Le dialogue entre le pouvoir et l’opposition portera sur des points précis et non des moindres. Il s’agit de ceux qui sont d’actualité. Notamment les questions liées au processus électoral, à la justice et à la sécurité. Selon le ministre Koné Bruno, porte-parole du gouvernement qui a animé un point de presse juste après la cérémonie d’ouverture du conclave, l’ordre du jour portera aussi sur le cadre de concertation. A ces propositions faites par le gouvernement, il a tenu à préciser que l’opposition peut y ajouter certains autres qu’elle juge importante pour le bon déroulement des travaux et surtout pour faire avancer les débats. Ces derniers qui ont débuté hier à huis clos, après une petite pause- café, vont prendre fin ce matin. Selon le conférencier, un communiqué final sanctionnera le conclave. Précision de taille : Koné Bruno a fait savoir que le gouvernement souhaiterait bien que les décisions qui sortiront de ce rendez-vous se prennent par consensus et non par vote. Maintenant que le FPI et les partis politiques significatifs ont saisi la main-tendue du gouvernement et que le dialogue républicain entre les deux parties est désormais une réalité, cela va –t-il provoquer un remaniement ministériel afin que l’opposition en général et le FPI en particulier rentre au gouvernement ? A cette question, le porte-parole du gouvernement a été on ne peut plus clair: «Ce n’est pas l’un des points. Mais rien n’empêche qu’il soit envisagé et que le Président de la République et le Premier ministre décident de faire autre chose» a-t-il dit. Il s’est également prononcé sur la présence du FPI à ces travaux: «Nous souhaitons que tous les partis politiques participent à ce conclave. Nous sommes heureux que tous les acteurs soient là» a répondu Koné Bruno. Avant ce point de presse, c’est le Premier ministre Jeannot Kouadio-Ahoussou qui a planté le décor: «Le présent conclave doit être considéré comme l’amorce d’un processus de discussions dont nous allons définir ensemble, le cadre et les modalités. Il s’agit donc de rompre avec l’immobilisme, source d’inquiétude, de rumeurs et de suspicions, pour établir une passerelle solide entre le Gouvernement et l’opposition. Je forme le vœu sincère, que nous sortions de ce conclave plus unis autour de la Côte d’Ivoire, et résolument engagés pour la réconciliation afin de faire mentir tous ceux qui croient que la classe politique ivoirienne ne peut se réconcilier» a fait savoir le successeur de Guillaume Soro. Ahoussou Jeannot a, en outre appelé à un dialogue sans préalables pour sortir le pays de l’impasse. S’adressant solennellement aux Ivoiriens encore en exil, il a lancé cet appel plein d’émotions: «N’ayez pas peur! N’ayez pas peur! Rentrez en Côte d’Ivoire pour reprendre vos vies dans vos familles, dans vos quartiers, dans vos villages. La Côte d’Ivoire, votre pays, vous attend les bras ouverts; le Président de la République, qui est le Président de tous les Ivoiriens, vous attend sans haine, sans rancune, sans esprit de revanche, en fidèle disciple de Félix Houphouët-Boigny». Le maire de la commune de Bassam a exhorté les participants à privilégier l’intérêt supérieur de la Nation.
Yves-M. ABIET (Photos A. Messmer)
Yves-M. ABIET (Photos A. Messmer)