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Sport Publié le vendredi 27 avril 2012 | Soir Info

Football : Election à la Caf Voici les armes d’Hayatou

© Soir Info
Issa Hayatou
le président de la Confédération africaine de football (Caf), Issa Hayatou
A la tête de la Confédération africaine de football depuis 24 ans, Issa Hayatou manœuvre très fort en ce moment pour se faire réélire en 2013. Des compromis avec des présidents de fédération aux lettres de soutien suscitées en passant par des invitations privées à Garoua, Issa Hayatou ne manque pas d’idées pour séduire ceux qui vont décider de son sort dans moins d’un an. Convaincu qu’il ne sera pas candidat unique, «le prince» de Garoua compte berner les présidents de fédération avec son sempiternel discours de «c’est mon dernier mandat». Ce discours, il le tient depuis plus de douze ans. A chaque fois qu’il s’est aperçu que sa côte de popularité est en chute libre auprès des fédérations africaines de football, il utilise ce canular sous forme de joker. Aujourd’hui, ce sermon ne peut plus faire fortune face au besoin et à l’envie des africains d’opérer un changement, voire une rupture totale. «Ce qu’il n’a pas pu faire en 24 ans, ce n’est pas en quatre ans qu’il pourra le faire» fait remarquer un président de fédération qui pense que «Issa Hayatou doit avoir la sagesse de quitter les choses avant que celles-ci ne le quittent». Pour se maintenir à la tête de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou compte sur ses connections avec des chefs d’Etats. Il espère pouvoir arracher à travers la pression de ceux-ci le vote de leur fédération. Ce qui n’est pas forcément vrai d’autant qu’il ne sait pas les relations qu’entretiennent ses adversaires avec ces chefs d’Etats africains. Cela est d’autant vrai que plusieurs proches d’Issa Hayatou, notamment le Béninois Anjorin Moucharaffou, le Rwandais Célestin Musabyimana… se sont fait laminer lors des dernières élections au comité exécutif de la Caf, malgré l’implication d’Issa Hayatou et ses réseaux dans leur campagne. «C’est un signal fort qu’Hayatou devrait prendre au sérieux. Il doit comprendre que la fin des temps commence à sonner», a commenté au soir du scrutin de Khartoum, en février 2011, un journaliste burkinabé.

La sérénité quitte le camp Hayatou

Ce n’est pas exagéré de dire que Issa Hayatou et ses hommes n’ont jamais aussi douté, ils n’ont jamais été aussi perturbés qu’ils le sont en ce moment. La sérénité a foutu le camp dans la galaxie Hayatou depuis que les rumeurs ont placé l’Ivoirien Jacques Anouma dans le starting-block aux prochaines élections à la présidence de la Caf. «Si c’était quelqu’un d’autre, Issa pouvait espérer gagner en 2013, mais face à Jacques Anouma il est convaincu de mordre la poussière, parce que l’Ivoirien est un vrai poids lourd du football africain. Il a aussi su préserver ses amitiés», a analysé un confrère d’une radio privée au Bénin. Il y a donc visiblement péril en la demeure pour Hayatou. C’est cette menace qui fait courir Issa et ses hommes. A environ un an du scrutin, ils suscitent depuis Garoua des lettres de soutien à la candidature du Camerounais, comme si ces lettres avaient valeur de procuration. Une méthode peu éclairée qui, de notre point de vue, n’a de mérite que de confirmer l’ampleur de la panique. «Une lettre de soutien suscitée ou arrachée sous la menace d’une déstabilisation est loin d’un bulletin de vote dans l’urne. Qu’Issa Hayatou et ses lieutenants arrêtent cette pratique qui n’honore pas le football africain. Qu’on laisse les présidents de fédération choisir librement celui qu’ils estiment pouvoir booster le football africain. Qu’ils arrêtent le chantage et les intimidations», laisse entendre Tata Avlessi, membre de la commission finance de l’Ufoa et ex- président de la Fédération togolaise de football.

Ils espèrent que la Fif tombe sur la tête

C’est inimaginable, mais cela fait partie des éléments sur lesquels les espoirs d’Issa Hayatou sont portés. A savoir que la Fédération ivoirienne de football par un miracle ne cautionne pas la candidature de Jacques Anouma. Ça relève peut-être du délire, sinon de la rêverie que de le penser, mais dans l’entourage proche du président de la Caf, l’on souhaite que la Fif, plutôt que de soutenir l’Ivoirien joue le jeu du Camerounais. Comment, Issa Hayatou et ses hommes peuvent-ils oser penser que la Côte d’Ivoire va s’effacer au profit d’un homme (Hayatou) qui, à la vérité, n’a jamais porté ce pays dans son cœur ? Le président de la Caf a toujours vu la Côte d’Ivoire comme le pays d’où partira sa chute. Un éternel adversaire qu’il n’a jamais ménagé durant ses 24 ans de mandat. Il voyait les Ivoiriens travailler dans le sens de produire des cadres capables de diriger n’importe quelle organisation continentale y compris la Caf. Et l’arrivée au pouvoir du président Ouattara semble avoir sonné l’heure de la promotion du mérite. Hayatou et ses hommes se trouvent donc en pleine fiction quand dans leurs calculs, ils voient la Fif tomber sur la tête en ne cautionnant pas Jacques Anouma. Les dirigeants du football ivoirien sont lucides et savent faire la part des choses. Et ce n’est pas la visite annoncée du Béninois Anjorin Moucharaffou dans les jours à venir qui va changer la vision des autorités ivoiriennes, parce que la Fif ne tombera pas sur la tête.

COULIBALY Vamara
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