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Société Publié le vendredi 1 juin 2012 | Ministères

Auto – emploi / Franck Dogoh Madou : “ Pour 2012, nous disposons de 2,5 milliards de fcfa pour les projets ”

© Ministères Par Guy Lasme
Emploi jeunes : Signature de convention entre le FNS et la CNCE
Mardi 27 mars 2012. Abidjan.Siège de la Caisse Nationale de Crédit et d`Epargne (CNCE). Les directeurs généraux Dogoh Franck Madou et Mamah Diabagaté signent une convention entre leurs institutions respectives, le Fonds National de Solidarité pour la promotion d`emploi jeunes (FNS) et la CNCE
Pilier de la politique du gouvernement dans la lutte contre le chômage, le Fonds national de solidarité a simplifié les conditions d’accès au financement de projets. Explication avec M. Franck Dogoh Madou, le directeur général.

Quelles sont les missions du Fonds national de solidarité (Fns) pour la promotion de l’emploi jeunes ?

Créé en décembre 2003, le Fonds national de solidarité (Fns) a pour mission principale de favoriser l’accès aux financements pour les jeunes promoteurs et les entreprises créatrices d’emplois jeunes, en collaboration avec des entreprises du système financier et bancaire. Il agit comme un facilitateur d’accès au crédit pour permettre aux jeunes entrepreneurs porteurs de projets viables de pouvoir se prendre en charge.

Faciliter l’accès au crédit, de façon concrète, en quoi cela consiste-t-il ?

Le Fns est un fonds de garantie pour faciliter l’accès au crédit bancaire. Nous ne faisons pas de financement direct pour l’heure ; nous apportons plutôt la garantie, en couverture des prêts qui sont faits par les banques.

Qui peut être bénéficiaire des services du Fns ?

Le Fns a été créé pour répondre à la problématique des jeunes qui sont en quête d’emploi, en quête d’insertion. Notre cible principale, ce sont donc les jeunes de Côte d’Ivoire. Mais ce n’est pas une cible exclusive. Pour accéder au financement, il faut être Ivoirien et majeur au moment de la demande. L’âge limité est fixé à 45 ans. En outre, il faut disposer d’un plan d’affaires, c’est-à-dire une étude de faisabilité complète qui soutient la demande de financement du promoteur. Nous intervenons dans tous les secteurs d’activités ; à condition que l’activité présente une fiabilité économique et financière.

Existe-t-il une différence entre les fonds sociaux et vous ?

Nous essayons, à travers le Fns, de corriger les faiblesses qui ont été identifiées à travers les fonds sociaux. Notamment en ce qui concerne le dispositif opérationnel de suivi et d’accompagnement des bénéficiaires. Nous faisons en sorte que nous puissions recouvrer le maximum de crédits consentis. Il faut le rappeler, il s’agit de prêts qu’il faut rembourser pour qu’un grand nombre de jeunes aient accès au financement. A l’inverse des fonds sociaux, aujourd’hui, nous ne mettons pas le crédit entre les mains des promoteurs. Nous finançons l’activité selon une séquence échelonnée et payons directement auprès des fournisseurs. Nous mettons également un point d’honneur à suivre l’exploitation de l’activité, conjointement avec les banques partenaires, pour que nous puissions recouvrer l’intégralité des crédits consentis.

Vous avez parlé tantôt d’une tournée à l’intérieur pour faire connaître la structure. Mais vous n’y avez aucune représentation. Alors que doivent faire les jeunes de l’intérieur s’ils ont des projets qu’ils souhaitent faire financer ?

Pour l’instant, nous nous appuyons sur un certain nombre de points focaux et sur les collectivités décentralisées dans le cadre du partenariat qui nous lie à l’Association des districts et départements de Côte d’Ivoire et à l’Uvicoci (Union des villes et communes de Côte d’Ivoire). Mais cette année, nous envisageons l’ouverture d’un certain nombre de délégations régionales. Dans la mesure du possible, nous allons ouvrir cinq délégations à l’intérieur du pays, à savoir à Bouaké, San Pedro, Korhogo, Abengourou et Daloa. Pour rapprocher le Fns de ses usagers que sont les jeunes de Côte d’Ivoire en offrant des services de proximité.

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés pour cette année 2012, en termes de financement de projets ?

Il faut plutôt raisonner en termes de création d’emplois, puisque notre objectif, c’est de favoriser l’insertion des jeunes et leur permettre de se prendre en charge à travers des activités génératrices de revenus. Nous essayerons d’apporter notre part dans l’atteinte de l’objectif du gouvernement, qui est de créer 200.000 emplois pour les jeunes. Nous espérons qu’en synergie avec les autres structures et les départements ministériels en charge de ces questions, nous y parviendrons. Dans notre portefeuille, nous envisageons de pouvoir financer autour de 200 projets individuels et une vingtaine de projets collectifs. Dans le domaine, notamment, de l’agropastoral.

