les artisans de Côte d’Ivoire, sauf changement de dernière heure, éliront leur président le 27 mai 2012. Ils mettront ainsi fin à six années d’administration provisoire de leur chambre. Ces élections, qui s’annoncent rudes, laissent apparaitre des irrégularités ‘’graves et flagrantes ‘’ qui font planer des menaces sur la cohésion de la structure. La crise qui a secouée la chambre des métiers de Côte d’Ivoire(CNMCI) en 2006, a conduit le gouvernement à mettre en place un Comité provisoire de gestion. Ledit comité a eu, à sa tête, un administrateur provisoire, Koueyou Otokoré Christophe, Ex-Directeur de l’artisanat au Ministère de l’Artisanat et du Tourisme. Ce comité avait essentiellement pour mission de gérer les affaires courantes et préparer les élections pour le renouvellement des instances dirigeantes de la structure dans un délai de dix (10) mois. Mais voila 4 ans que ledit comité est en place et pour des raisons diverses, il n’a pas pu organiser les élections dans les délais prévus. Cette situation a plongé la Chambre nationale de métiers de Côte d’Ivoire dans une léthargie sans précédent. Aujourd’hui, les autorités en charge de ce secteur ont décidé d’organiser les élections en vue du renouvèlement de toutes les instances. Ce qui a conduit à la mise en place d’un comité électorale présidé par le Directeur de cabinet du ministre de l’artisanat et de la promotion des PME. Ledit comité électoral comprend : des représentants du ministre de l’Artisanat et de la promotion des PME, deux (2) représentants du ministre de l’Intérieur, un représentant du ministre de l’Economie et des Finances, un représentant de la Commission Electorale Indépendante (CEI), des agents de la chambre nationale de métiers de Côte d’Ivoire et des artisans. Ceci, conformément au décret portant régime électorale de la chambre nationale de métiers de Côte d’Ivoire. Cependant, le déroulement du processus se heurte à des difficultés qui, s’y l’on n’y prend garde, entacheraient fortement la crédibilité de l’institution et des personnes qui l’incarneront. De fait, le processus du renouvellement des instances dirigeantes de la CNMCI se déroule en trois (3) étapes principales que sont : la préparation du processus, la pratique du processus électoral et l’installation des nouvelles instances. Mais la préparation du processus s’avère le point d’achoppement entre le comité provisoire et les artisans. Premier couac, au niveau de la toute première élection : Celle des présidents des organisations professionnelles départementales (OPD) et des délégués, au nombre de total 2436 élus OPD. En amont de tout le processus électorale, les ODP seront ceux là qui choisiront en leur sein, les des présidents des comités interprofessionnels départementaux (CID), 116 au total .Qui, eux aussi, en leur sein éliront les présidents des chambres régionales de métiers (CRM). C’est finalement les CMR qui éliront, au cour de l’assemblé générale, le Président de la CNMCI. D’où l’importance de l’élection des ODP, maillon plus qu’important dans l’élection du président de la CNMCI, dont la maitrise assure la victoire sans difficulté. Mais comme toute élection, la maitrise et le contrôle du fichier électoral concourent à la victoire finale. La bataille autour de cet élément fait couler beaucoup d’encre et de salive. Le comité électoral provisoire est indexé par certains artisans regroupés au sein du collectif des élu. Au dire de Ehouman Kakou, CID Abidjan lagune, président dudit collectif, le comité provisoire fait deux poids deux mesures. « Pendant que l’on nous fait croire qu’il n’a y pas de carnet pour le recensement, d’autres en disposent. Le recensement de chaque localité doit avoir l’appréciation des élus. Pendant qu’on nous dit que nous ne sommes pas élus parce que le bureau national est destitué, d’autres continuent d’être considérés comme des élus.», a décrié Ehouman Kakou. Il a estimé que le recensement a été ciblé et a d’autres objectifs que l’organisation d’élections crédibles. Yacouba Diarra d’Attecoubé, lui, ne dira pas le contraire. Il dénonce à son tour, avec énergie, le soutien du comité électoral provisoire à un candidat lors de sa pré-campagne. Même son de cloche à Danané et aussi à Cocody. Pour, le collectif, le comité provisoire à sa formule, celle de maitriser l’élection des ODP en vue d’assurer la victoire à leur filleul à la tête de CNMCI. Pour avoir la version des membres du comité provisoire, toutes nos tentatives sont restées vaines. Les autorités en charge du secteur de l’artisanat devraient donc avoir un œil plus regardant sur cette énième élection enfin d’éviter l’impasse de 2006, qui a conduit à la mise sur pied du comité provisoire.
B.TAKI
B.TAKI