Coïncidence heureuse. Ce reportage que nous vous proposons a été réalisé en marge du mariage d’une collègue à l’hôtel communal de Cocody. C’était le 6 mai dernier. Par solidarité, nous y étions avec plusieurs autres collaborateurs pour la soutenir, la féliciter pour son courage (le mariage, c’est la bonne mer à boire). La cérémonie étant prévue pour 14 heures, nous étions là. Une demi-heure avant ("déformation" professionnelle). Dans la cour de la mairie, le temps que notre tour arrive. L’endroit était bourré. Plein à craquer comme un œuf. Il y avait du monde. On ne sait pas combien de mariages étaient programmés, ce jour. Une cinquantaine certainement. Mais à voir la file de voitures des mariés, on imaginait aisément la tâche des célébrants. Le rang ressemblait à celui qu’on a l’habitude de voir devant les guichets de la Cie ou de la Sodeci. Ça faisait peur. Malgré tout, les futurs mariés étaient patients (Ils n’avaient pas le choix). Chacun attendait son tour. Le jour de son jour. Il faisait chaud, très chaud. C’est donc dans cette très longue et harassante attente qu’une chaude dispute a éclaté entre les parents d’un marié et des agents de la mairie.
LE POT AUX ROSES
La discussion était houleuse. Elle attire le regard du public. Approchés pour en savoir davantage, nous n’avons pas eu le temps de poser une seule question quand une femme dont le maquillage avait fondu sur le visage à cause de la forte chaleur a lancé : «On va empêcher la mariée d’avoir accès à la salle». Une décision qui nous surprend. Nous nous sommes donc interrogés s’il ne s’agit pas d’un mariage clandestin. Mais là encore, nous nous sommes trompés. La preuve, la bonne dame, très en colère, dénoncé avec force et insistance une injustice. «Depuis 11 heures 30 minutes nous sommes à la mairie. Le mariage est prévu pour 12 heures. Il est 14 heures 30 minutes, et on ne nous appelle pas. Des mariés donnent de l’argent à des agents qui les programment. Ils les font passer par une porte de fortune pour les introduire chez le maire. Pourtant, ces personnes sont programmées pour 15 heures ou 16 heures. On ne peut pas accepter cette corruption de certains futurs mariés et ce racket organisé par des agents de la mairie. Nous sommes tous fatigués. Depuis des heures, nous sommes debout, il n’y a pas à asseoir. Ce que nous demandons, c’est qu’on respecte l’ordre établi. Si ce n’est pas le cas, nous allons tout mélanger». Le pot aux roses découvert, les agents de la mairie s’expliquent comme ils peuvent pour sauver la face. Mais sans convaincre. Les esprits s’échauffent, on manque de se porter main. Pendant ce temps, les futurs mariés sont dans le rang. Dans leurs voitures. Dans une souffrance pas possible.
LE CHEMIN DE CROIX
L’impatience a fini par gagner tout le monde. Les futurs mariés notamment. A l’intérieur de leurs véhicules, on sentait qu’ils souffraient de la chaleur et d’impatience. Les femmes surtout. Depuis 11 heures, le climatiseur des voitures stationnées sont en marche. Ceux qui avaient suffisamment de carburant étaient tranquilles. Les autres, c’était la souffrance, la galère. Devant la trop longue attente, instructions ont été données à certains conducteurs, d’arrêter le climatiseur. Or il faut sauver le maquillage de la future mariée. Que faire donc face à cette situation ? La trouvaille a été des éventails, des morceaux de pagnes ou des papiers pour la souffler. Ça faisait honte et pitié en même temps. Mais il fallait s’y faire. Situation oblige. Il faut se sauver de l’humiliation. La mairie, pendant ce temps, cherche à rectifier le tir.
EXPEDITIF
Devant la longue liste, les maires qui se sont succédé n’ont eu d’autre choix que d’expédier les cérémonies. Elle dure tout au plus dix (10) minutes. Même pour les conseils aux mariés, le maire, trop pressé, ne prononce que de petites phrases alors que c’est une des étapes importantes de la célébration. Le couple, après quoi, est prié de sortir vite. Si les mariés ont un peu de chance, ils ont en plus du temps réglementaire, deux petites minutes pour des prises de photos avec le maire et les témoins. Dans le cas contraire, le reste de la cérémonie se fait dehors. «Le maire est obligé de faire cela. Tout le monde veut se marier à Cocody. En plus, personne ne veut d’un mariage groupé», a déploré une dame. Elle répondait aux récriminations d’un parent choqué par la scène vécue, ce samedi.
