà au principal carrefour de la ville, non loin de la radio « la Voix du Guémon », le Cdt Ousmane Coulibaly donne le ton du stress des soldats Frci. « L’objectif principal est de désarmer les civils » qui s’adonnent à des règlements de compte. Chez le prélat musulman, l’heure est au deuil. Le jeune imam très aimé des populations, animateur sur la radio locale d’une émission sur la cohésion sociale a été tué par des mercenaires libériens, son domicile incendié et deux de ses fils abattus. La colère gronde. « L’imam appartient à Dieu, la mosquée appartient à Dieu, laissons la vengeance à Dieu » affirme d’entrée de jeu le ministre Konaté. Après les conseils à la retenue du représentant de l’ex-Premier Ministre à l’ouest, l’imam Doumbia donne le verdict de la réflexion instantanée. Il sursoit au « sermon guerrier » qu’il s’apprêtait à faire pour venger la mort de l’imam Idrissa Konaté. A la résidence du doyen Aoua Touré, il invite les différentes communautés à vivre ensemble pour reconstruire Duékoué. Il invite la population à mettre en place « un comité de paix à Duékoué et lance un appel aux militants du Rhdp. « Militants Rhdp, ouvrez vos bras à vos frères de Lmp, arrêtons la vengeance dans les quartiers, regardez le présent, regardez l’avenir, pardonnons-nous, ouvrez vos bras. » recommande le ministre Konaté Sidiki. Ce message incite des malinkés à se rendre à la mission catholique chercher leurs voisins guéré pour les héberger. Le jeudi 31 mars, une réunion a lieu entre des envoyés du ministre Konaté, l’organisation mondiale pour les migrations (OIM), l’Onuci et des responsables de la mission catholique. Il s’agit de trouver les moyens pour le retour des populations à domicile et l’enlèvement des corps dont la putréfaction empeste l’air. Entre temps, le comité international de la Croix Rouge (Cicr) a pondu un communiqué qui fait état de la mort de 800 personnes dans l’ouest sans précision des auteurs. La polémique enfle après la récupération médiatique du communiqué. La presse internationale attribue les morts aux Frci.

