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Société Publié le vendredi 27 avril 2012 | L’Elephant Déchaîné

Insécurité chronique à l’ouest : La visite de Ouattara effacée par un autre massacre

Le chef de l’Etat, qui ne voulait pas se faire applaudir à l’Ouest, a eu droit à des danses, en plus des acclamations délirantes des foules. ‘‘L’Afrique noire danse pour être’’, pense l’Occident. Pendant que les danseurs du continent Noir s’agitent frénétiquement sur la piste de la mondialisation, les puissances économiques, elles, trinquent à sa perte. A l’Ouest, on a dansé, à en perdre haleine, sans qu’aucune revendication sérieuse pouvant alimenter le débat sociopolitique n’ait été faite au chef de l’Etat. Comment est-ce possible que face à l’absence de l’Etat de droit, l’on puisse se taire, ou choisir au contraire, de faire des éloges à outrance, quand cessent les pas de danse ? Quelles sont les raisons avancées de ces danses ? Quête de convivialité, ou tout simplement incapacité à s’exprimer autrement ?

Le chef ne voulait pas se faire ovationner. Pourtant, il a été accueilli en héros, à sa plus grande joie. D’ailleurs, ne s’est-il pas fait passer pour un superman capable de réaliser une partie des attentes des populations avant la fin de l’année, et l’autre au terme de son mandat ? Oui, c’est un chef heureux de se faire acclamer que nous avons vu à la télévision, approuvant (par de larges sourires), les envolées lyriques de ses collaborateurs prompts à flatter son égo (Ah ! Que ne feraient pas ces ministres pour conserver leurs portefeuils ?), de président de la république africain. Notre chef a arboré pendant les discours célébrant sa personne, le sourire absolument satisfait des présidents à qui la cour fait croire qu’il est absolument aimé du peuple.

Alassane Ouattara, use à plein régime sa fameuse phrase ‘‘ je suis le président de tous les Ivoiriens’’, comme si nous ne le savions pas. Selon nos textes fondateurs, il est le chef de tous, n’en déplaise à certains socialistes dépressifs. Oui, nous le savons, mais lui, semble en douter. Il ne cesse de le répéter haut et fort, pour certainement s’entendre lui-même et ainsi, mieux se convaincre, oubliant que le président de la République est, par définition, le président de tous les Ivoiriens. A ce titre, il représente, autant qu’il est possible, l’ensemble de la collectivité nationale. On notera cependant que si M. Ouattara, s’évertue à faire admettre à ses détracteurs, qu’il est notre président à tous, pour ce qui concerne les problèmes des Ivoiriens il n’a pas encore trouvé les solutions miracles promises pendant la campagne électorale : l’emploi des jeunes, l’impartialité de la justice, l’insécurité, pour ne citer que ces exemples.

Des promesses, cela ne suffit pas à régler les maux dont souffre la jeunesse ivoirienne, notamment à l’ouest. Il a promis un million d’emplois aux jeunes, mais à la fin de son mandat, l’objectif sera-t-il atteint ? Non, ce million d’emplois ne relève pas des promesses électoralistes, nous l’avons compris. Il peut le réaliser, parce que c’est son travail. Nous le savions déjà. Les promesses de cet ordre ne restent pas dans le domaine de l’utopie. Les charmants discours changeront-ils cette vérité ? Son prédécesseur avait condamné la population juvénile à une vie dissolue, voire improductive. Tous, nous avons hurlé au scandale. Nous étions donc en droit d’attendre mieux de son successeur, sans toutefois y croire, dans la mesure où la plupart des chefs se valent sur le continent Noir.

Justice. M. Ouattara aime ce mot. Justice, comme est délicieux aux lèvres de notre chef. Justice ! Justice des vainqueurs, disent les mauvaises langues. Mais lui, parle de justice tout court. Il a annoncé la justice pour tous les responsables des crimes de guerre, pourtant, certains de ceux qui portent son régime à bout de fusils ont les mains souillées, selon plusieurs ONG qui hier ont donné des insomnies à Laurent Gbagbo, par le sang d’innocentes personnes, massacrées au détour d’une conquête de position militaire stratégique, continuent de dormir sur leurs deux oreilles. Que dire de la politique sécuritaire du gouvernement, ce grand projet prioritaire de sa majesté ? Le discours sur la sécurité a beau être durci, il ne produit pas les effets escomptés car le respect des lois de la République n’est pas encore le fort de nombreux partisans du régime. Or, chacun sait que respect des lois est la meilleure assurance que la sécurité de chacun sera garantie de manière effective. A y regarder de plus près, on a le sentiment que le gouvernement n’a pas encore trouvé le bon calibre pour protéger les populations de l’Ouest. La preuve est que dès après son passage à la l’Ouest, il y a eu un déferlement de violence : des morts, des blessés, des maisons incendiées. Nouveaux flots de larmes, regain de désespoir. Est-ce donc cela que nous devons retenir de la visite du président démocratiquement élu des Ivoiriens à l’Ouest? La question reste posée... Est-ce ce message que les assassins qui ont lâchement assassiné ces pauvres citoyens souhaitent qu’on retienne ? Il est temps que les Frci mettent un terme aux actions de ces tueurs. Les morts commencent à devenir trop nombreux !

Christiane Djahuié
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