Le socialiste François Hollande a pris les rênes du pouvoir en France le 15 mai 2012, après sa victoire du 6 mai. Une victoire qui aura, à coup sûr, des répercussions énormes sur la politique française en Afrique francophone. Car durant les 17 ans de règne de la Droite française, les dirigeants africains ont toujours pris leurs ordres à l’Elysée. En Côte d’Ivoire, l’influence de cette Droite alors incarnée par Jacques Chirac a été très négative sur la politique ivoirienne. En 2005, c’est sur injonctions de Chirac que Dramane Ouattara et Konan Bédié se sont acoquinés contre leur gré, pour combattre Laurent Gbagbo. Pour réussir ce plan machiavélique, une organisation dénommée Rhdp naît à l’issue d’une réunion à Paris présidée par Jacques Chirac. Dans cette alliance signée aux forceps, le Pdci sort grand perdant. Car, l’Elysée ordonne à Bédié de soutenir becs et ongles Alassane Dramane Ouattara dans sa volonté de diriger la Côte d’Ivoire. Non sans le menacer de le traduire en justice pour biens mal acquis (Bma). La mayonnaise a ainsi pris, au grand dam des cadres et militants du plus vieux parti ivoirien. Après le départ de Chirac en 2007, Nicolas Sarkozy, un autre de la Droite arrive au pouvoir en France. Ami fidèle au président du Rdr, il imite son prédécesseur. Il active ses réseaux mafieux avec la complicité de l’Onu pour porter à bout de bras, Alassane Dramane Ouattara. Au Rhdp, tous les partis y compris le Pdci, ont obligation de s’aligner sans broncher derrière le pion de l’Elysée contre Laurent Gbagbo. Quand arrivent les élections présidentielles en Côte d’Ivoire en octobre 2010. L’absence surprenante de Bédié au deuxième tour est passée sous silence au Pdci. Parce que cela faisait partie du plan de l’Elysée. Le deuxième tour émaillé de fraudes et de violences conduit à la guerre de la France contre la Côte d’Ivoire. Les bombardements de la Licorne et de l’Onuci ont eu raison de la démocratie. Ouattara est aujourd’hui au pouvoir sous haute protection française et onusienne. Mais cet état de grâce semble passer avec la victoire de la Gauche en France. Plus rien ne sera comme avant, témoignent des sources. Dans ce changement que vaut actuellement l’alliance du Rhdp ? Des tensions commencent à naître au sein de cette organisation politique. Le Pdci qui, désormais, n’a plus l’épée de Damoclès sur la tête, ne veut bouder pas son plaisir.Ce parti y va en dénonçant certains actes de son allié au pouvoir. Les faits semblent aller dans cette direction depuis quelques temps. Le lundi 14 mai 2012, le Pdci, par l’entremise de son journal «Le Nouveau Réveil», a lancé la première pique. Ce quotidien proche de Bédié accuse en termes peu voilés, les hommes de Guillaume Soro de vouloir déstabiliser le régime de Dramane Ouattara. Ce canard explique la recrudescence de l’insécurité par le non désarmement total des soldats de l’ex-rébellion. Aujourd’hui au pouvoir dans les conditions que l’on sait, Dramane Ouattara gère le département de la Défense. Il est donc épinglé par cette question d’insécurité dont fait cas ce quotidien proche du Pdci. Comme on le constate, l’amour n’est plus au beau fixe au Rhdp depuis le départ de Sarkozy. Le Pdci, respire désormais le vent de la liberté. La menace Elyséenne étant tombée, le plus vieux parti ivoirien, veut se ressaisir. Il ne veut pas continuer de supporter les erreurs et autres balbutiements d’un allié qu’on lui a imposé. S’il ne peut pas le dire ouvertement, Henri Konan Bédié, incitera dans l’ombre, ses cadres et élus à faire des sorties tapageuses contre le pouvoir de Dramane, nous confie une source proche de ce parti. Les militants attendent par ailleurs des décisions fortes du Bureau politique dont la tenue est pour bientôt. Car au sein de la base, le Pdci doit pouvoir interpréter minutieusement le changement qui a eu lieu en France. «On a maintenant notre destin main», se réjouit-on au Pdci. Le parti de Bédié fait donc sien l’adage de son fondateur. Qui affirmait que la politique est la saine appréciation des réalités du moment. Il n’est donc pas risqué de parier que le Rhdp vit ses derniers jours. Avec l’arrivée de François Hollande à l’Elysée.
Fabrice Tété
Fabrice Tété
