x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 18 avril 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Trois questions à Traoré Yacouba, SG du Synebaci : ‘’Avant l’atteinte du PPTE, toute grève à l’école est inopportune’’

Votre syndicat qui sort d’un conseil syndical tenu le 04 avril 2012 appelle les instituteurs à attendre juillet 2012 avant toute perturbation des cours consécutive à une grève. Qu’est ce qui motive cet appel?
Effectivement, au terme de notre récent conseil syndical, les militants ont instruit le bureau national que je préside, de se garder de tout mouvement de force avant juillet 2012. Cet appel participe de notre vision d’aider le gouvernement à repositionner notre pays qui se relève d’une crise profonde. Nous les syndicats sommes un contre pouvoir. Il faut bien que le pouvoir existe pour que nous puissions exercer la plénitude de notre prérogative syndicale. Sous l’ancien pouvoir, nous avions obtenu des acquis sociaux dont certains se déclinent en termes de promesses. Mais en l’état actuel de la sortie de crise, il n’y a pas de raisons objectives et plausibles pour engager un mouvement de force sociale. L’ancien pouvoir a pris des engagements après plusieurs séances de travail, plusieurs négociations. Aucun de ses engagements n’a été remis en cause ou renié par le régime actuel. Que ce soit maintenant ou au temps des négociations sous l’ancien régime, l’application des engagements financiers a été lié au PPTE qui va induire une amélioration de la situation économique nationale. Ce point n’a toujours pas été atteint. Mieux, le pays sort d’une crise grave qui n’a pas été prévue lors des négociations. D’ailleurs personne, aucun leader syndical n’avait prévu cette crise postélectorale qui a joué dans la rallonge de la date du l’atteinte du PPTE. Nous sommes dès lors dans une période d’exception qui appelle de nous une attitude syndicale d’exception. Voilà autant de raisons qui ont motivé cet appel des camarades lors du congrès syndical de notre syndicat qui a donné la preuve de sa vitalité à travers la présence de milliers de nouveaux militantes et militants.

Si l’on vous suit bien, le Snebaci se désolidarise du mot d’ordre de grève lancé par le MIDD pour l’application des engagements pris par l’ancien régime en 2007 et 2009…
Cette grève est inopportune. Ce n’est pas raisonnable d’appeler à perturber l’école pour des engagements que le pouvoir actuel n’a pas renié et remis en cause. Le gouvernement nous demande un différé de deux ou trois mois. A savoir au plus tard juillet 2012. Pour des revendications que nous traînons depuis longtemps, attendre trois mois maximum le temps de l’atteinte du PPTE, n’est pas une pilule difficile à avaler. Nos revendications tournent prioritairement autour du paiement du rappel du CAP de 1989 à 1992, qui est évalué à 2,5 milliards FCFA, le versement du reliquat ainsi que le paiement de l’intégralité de l’indemnité contributive au logement chiffré à plus de deux milliards par mois, la revalorisation des indemnités, le profil de carrière et le déblocage de nos avancements. Tous ces engagements vont induire la mobilisation de plus 50 milliards F Cfa. Certes, il est vrai que la Côte d’Ivoire peut trouver ces fonds pour soustraire les instituteurs que nous sommes de l’humiliation sociale, mais, en l’état actuel, il faut reconnaître que ce sera particulièrement difficile. Nous sommes dans une période exceptionnelle qui requiert des acteurs sociaux, un comportement exceptionnel. Ce n’est pas parce que vous savez enterrer des cadavres que quand quelqu’un va venir dormir à vos côtés, que vous allez le conduire au cimetière pour l’enterrer. Nous pouvons concéder trois mois au gouvernement et le tenir sur la manifestation de bonne ou mauvaise foi à l’échéance fixée pour l’atteinte du PPTE. Bien avant, toute grève à l’école est inopportune. Surtout que les portes du dialogue ne sont pas fermées.

L’actualité au niveau syndical, c’est également les nouvelles mesures du gouvernement relativement à la retraite, au taux de cotisation et la crise à la Mugefci. Quelle est la position du Snebaci sur ces mesures ?
Sur le point du taux de cotisation, nous notons que la hausse de 7% n’est pas indiquée surtout que la question de la retraite a ébranlé de tout temps la conscience des travailleurs du secteur public. Elle a été inscrite au départ à 55 ans puis à 30 ans de service sous l’effet des ajustements structurels, avant de passer à 57 ans d’âge en 2009. Main tenant, on retient 60 et 65 ns d’âge sans consultation préalable des forces sociales. C’est de là que vient le problème. L’espérance de vie est conditionnée par le bien-être social, le niveau de revenus et plusieurs autres aspects qui devraient guider les réformes en matière de retraite dont l’Etat n’a véritablement pas tenu compte avec cette réforme. Notre pays avait souscrit au système de la répartition qui repose sur le principe de la solidarité. En lieu et place, l’Etat propose un système de capitalisation dont les travailleurs, pour n’avoir pas été associés à la prise de décision, ignorent tout des avantages. Les grincements de dent sont dès lors légitimes surtout que ce système induit une hausse du taux de cotisation et équivaut pour nous à une réduction de salaires. Au titre de la Mugefci, le Snebaci se réjoui de la décision du gouvernement et salue sa volonté de mettre de l’ordre dans cette institution sociale nationale qui était devenue un fonds de commerce des centrales au détriment des travailleurs. Pour en revenir à l’école, le Snebaci note qu’il y a des problèmes qui méritent qu’on s’arrête pour faire des propositions. Ces propositions se résument en un point majeur selon nous. Il s’agit des Etats généraux de l’éducation. Il faut accepter d’engager une profonde réforme du système éducatif avec l’apport de tous les acteurs et partenaires de l’école. C’est un débat qui s’impose. Nous ne pouvons pas le vider de son sens et de son opportunité.

Réalisé par M.T.T
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