Le président de la République, Alassane Ouattara, a accordé le vendredi 30 mars 2012, son tout premier entretien à la presse nationale par le canal de la RTI. Alassane Ouattara a entre autre abordé sa politique de lutte contre la cherté de la vie, la réconciliation nationale, la gestion de l’armée, le sort des exilés LMP… Une sortie qui n’a pas laissé indifférents certains leaders politiques et de la société civile qui ont jugé l’entretien-bilan d’Alassane Ouattara.
Gisèle Dutheuil : Directrice d’Audace Institut Afrique ‘’J’ai été choquée’’
«Il faut dire qu’il y a beaucoup de gens qui ne sont pas lettrés donc ce discours peut les rassurer. Je pense qu’il a apaisé une partie de la population, mais a laissé aussi toute une partie de cette même population dans l’inquiétude. Parce qu’il n’y a pas eu de réponses franches en ce qui concerne l’Université de Cocody. Il a confirmé la date du 3 septembre, mais il a dit vaguement que ça ne pouvait pas pouvoir absorber tous les étudiants, et que d’ici, la fin de son mandat, il y aura de nouvelles universités. Ce qui voudrait dire que pendant un certain temps, il y a des étudiants qui resteront sans rien. Mais ce qui m’a vraiment choquée, c’est lorsque Agnès Kraidi lui a demandé pourquoi il avait 37 ministres au lieu de 25 annoncés. Il a dit qu’il ne s’attendait pas à trouver un Etat tellement déliquescent. Et moi j’ai été choquée. Car pour ceux qui ont de la mémoire, on se souvient que Soro Guillaume était Premier ministre ; on se souvient aussi qu’il y avait des Konaté Sidiki et des Diby Charles qui avaient des fonctions dans le gouvernement et qu’il y avait toute une équipe du Pdci-Rda et du Rdr qui était au cœur même des affaires. Qu’il découvre la déliquescence de l’Etat en arrivant, alors que les postes ministériels étaient aussi bien partagés par le FPI que par le Pdci-Rda et le Rdr ; il aurait dû partager la responsabilité de cette déliquescence, car le Premier ministre Soro est issu des Forces Nouvelles et a rejoint la coalition Rhdp plus tard. On a donc l’impression qu’il ne prend pas la part de la responsabilité de son équipe».
Blé Guirao, UDPCI: ‘’Je suis satisfait de son bilan, sauf que…’’
«Il a abordé au cours de cette interview, tous les points de l’actualité. Il a notamment répondu aux préoccupations et questions que les Ivoiriens se posaient depuis un certain temps avec son style à lui. Qui est de ne pas choquer ou de ne pas tenir des propos arrogants. Il a survolé toutes les questions. En ce qui concerne le volet sécurité et cherté de la vie, il a donné des réponses claires et nettes. Je pense que les jours à venir vont nous situer parce que les Ivoiriens, ceux qui l’ont voté massivement espèrent que son programme de gouvernement va être déroulé. Je suis satisfait de cette interview et je pense que ce sont des choses qu’il faut faire chaque trois mois. Dans tous les grands pays du monde, chaque trimestre, les présidents de la République vont devant la nation pour faire le point à mi-parcours de ce qu’ils ont fait. C’est normal que le Président Ouattara soit venu devant les Ivoiriens pour faire le point de ce qu’il a fait depuis qu’il est à la tête de la nation. Je suis satisfait de son bilan sauf que, comme il l’a dit lui-même, il y a des points à régler. Et ces points concernent entre autres, la sécurité des Ivoiriens, des biens privés et publics, et puis le retour de tous ceux qui sont encore en exil. Parce que nos parents meurent là-bas. Les gens sont bourrés d’intoxication, on leur dit de ne pas revenir. Le président fait déjà beaucoup d’efforts, mais je pense qu’il faut en faire encore pour que ces gens puissent revenir. Il y a aussi la cherté de la vie. Aujourd’hui, au-delà de tout ce qu’on pense, ce que les Ivoiriens veulent, c’est acheter à des prix acceptables, ce qu’ils mangent chaque jour. Le Premier ministre est déjà sur ce chantier et je pense que dans les jours à venir les Ivoiriens seront heureux. Parce qu’aujourd’hui, quand vous voulez un article dans une boutique et que vous vous rendez compte que le prix a été multiplié par deux, ce n’est pas normal. Donc on a une note d’espoir avec ce discours. C’est un discours qui remet les Ivoiriens en confiance. C’est un discours qui montre bien que la Côte d’Ivoire ‘’is back».