DES EXCUSES
Après avoir attendu 2 heures 30 minutes enfin, la fumée blanche à 16 heures 29 minutes. Le maire célébrant, lui, a eu la politesse de présenter ses excuses aux parents «Excusez-nous pour tous les désagréments causés», a-t-il dit. Mais cette requête est passée inaperçue. La salle est restée froide à son appel. Notre collaboratrice, enfin, a pu se marier et nous avons quitté l’hôtel communal pour l’Eglise, heureux de la fin de cette galère. Mais surtout, occasion pour nous de prier pour ces agents indélicats.
DJE KM (cathycelio@yahoo.fr)
LE POT AUX ROSES
La discussion était houleuse. Elle attire le regard du public. Approchés pour en savoir davantage, nous n’avons pas eu le temps de poser une seule question quand une femme dont le maquillage avait fondu sur le visage à cause de la forte chaleur a lancé : «On va empêcher la mariée d’avoir accès à la salle». Une décision qui nous surprend. Nous nous sommes donc interrogés s’il ne s’agit pas d’un mariage clandestin. Mais là encore, nous nous sommes trompés. La preuve, la bonne dame, très en colère, dénoncé avec force et insistance une injustice. «Depuis 11 heures 30 minutes nous sommes à la mairie. Le mariage est prévu pour 12 heures. Il est 14 heures 30 minutes, et on ne nous appelle pas. Des mariés donnent de l’argent à des agents qui les programment. Ils les font passer par une porte de fortune pour les introduire chez le maire. Pourtant, ces personnes sont programmées pour 15 heures ou 16 heures. On ne peut pas accepter cette corruption de certains futurs mariés et ce racket organisé par des agents de la mairie. Nous sommes tous fatigués. Depuis des heures, nous sommes debout, il n’y a pas à asseoir. Ce que nous demandons, c’est qu’on respecte l’ordre établi. Si ce n’est pas le cas, nous allons tout mélanger». Le pot aux roses découvert, les agents de la mairie s’expliquent comme ils peuvent pour sauver la face. Mais sans convaincre. Les esprits s’échauffent, on manque de se porter main. Pendant ce temps, les futurs mariés sont dans le rang. Dans leurs voitures. Dans une souffrance pas possible.
LE CHEMIN DE CROIX
L’impatience a fini par gagner tout le monde. Les futurs mariés notamment. A l’intérieur de leurs véhicules, on sentait qu’ils souffraient de la chaleur et d’impatience. Les femmes surtout. Depuis 11 heures, le climatiseur des voitures stationnées sont en marche. Ceux qui avaient suffisamment de carburant étaient tranquilles. Les autres, c’était la souffrance, la galère. Devant la trop longue attente, instructions ont été données à certains conducteurs, d’arrêter le climatiseur. Or il faut sauver le maquillage de la future mariée. Que faire donc face à cette situation ? La trouvaille a été des éventails, des morceaux de pagnes ou des papiers pour la souffler. Ça faisait honte et pitié en même temps. Mais il fallait s’y faire. Situation oblige. Il faut se sauver de l’humiliation. La mairie, pendant ce temps, cherche à rectifier le tir.
EXPEDITIF
Devant la longue liste, les maires qui se sont succédé n’ont eu d’autre choix que d’expédier les cérémonies. Elle dure tout au plus dix (10) minutes. Même pour les conseils aux mariés, le maire, trop pressé, ne prononce que de petites phrases alors que c’est une des étapes importantes de la célébration. Le couple, après quoi, est prié de sortir vite. Si les mariés ont un peu de chance, ils ont en plus du temps réglementaire, deux petites minutes pour des prises de photos avec le maire et les témoins. Dans le cas contraire, le reste de la cérémonie se fait dehors. «Le maire est obligé de faire cela. Tout le monde veut se marier à Cocody. En plus, personne ne veut d’un mariage groupé», a déploré une dame. Elle répondait aux récriminations d’un parent choqué par la scène vécue, ce samedi.
DES EXCUSES
Après avoir attendu 2 heures 30 minutes enfin, la fumée blanche à 16 heures 29 minutes. Le maire célébrant, lui, a eu la politesse de présenter ses excuses aux parents «Excusez-nous pour tous les désagréments causés», a-t-il dit. Mais cette requête est passée inaperçue. La salle est restée froide à son appel. Notre collaboratrice, enfin, a pu se marier et nous avons quitté l’hôtel communal pour l’Eglise, heureux de la fin de cette galère. Mais surtout, occasion pour nous de prier pour ces agents indélicats.
DJE KM (cathycelio@yahoo.fr)