Plus de 1330 employés ivoiriens de la société Palmafrique regardent en ce moment du côté de Génève en Suisse où se décident aujourd’hui vendredi 6 avril 2012 leur sort. Au cours d’une conférence de presse organisée dans un hôtel à Biétry, M. Koné Sidi, porte-parole des cadres et employés de l’entreprise a levé un coin du voile sur une embrouille juridique dont les causes remontent à 1996.
Selon M. Koné Sidi, c’est en 1996 que la Safi par (Société africaine de financement et de participation) appartenant à des Ivoiriens soumissionne pour le bloc Centre- Est (Eloka, Anguédédou et Dabou) de Palmindustrie dans le cadre d’une privatisation. Le bloc adjugé à Safipar devient par la suite Palmafrique (70 % Safipar, 30 % Etat), société qui produit de l’huile de palme. Mais vu des difficultés liées à la chute des cours, Safipar fait venir le groupe l’Aiglon en 2000 pour l’aider à rétablir l’entreprise Palmafrique et assurer les investissements pour son développement. «Du fait de sa mauvaise gestion, et le non respect de ses engagements financiers par l’Aiglon, l’entreprise va de déficit en déficit avec une dette cumulée fin 2005 de 8,4 milliards de FCFA », rapporte M. Sidi. L’Aiglon fait par la suite faillite à Genève en 2007. En 2008, les actionnaires se rapprochent de l’Office des Faillites de Genève en insistant sur leur droit de préemption sur les actions éventuelles. Malgré cela, les actionnaires ivoiriens apprennent qu’un gré à gré a été fait au profit d’un Français nommé Rémy Baysset qui «utilise le cabinet de d’avocat d’une personnalité ivoirienne ; pour influencer la justice», assure Koné Sidi. Lors d’un premier procès au tribunal de Première Instance d’Abidjan, M. Baysset a été débouté n’ayant produit la preuve (déclaration notifiée d’un notaire) qu’il est l’actionnaire majoritaire de Palmafrique. Les actionnaires ivoiriens eux ne comprennent pas qu’ils aient mis tant d’effort pour redresser cette entreprise en la faisant passer de 8,4 milliards de déficit cumulé à fin 2005 à plus de 800 millions de bénéfice à fin 2011, pour qu’on veuille avec l’aval de l’Etat ivoirien leur arracher l’entreprise pour en confier ses destinées à un Français qui plus, a été débouté par la justice. Introduire un recours auprès des tribunaux suisses au prétexte qu’il (Baysset) a acheté des actions de Palmafrique au cours d’une vente aux enchères est illégale, selon les employés, dans la mesure où le droit suisse utilisé par l’Office des Faillites de Genève ne peut s’appliquer à des entreprises ivoiriennes. « Mieux, les actionnaires ivoiriens se sont protégés sur le plan statuaire pour éviter justement l’intrusion dans le capital du premier venu du fait du droit de préemption. Ainsi, les 1330 employés de Palmafrique auront tous les yeux rivés sur Genève ce vendredi 6 avril 2012. « Si jamais, la justice Suisse donne raison à M. Baysset, il est évident que nos emplois sont en danger. Et nous serons amenés à réagir en débrayant. Cela veut dire que 5000 planteurs villageois et 18.000 ha de plantations seront paralysés », averti Bolou Jean Claude, secrétaire général du Sylitrapalm, syndicat œuvrant dans le milieu. Un autre procès en appel pour désigner les vrais actionnaires est prévu à Abidjan, mais les employés croient fermement que ce qui va se décider à Genève aura une incidence sur celui d’Abidjan.
Olivier Guédé
Selon M. Koné Sidi, c’est en 1996 que la Safi par (Société africaine de financement et de participation) appartenant à des Ivoiriens soumissionne pour le bloc Centre- Est (Eloka, Anguédédou et Dabou) de Palmindustrie dans le cadre d’une privatisation. Le bloc adjugé à Safipar devient par la suite Palmafrique (70 % Safipar, 30 % Etat), société qui produit de l’huile de palme. Mais vu des difficultés liées à la chute des cours, Safipar fait venir le groupe l’Aiglon en 2000 pour l’aider à rétablir l’entreprise Palmafrique et assurer les investissements pour son développement. «Du fait de sa mauvaise gestion, et le non respect de ses engagements financiers par l’Aiglon, l’entreprise va de déficit en déficit avec une dette cumulée fin 2005 de 8,4 milliards de FCFA », rapporte M. Sidi. L’Aiglon fait par la suite faillite à Genève en 2007. En 2008, les actionnaires se rapprochent de l’Office des Faillites de Genève en insistant sur leur droit de préemption sur les actions éventuelles. Malgré cela, les actionnaires ivoiriens apprennent qu’un gré à gré a été fait au profit d’un Français nommé Rémy Baysset qui «utilise le cabinet de d’avocat d’une personnalité ivoirienne ; pour influencer la justice», assure Koné Sidi. Lors d’un premier procès au tribunal de Première Instance d’Abidjan, M. Baysset a été débouté n’ayant produit la preuve (déclaration notifiée d’un notaire) qu’il est l’actionnaire majoritaire de Palmafrique. Les actionnaires ivoiriens eux ne comprennent pas qu’ils aient mis tant d’effort pour redresser cette entreprise en la faisant passer de 8,4 milliards de déficit cumulé à fin 2005 à plus de 800 millions de bénéfice à fin 2011, pour qu’on veuille avec l’aval de l’Etat ivoirien leur arracher l’entreprise pour en confier ses destinées à un Français qui plus, a été débouté par la justice. Introduire un recours auprès des tribunaux suisses au prétexte qu’il (Baysset) a acheté des actions de Palmafrique au cours d’une vente aux enchères est illégale, selon les employés, dans la mesure où le droit suisse utilisé par l’Office des Faillites de Genève ne peut s’appliquer à des entreprises ivoiriennes. « Mieux, les actionnaires ivoiriens se sont protégés sur le plan statuaire pour éviter justement l’intrusion dans le capital du premier venu du fait du droit de préemption. Ainsi, les 1330 employés de Palmafrique auront tous les yeux rivés sur Genève ce vendredi 6 avril 2012. « Si jamais, la justice Suisse donne raison à M. Baysset, il est évident que nos emplois sont en danger. Et nous serons amenés à réagir en débrayant. Cela veut dire que 5000 planteurs villageois et 18.000 ha de plantations seront paralysés », averti Bolou Jean Claude, secrétaire général du Sylitrapalm, syndicat œuvrant dans le milieu. Un autre procès en appel pour désigner les vrais actionnaires est prévu à Abidjan, mais les employés croient fermement que ce qui va se décider à Genève aura une incidence sur celui d’Abidjan.
Olivier Guédé