Coulibaly Moustapha et Soumahoro Siaka, deux éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire ne sont plus de ce monde. Ils ont été froidement abattus par des individus sans foi ni loi dans la nuit du mardi au mercredi, aux environs de 2 heures du matin. La scène tragique et horrible s’est déroulée à la SIDECI dans la commune de Yopougon. Trois autres soldats ont été grièvement blessés lors de l’attaque meurtrière menée contre la position des FRCI. Mais qui a orchestré ce crime odieux et révoltant? Les regards des habitants du quartier se tournent vers les miliciens de l’ancien régime. Selon eux, il n’y a pas de doute que ce sont les ‘’chiens de guerre’’ revenus du Ghana qui ont conduit cette descente violente et barbare d’une autre époque. En effet, hier c’était la tristesse, la désolation et la consternation au poste attaqué. Les soldats rencontrés sur le lieu du crime avaient le visage fermé, armes au poing, ils veillaient au grain. Dominés par la douleur de la perte de leurs deux frères d’armes, les soldats sont restés dignes. L’atmosphère était lourde à l’arrivée d’un détachement de l’ONUCI venue s’enquérir des nouvelles. Selon le chef de poste, Berté Siaka, ceux qui ont attaqué ont usé de subterfuges pour commettre leur forfait. «Hier nuit, des personnes au nombre de quatre sont venues garer leur voiture ici dont l’immatriculation était cachée. Elles sont venues saluer les éléments. Donc, on ne s’attendait pas à une attaque. Or c’était des ennemis. C’est après que nous nous sommes rendus compte de leur intention de nous rayer de la surface de la terre. Ils ont fait le grand tour et à leur retour, ils ont ouvert le feu sur nous. Arrivés à notre niveau, ils ont commencé à tirer. Deux de mes éléments sont tombés sur le champ. Aussitôt, nous avons riposté. Et ils sont remontés dans leur véhicule pour fuir. Faute de moyens de locomotion, nous n’avons pas pu les poursuivre», a-t-il regretté. Avant de plaider auprès des autorités militaires et le gouvernement pour la prise en charge de ses éléments blessés internés à l’hôpital militaire d’Abidjan et surtout la dotation de son unité, en véhicules pour une efficacité dans leur mission de sécurisation du secteur de la SIDECI. Selon un élément des FRCI, qui a requis l’anonymat, l’Etat-major fait preuve de laxisme dans le traitement des informations mises à sa disposition et cela coûte la vie à des soldats. «Une centaine de miliciens que nous connaissons sont rentrés à en provenance du Ghana dans la commune. Nous avons communiqué l’information à l’état-major. Une équipe est venue voir où ils sont localisés. Mais on ne comprend pas pourquoi, ces miliciens armés et localisés ne sont pas inquiétés. C’est normal que ces tueurs s’adonnent à leur jeu favori qui est d’ôter la vie à leurs semblables. Il est temps d’agir pour ramener la sécurité dans la commune», a-t-il recommandé.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara