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Politique Publié le vendredi 20 avril 2012 | Le Quotidien d’Abidjan

La lucidité gagne enfin le pouvoir / Hamed Bakayoko, hier à la tribune du Gepci : «On ne peut pas avancer sans un parti majeur comme le FPI»

© Le Quotidien d’Abidjan Par DR
3ème édition de la "Tribune du GEPCI": le ministre d`Etat, ministre de l`Intérieur Hamed Bakayoko face à la presse
Jeudi 19 avril 2012. Abidjan. Hôtel Ivoire. Le ministre d`Etat, ministre de l`Intérieur Hamed Bakayoko est l`invité de la tribune des patrons de presse
Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko était, hier jeudi 19 avril 2012 face à la presse nationale et internationale. C’était à la faveur de la 3e édition de la Tribune du GEPCI. Le patron de la sécurité et de l’administration territoriale a fait un tour d’horizon de son département. Il a en outre évoqué la place du FPI dans le processus de paix qu’il qualifie de primordiale.
Le Front populaire ivoirien (FPI) occupe une place de choix dans le microcosme politique ivoirien. Une place qui semblait lui être refusée depuis la crise post-électorale qui a vu son leader arrêté et déchu du pouvoir. Depuis, hier jeudi 19 avril 2012, le parti au pouvoir semble être revenu à la réalité du terrain. En lui reconnaissant publiquement son poids politique sur l’échiquier politique national.

Le FPI, un parti qui compte !

«Le candidat de La Majorité Présidentielle (LMP, ndlr : Laurent Gbagbo) a quand même obtenu 46 % (?!) des voix lors du 2e tour des élections. Ce serait complètement fou pour un régime d’ignorer toute cette population-là. Nous ambitionnons de développer la Côte d’Ivoire. Mais on ne peut pas avancer sur un tel projet sans un parti majeur comme le FPI », a avoué, hier, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. Qui répondait ainsi à la préoccupation d’un journaliste sur la place de l’ex-parti au pouvoir dans la conduite des affaires de l’Etat. C’était lors des échanges qu’il a eu avec la presse nationale et internationale à la 3e édition de la Tribune du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI). Sur le thème : «Le défi de la sécurité et les enjeux de la nouvelle politique de décentralisation». Par cette sortie d’un des pontes du parti au pouvoir, le régime Ouattara reconnaît ainsi enfin que le FPI est un parti avec qui il faut compter dans la conduite des affaires de l’Etat. A en croire le ministre Hamed Bakayoko, vu le poids de l’ex-parti au pouvoir, une marche de la nation sans le FPI serait donc une démarche illusoire. Malheureusement, cette sortie tranche avec le comportement du nouveau régime sur le terrain avec le parti du président Laurent Gbagbo. Qui semble l’ignorer depuis au moins un an de gestion. Probablement qu’avec cette lucidité retrouvée, les rapports pouvoir-FPI pourront s’améliorer dans les prochains jours.

Du processus de réconciliation

Parlant du processus global de réconciliation, le ministre Hamed Bakayoko a indiqué que c’est l’une des priorités en ce moment du gouvernement Ahoussou. Et que ce dialogue républicain entre le pouvoir et l’opposition se fera. Il a révélé que des cadres LMP, notamment Mel Théodore, Apiah Kabran et Henriette Lagou seraient même en route pour Abidjan en vue d’y prendre part. Pour Hamed Bakayoko, le processus de réconciliation est très complexe. Et qu’il ne peut aboutir si chacun ne s’y implique. C’est pourquoi, fait-il remarquer, son camp ne rejette pas les préalables du FPI. Mais il estime que c’est pour éviter des blocages. « Il ne faut pas que par des préalables, on bloque le processus. On peut avancer si on est sincère. Il y a une réelle volonté de la classe politique de se réconcilier. La réconciliation, c’est dans la vérité. C’est un processus très complexe. Il faut donc que chacun donne un peut pour avancer », a-t-il soutenu.
Des efforts de sécurité

Le ministre de l’Intérieur a, au cours de sa déclaration liminaire, dressé un tableau non reluisant de la situation sécuritaire et de l’administration en général. « La crise postélectorale a fortement désorganisé l’administration territoriale et affaibli le système sécuritaire », a-t-il dit d’entrée. Selon lui, elle a été marquée par les pillages de commissariats de police et de brigades de gendarmerie avec vol des armes à usage individuel ou collectif. Mais aussi et surtout la prolifération des armes de tout genre et l’évasion de plus de 5000 prisonniers de la MACA. Créant ainsi une peur panique et une psychose parmi la population. « L’état des lieux présentait une situation de chaos généralisé à laquelle il fallait faire face avec diligence. A ce jour, nous avons réhabilité 30 commissariats à Abidjan et 21 à l’intérieur du pays. Certaines cités policières et des commissariats sont encore occupés par des FRCI », a-t-il fait savoir. Non sans avouer que du travail a été fait, mais beaucoup reste encore à faire.
Des prochaines élections locales

Après les législatives, le pouvoir compte organiser bientôt les élections municipales et régionales. Pour le ministre Hamed Bakayoko, ces deux joutes électorale locales pourraient se tenir concomitamment. Afin d’éviter un gaspillage de ressources financières déjà chères au pays. Tout en réitérant que les communes « Gbagbo » sont bel et bien supprimées, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur soutient que les nouvelles communes qui vont être crées tiendront compte des sous-préfectures existantes. Avant l’invité spécial du GEPCI, son président, Amédée Assi Adon a, pour sa part, justifier l’organisation d’une telle rencontre. Qui ambitionne de débattre des grands sujets qui intéressent la nation. Il était entouré de toute l’équipe du GEPCI qui a fait de cette tribune une vraie fête. Le directeur de l’ISTC, Alfred Dan Moussa a assuré la modération de cette séance.
José S. Koudou
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