Rassurer, telle est la mission que s’est assignée Konaté Sidiki

La délégation du ministre Konaté Sidiki est dans les locaux de la brigade de gendarmerie en compagnie du responsable des Frci de Duékoué. Celui donne des conseils à ses éléments. « Le monde entier a le regard tourné vers Duékoué. Vous êtes des représentants de Guillaume Soro et du Président de la république (Alassane Ouattara, Ndlr). Nous travaillons au retour des populations réfugiées de la mission catholique, de votre comportement dépendra le retour des populations je compte sur vous pour relever le défi de Duékoué pour montrer au monde que vous êtes venu pour la paix, construire Duékoué » invite l’adjudant Konaté Daouda dit Konda de sa voix fluette. Entre temps face aux allégations de dérives de la part des chasseurs traditionnels « dozos », le ministre Konaté Sidiki ordonne leur recensement et leur regroupement. Il fait libérer des individus, malinkés ou guéré pris dans le feu des combats et qui après vérification n’étaient pas des combattants. Le lundi 4, la population de Duékoué manifeste bruyamment à la place publique pour protester dit-elle contre « les organisations internationales sur les allégations de violations des droits de l’Homme perpétrées par les Frci » car pour ces manifestants, « ce sont des miliciens et mercenaires qui sont morts » et non des civils. Entre temps, le gouvernement du Golf Hôtel a décidé de l’envoi à Duékoué d’une équipe d’enquête dirigée par le Procureur Général près la Cour d’Appel de Daloa, Ouattara Gbérigbè. Avec lui, les juges d’Instruction, Ouattara Yaya et Konan Kan Dieudonné Sébastien, du Tribunal de Première Instance de Daloa. A leurs côtés, les gendarmes Konaté et Ouattara Karamokoba. M.Oulaï est le greffier de l’équipe. Les séances de travail se multiplient pour faciliter la mise en œuvre d’un plan de sécurisation intégrée Onuci-Frci pour rassurer les réfugiés à réintégrer leurs villages. Mais, le ministre préconise une expérimentation sur certains axes où la sécurité a été rétablie par les Frci. Dans la cour de la mission catholique que visite la mission d’enquête nationale, le ministre Konaté Sidiki fait savoir que « nous sommes ici pour apaiser la situation sociale. » Entretemps, la Sous-secrétaire Générale de l’Onu aux Droits de l’Homme et en charge des questions humanitaires, la britannique Valérie Amos est arrivée. En sa présence Konaté Sidiki réitère qu’il « y a beaucoup de défis, nous sommes déterminés à les relever un par un pour que Duékoué revienne à la normale, nous avons la volonté d’œuvrer pour le retour de la paix sociale à Duékoué » et précise que « pour l’heure, nous travaillons pour des solutions d’urgence. » Tous les 2345 réfugiés malinkés de Duékoué à Man, ont eux repris le chemin de Duékoué. Les soucis sont les mêmes que les Guéré réfugiés à Duékoué. Les maisons ont été détruites. Ils appellent à l’aide. Valérie Amos affirme qu’elle est venue « prendre connaissance des allégations et massacres. » Elle se dit « satisfaite de l’initiative prise par le Président Ouattara » de faire la lumière sur ces allégations de violations des droits de l’Homme. La ville est toujours sans eau potable, un autre souci face à une éventuelle épidémie de choléra. Le mercredi 6 avril 2011, le nouveau porte-voix politique de l’Ouest est encore sur le terrain de Duékoué pour résoudre le problème d’eau. Il est compagnie de Tondo Sama Broulaye, le Directeur régional de la Sodeci dont les installations au centre de production ont été endommagées deux semaines avant les combats. Le ministre Konaté lui donne l’assurance de la sécurité du site de production. Il demande le point exhaustif du matériel de la radio locale qui a été endommagé. Il veut qu’elle serve à lancer « des messages de paix, de cohésion sociale. » Les appels à la paix du représentant du Premier Ministre Guillaume Soro ne sont pas tombés dans des oreilles de sourds. L’imam principal de Duékoué, El Hadj Moularé Mamoud après plusieurs jours de recherche retrouve le 1er adjoint au maire, Paul Mondouho, ex-enseignant d’Eps au collège moderne de Bouaké et le ramène en ville. Le Préfet Sidiki Diakité est tout heureux de le revoir sain et sauf. Il reçoit une cannette de sucrerie pour se désaltérer. « Il faut ouvrir l’administration, vous aiderez à la réconciliation nationale » suggère le préfet Sidiki Diakité. « On n’est pas venu pour soutenir les dioulas contre les guérés et vice-versa » renchérit l’adjudant Konda qui l’invite à dormir avec lui s’il a peur. « Si vous avez peur, on peut dormir ensemble » précise le chef des Frci. Pour mieux préparer les esprits à la paix, le colonel Oulata mène une mission de sensibilisation à la mission catholique. Soutenu par l’Onuci, il lance un message de paix en guéré appuyé par le 1er adjoint au maire très ovationné. « Il y a trop de maladies ici, les Frci ne sont pas venus pour vous tuer » soutient-il. Pour le ministre Konaté, « on monte on descend, on est tous ivoiriens, après le conflit les populations doivent apprendre à vivre ensemble, il y a beaucoup de jeunes et d’enfants qui doivent aller à l’école, on doit travailler ensemble pour que vous sortiez d’ici, on est condamné à vivre ensemble » soutient le ministre Konaté Sidiki. « Les quartiers où il y a des problèmes ont été enregistrés, des structures sont prêtes à vous aider à reconstruire les maisons, il y aura des patrouilles en ville et après ce sera dans les villages » rassure l’envoyé du gouvernement Ouattara à l’ouest. « Pardonnez, sortez d’ici, n’écoutez pas ceux qui vous déconseillent de rester ici, nous ne voulons plus de palabre à Duékoué, il faut que nous ayons une nouvelle Côte d’Ivoire » a-t-il plaidé. Pour lui, « on va vers la réconciliation nationale, acceptez de rentrer à la maison. » Un homme a durant cette période de braise été sur la sellette, le père Cyprien Ahouré qui était au four et au moulin pour apporter un peu de réconfort à tous ceux qui en avait besoin. Son engagement, son « humanisme et son dévouement »ont été salué par le ministre Konaté Sidiki. Celui-ci a rappelé les fonds disponibles du programme présidentiel d’urgence qui doivent aussi bénéficier aux jeunes de la région Ouest de notre pays. Ce rêve de pax tant caressé est aujourd’hui réalité. De Bloléquin à Duékoué en passant par Guiglo, Taï, Toulépleu, Zouan-Hounien, Bangolo et autres petites localités, l’espoir entretenu depuis Mars-Avril par Konaté Sidiki se concrétisera à partir du 21 avril prochain. A cette date, le Président Alassane Ouattara sera avec les populations meurtries des régions du Tonpki et du Guémon pour célébrer la paix retrouvée. Et faire une bonne fois pour toutes le deuil des atrocités pour songer au développement dans la paix.

Edgar Kouassi
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