Bamba Massogôna : députée RDR de Tafiré: ‘’C’est la première fois qu’un président prône la multiplicité’’
«C’est une innovation. C’est la première fois qu’un président prône la multiplicité et tende la main pour rassurer les Ivoiriens. J’ai été vraiment gâtée en écoutant ce que le Président de la République a dit. Mais en ce qui concerne la cherté de la vie, je ne dirai pas que le Président est gentil, mais je trouve qu’il est un peu tolérent avec les commerçants qui pratiquent des taux sauvages. Il y a quand même des denrées alimentaires comme le riz et l’huile, dont on pourrait bloquer les prix pour soulager les ménages. Comme lui-même a reconnu cet état de fait dans son discours, je crois qu’il va très hâtivement prendre des mesures. Je n’ai pas entendu le président donner de délais, mais je crois que la volonté politique de soulager les ménages a été exprimée. Et tel que je connais le président de la République, c’est un homme de parole, ce qu’il dit, il le fait. Attendons de voir et je pense qu’on ne sera pas déçu ».
Traoré Wodjofini : ‘’Nous suggerons de la reprise du dialogue répuplicain avec l’opposition’’
«Nous prenons acte du discours du président de la République au cours de cette interview sur la vie de la nation pendant dix mois de travail. Nous suggérons cependant au chef de l’Etat de maximiser toutes ces actions en direction de la réconciliation nationale et de la reprise du dialogue politique avec l’opposition. Pour ce qui est des licenciements dans les entreprises d’Etat, nous ne sommes pas d’accord avec les actions menées par les directeurs généraux de ces sociétés, qui licencient au moment où on doit consolider la paix.
Nous trouvons injustifiés qu’il y ait des licenciements abusifs à la RTI, à la SOTRA et dans d’autres secteurs. J’estime qu’il faut impliquer toutes les centrales syndicales dans les décisions liées aux licenciements. Ce que nous souhaitons, c’est que pour licencier désormais dans une entreprise, il faut impliquer les syndicats, pour les conséquences sociales qu’engendre un licenciement. Nous disons aussi qu’il y a peu de transparence sur la passation des marchés des grands travaux. Nous souhaitons avoir plus de transparence dans la passation des marchés, notamment en ce qui concerne les grands chantiers de l’Etat, tels que la réhabilitation des universités, la construction des routes…Nous voulons aussi, après cette interview, lancer un cri de cœur pour sauver l’axe Akoupé-Abengourou. C’est une voie devenue impraticable. Nous lançons ce SOS en direction du chef de l’Etat pour que lui-même puisse jeter un coup d’œil sur les grands chantiers qui sont menés pour la renaissance des infrastructures. Nous sommes en phase avec le Président de la République quand il dit que la réconciliation doit être une priorité. Nous demandons par conséquent que dans le cadre de la réconciliation nationale, la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation soit dotée de moyens conséquents pour mener à bien sa mission».
Djédjé Mady, Sg du PDCI: ‘’Je n’étais pas à l’écoute quand il est passé à la télévision’’
Maurice Kacou Djikahué, SG adjoint du PDCI: ‘’Je ne peux pas faire de commentaire actuellement’’
«Je n’ai pas regardé. Vous savez, c’est moi qui suis le Président du comité d’organisation des obsèques du Professeur Zadi Zaourou. J’ai lu dans la presse, mais je ne peux pas faire de commentaire actuellement».
