Quelle sécurité en Côte d’Ivoire, un an après la crise ? C’est le thème autour duquel Hassan Diop a convié le samedi dernier, autour du « débat africain » de RFI, Bamba Cheick Daniel, Directeur de cabinet du ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur, Alphonse Douati, secrétaire général du FPI chargé du suivi de l’action gouvernementale, Marguerite Yoli Bi, Coordonnatrice de Wanep , Réseau ouest africain pour l’édification de la paix en Côte d’Ivoire et Emmanuel Kouassi Lenoir Boigny, Chargé de la sécurité au PDCI. Bien évidemment, comme il fallait s’y attendre, le tableau présenté par Alphonse Douati est des plus sombres possibles. « Aujourd’hui des miliciens et une armé à la solde du pouvoir a relégué la police au second plan. Les agressions et les atteintes aux droits de l’Homme sont légions dans ce pays, avec une monté en puissance de l’action des dozos», c’est l’argumentaire autour duquel a tourné essentiellement le représentant du FPI. Un argumentaire démonté par Bamba Cheick Daniel qui a commencé par rappeler que : « le recrutement dans l’armée et dans la police était tribal, sans compter la présence sur le territoire national de miliciens et des mercenaires armés ». Une situation qui s’est aggravée avec le désordre lié à la crise postélectorale qui a vu les commissariats et les brigades de gendarmeries désertés par leurs occupants qui y ont laissé armes et tenues. « Aujourd’hui, tous les 37 commissariats de polices sont occupés par les policiers, ce qui n’étaient pas le cas il y a quelques mois », a-t-il indiqué. Pour lui, l’insécurité s’est accrue du fait des effets collatéraux de la crise. « Tout le monde sait ici que le FPI a armé beaucoup de jeunes qui ont été recensés des jours durant et à qui on a partagé des armes. Beaucoup de ces jeunes se sont évanouis dans la nature avec leurs armes. Nous subissons les effets collatéraux d’une gestion approximative de la sécurité. Durant dix ans, on ne savait pas qui faisait quoi à ce niveau. Au-delà de l’Etat, d’autres corps géraient les affaires sécuritaires », a-t-il rappelé. Aujourd’hui, comme la soutenu Marguerite Yoli Bi, la situation s’est améliorée même s’il y a encore des efforts à faire. Sur la situation des dozos, Bamba Cheick Daniel a rappelé que ce phénomène n’était pas nouveau et qu’en son temps des pontes du FPI comme Abou Dramane Sangaré s’était opposé à leur encasernement. « Les dozos sont une confrérie de chasseurs bien organisée. Des partis comme le FPI se sont opposés en son temps à leur encasernement. Je ne comprends pas qu’aujourd’hui le FPI fasse volte-face », s’est-il étonné. Puis Bamba Cheick Daniel de rappeler : « On a déversé à profusion des armes à Abidjan. Abidjan et beaucoup de villes étaient devenues des dépotoirs d’armes lourdes. Les Ivoiriens étaient exposés à un désastre ». Aujourd’hui, a –t-il terminé, la situation sécuritaire s’est améliorée.
TL
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