Cette fois-ci sera-t-elle la bonne? La question mérite d’être posée après ce que le quotidien Notre Voie a publié hier. A mots à peine voilés, ce quotidien pose des préalables au dialogue républicain que veut amorcer le pouvoir. Il pose par exemplela question de avoir si: «Ahoussou veut biaiser avec la vraie opposition?». Selon l’auteur de l’article, c’est seulement avec le FPI que le pouvoir devra discuter. Une brèche dans laquelle va certainement s’engouffrer le FPI pour ne pas répondre à l’invitation du Premier ministre. Le temps, nous situera certainement. En attendant, indiquons que le Premier ministre, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ahoussou Jeannot a décidé de donner une forme à sa volonté de dialoguer avec l’opposition. Ainsi, organise-t-il les 27 et 28 avril prochain à Grand-Bassam un conclave entre le pouvoir et l’opposition. Une lettre a été adressée dans ce sens aux partis politiques. Il s’agit, comme on peut le lire de : « créer les conditions de la confiance entre le gouvernement et les partis et groupement de l’opposition et créer les conditions de la consolidation du processus de réconciliation nationale et de paix entre le pouvoir et l’opposition». La lettre indique que la rencontre se justifie, par le fait que: «La grave crise politico-armée que la Côte d’Ivoire a connue, accentuée par le conflit postélectoral, née à la suite de l’élection présidentielle, a considérablement fissuré le tissu social, fragilisé le climat de paix et perturbé la cohabitation entre les partis politiques». C’est pourquoi, dès son accession à la magistrature suprême, le président de la République, s’est attaché à relancer le processus de dialogue politique avec l’opposition, notamment le FPI et le CNRD. Ainsi, le président de la République a-t-il accordé une audience à une délégation du FPI et du CNRD conduite par Miaka Ouretto, président par intérim du FPI. Devant cette volonté affichée du pouvoir, l’opposition s’illustrera de façon négative en posant des préalables avant toutes discussions: Il s’agit entre autres, du transfèrement à la Haye, de Laurent Gbagbo, de la reprise de l’élection de députés. Dans un souci d’apaisement du front social et pour donner plus de chance de succès au processus de réconciliation en cours, le Premier ministre qui en a fait l’une de ses priorités a donc décidé de ce conclave en associant toutes les forces politiques nationales, toutes parties prenantes à la crise.
Thiery Latt
Thiery Latt