Réalisé par A .Dedi et K. Hyacinthe
Gisèle Dutheuil : Directrice d’Audace Institut Afrique ‘’J’ai été choquée’’
«Il faut dire qu’il y a beaucoup de gens qui ne sont pas lettrés donc ce discours peut les rassurer. Je pense qu’il a apaisé une partie de la population, mais a laissé aussi toute une partie de cette même population dans l’inquiétude. Parce qu’il n’y a pas eu de réponses franches en ce qui concerne l’Université de Cocody. Il a confirmé la date du 3 septembre, mais il a dit vaguement que ça ne pouvait pas pouvoir absorber tous les étudiants, et que d’ici, la fin de son mandat, il y aura de nouvelles universités. Ce qui voudrait dire que pendant un certain temps, il y a des étudiants qui resteront sans rien. Mais ce qui m’a vraiment choquée, c’est lorsque Agnès Kraidi lui a demandé pourquoi il avait 37 ministres au lieu de 25 annoncés. Il a dit qu’il ne s’attendait pas à trouver un Etat tellement déliquescent. Et moi j’ai été choquée. Car pour ceux qui ont de la mémoire, on se souvient que Soro Guillaume était Premier ministre ; on se souvient aussi qu’il y avait des Konaté Sidiki et des Diby Charles qui avaient des fonctions dans le gouvernement et qu’il y avait toute une équipe du Pdci-Rda et du Rdr qui était au cœur même des affaires. Qu’il découvre la déliquescence de l’Etat en arrivant, alors que les postes ministériels étaient aussi bien partagés par le FPI que par le Pdci-Rda et le Rdr ; il aurait dû partager la responsabilité de cette déliquescence, car le Premier ministre Soro est issu des Forces Nouvelles et a rejoint la coalition Rhdp plus tard. On a donc l’impression qu’il ne prend pas la part de la responsabilité de son équipe».
Blé Guirao, UDPCI: ‘’Je suis satisfait de son bilan, sauf que…’’
«Il a abordé au cours de cette interview, tous les points de l’actualité. Il a notamment répondu aux préoccupations et questions que les Ivoiriens se posaient depuis un certain temps avec son style à lui. Qui est de ne pas choquer ou de ne pas tenir des propos arrogants. Il a survolé toutes les questions. En ce qui concerne le volet sécurité et cherté de la vie, il a donné des réponses claires et nettes. Je pense que les jours à venir vont nous situer parce que les Ivoiriens, ceux qui l’ont voté massivement espèrent que son programme de gouvernement va être déroulé. Je suis satisfait de cette interview et je pense que ce sont des choses qu’il faut faire chaque trois mois. Dans tous les grands pays du monde, chaque trimestre, les présidents de la République vont devant la nation pour faire le point à mi-parcours de ce qu’ils ont fait. C’est normal que le Président Ouattara soit venu devant les Ivoiriens pour faire le point de ce qu’il a fait depuis qu’il est à la tête de la nation. Je suis satisfait de son bilan sauf que, comme il l’a dit lui-même, il y a des points à régler. Et ces points concernent entre autres, la sécurité des Ivoiriens, des biens privés et publics, et puis le retour de tous ceux qui sont encore en exil. Parce que nos parents meurent là-bas. Les gens sont bourrés d’intoxication, on leur dit de ne pas revenir. Le président fait déjà beaucoup d’efforts, mais je pense qu’il faut en faire encore pour que ces gens puissent revenir. Il y a aussi la cherté de la vie. Aujourd’hui, au-delà de tout ce qu’on pense, ce que les Ivoiriens veulent, c’est acheter à des prix acceptables, ce qu’ils mangent chaque jour. Le Premier ministre est déjà sur ce chantier et je pense que dans les jours à venir les Ivoiriens seront heureux. Parce qu’aujourd’hui, quand vous voulez un article dans une boutique et que vous vous rendez compte que le prix a été multiplié par deux, ce n’est pas normal. Donc on a une note d’espoir avec ce discours. C’est un discours qui remet les Ivoiriens en confiance. C’est un discours qui montre bien que la Côte d’Ivoire ‘’is back».
Bamba Massogôna : députée RDR de Tafiré: ‘’C’est la première fois qu’un président prône la multiplicité’’
«C’est une innovation. C’est la première fois qu’un président prône la multiplicité et tende la main pour rassurer les Ivoiriens. J’ai été vraiment gâtée en écoutant ce que le Président de la République a dit. Mais en ce qui concerne la cherté de la vie, je ne dirai pas que le Président est gentil, mais je trouve qu’il est un peu tolérent avec les commerçants qui pratiquent des taux sauvages. Il y a quand même des denrées alimentaires comme le riz et l’huile, dont on pourrait bloquer les prix pour soulager les ménages. Comme lui-même a reconnu cet état de fait dans son discours, je crois qu’il va très hâtivement prendre des mesures. Je n’ai pas entendu le président donner de délais, mais je crois que la volonté politique de soulager les ménages a été exprimée. Et tel que je connais le président de la République, c’est un homme de parole, ce qu’il dit, il le fait. Attendons de voir et je pense qu’on ne sera pas déçu ».
Traoré Wodjofini : ‘’Nous suggerons de la reprise du dialogue répuplicain avec l’opposition’’
«Nous prenons acte du discours du président de la République au cours de cette interview sur la vie de la nation pendant dix mois de travail. Nous suggérons cependant au chef de l’Etat de maximiser toutes ces actions en direction de la réconciliation nationale et de la reprise du dialogue politique avec l’opposition. Pour ce qui est des licenciements dans les entreprises d’Etat, nous ne sommes pas d’accord avec les actions menées par les directeurs généraux de ces sociétés, qui licencient au moment où on doit consolider la paix.
Nous trouvons injustifiés qu’il y ait des licenciements abusifs à la RTI, à la SOTRA et dans d’autres secteurs. J’estime qu’il faut impliquer toutes les centrales syndicales dans les décisions liées aux licenciements. Ce que nous souhaitons, c’est que pour licencier désormais dans une entreprise, il faut impliquer les syndicats, pour les conséquences sociales qu’engendre un licenciement. Nous disons aussi qu’il y a peu de transparence sur la passation des marchés des grands travaux. Nous souhaitons avoir plus de transparence dans la passation des marchés, notamment en ce qui concerne les grands chantiers de l’Etat, tels que la réhabilitation des universités, la construction des routes…Nous voulons aussi, après cette interview, lancer un cri de cœur pour sauver l’axe Akoupé-Abengourou. C’est une voie devenue impraticable. Nous lançons ce SOS en direction du chef de l’Etat pour que lui-même puisse jeter un coup d’œil sur les grands chantiers qui sont menés pour la renaissance des infrastructures. Nous sommes en phase avec le Président de la République quand il dit que la réconciliation doit être une priorité. Nous demandons par conséquent que dans le cadre de la réconciliation nationale, la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation soit dotée de moyens conséquents pour mener à bien sa mission».
Djédjé Mady, Sg du PDCI: ‘’Je n’étais pas à l’écoute quand il est passé à la télévision’’
Maurice Kacou Djikahué, SG adjoint du PDCI: ‘’Je ne peux pas faire de commentaire actuellement’’
«Je n’ai pas regardé. Vous savez, c’est moi qui suis le Président du comité d’organisation des obsèques du Professeur Zadi Zaourou. J’ai lu dans la presse, mais je ne peux pas faire de commentaire actuellement».
Réalisé par A .Dedi et K. Hyacinthe