Il arrive que certains demandeurs de prêts n’en obtiennent pas la totalité avec vous. Quel est votre plafond en termes de financement ?

Tout dépend de la nature de l’activité et du projet. Nous n’avons pas de plafond en tant que tel. Mais pour les projets individuels, les financements tournent autour de 20 millions. Lorsqu’il s’agit de projets collectifs qui permettent d’insérer un grand nombre de jeunes, les financements sont plus importants. Nous apprécions de façon réelle les coûts de l’activité concernée et les montants inscrits dans l’étude de faisabilité.

Quelle procédure doit suivre un projet avant d’être validé, et combien de temps cela prend-il ?

L’instruction des dossiers se fait en plusieurs étapes. La première, c’est de venir s’informer auprès du Fns sur les conditions d’accès au financement. Ensuite, il faut préparer son dossier de demande de financement qui va comprendre l’étude de faisabilité et un certain nombre de documents administratifs. Lorsque cela est fait, vous déposez le dossier au service accueil du Fns qui procède à une analyse préliminaire. Dans le cadre d’un comité de sélection qui statue sur les projets dont nous souhaitons poursuivre l’instruction. Après quoi, ces projets sont examinés dans le cadre d’une étude approfondie, notamment les aspects de marché, financier et technique. Enfin, le comité de crédit statue et décide d’envoyer le projet pour financement auprès d’un partenaire bancaire. Nous avons mis un point d’honneur à réduire considérablement le délai d’instruction des dossiers en interne. Il est, aujourd’hui, d’un mois ; ce qui n’était pas le cas par le passé. Les bénéficiaires que nous avons rencontrés ont reçu leur prêt, après, au moins, un an… Il y a plusieurs étapes et c’est un parcours du combattant. Mais, tout dépend de la qualité du projet. Souvent, les études de faisabilité ne sont pas bien ficelées ; auquel cas, le Fns demande des éléments complémentaires. C’est très souvent le cas ; ce n’est pas un rejet mais un ajournement pour des demandes complémentaires. A partir de l’instant où le dossier est bien ficelé, il est évident que l’instruction sera de courte durée.

Certains bénéficiaires dénoncent le taux élevé d’intérêt lors du remboursement. N’y a-t-il pas une possibilité de le réduire ?

Le Fns est un fonds de garantie et travaille en liaison avec des partenaires bancaires. A cet égard, nous sommes obligés de nous aligner sur les taux pratiqués par les banques. Le taux bancaire en Côte d’Ivoire est compris entre 8 et 10 %. A côté de ce taux, la banque a une marge qu’elle ajoute. En général, cette marge peut aller jusqu’à 8%. Aujourd’hui, le taux d’intérêt dans le cadre des financements du Fns est de 12 % hors taxe. Nous estimons que c’est un taux social pour tenir compte des promoteurs. Il a été négocié par le ministère de l’Economie et des Finances auprès de l’Association professionnelle des banques pour les financements accordés par le Fns.

Etes-vous satisfait des bénéficiaires ?

Nous essayons de les suivre pour nous assurer de la bonne exploitation de leur activité. Nous avons signé une convention avec le Collectif des centres de gestion agréés qui apportent au Fns tout l’appui nécessaire en matière de suivi de l’exploitation des bénéficiaires de financements. A ces derniers, nous transmettons tous nos encouragements, et nous leur demandons de travailler en étroite collaboration avec les centres de gestion qui leur sont affectés. Donc, tout va bien. A ceux qui souhaitent un financement au Fns, nous leur demandons de venir nous rencontrer. Nous avons, aujourd’hui, un dispositif amélioré et renforcé et nous nous efforcerons d’apporter une solution en termes d’orientation à leurs activités.

Quelle est votre capacité financière pour couvrir les projets ?

Pour l’année 2012, nous disposons d’un montant de 2,5 milliards de francs, destinés au financement de projets. Mais, nous souhaitons diversifier nos sources de financements parce que notre financement dépend de la trésorerie de l’Etat. Nous voudrions des ressources plus stables et pérennes que celles dont nous disposons actuellement.

D’où viendront ces ressources ?

De la parafiscalité. Nous avons un certain nombre de pistes, mais nous ne souhaitons pas en dire plus parce que nous sommes en négociation avec les différents services concernés. L’essentiel, pour nous, c’est d’avoir, à l’instar d’autres structures, des ressources plus stables. Mais ces ressources ne viendront pas des bénéficiaires.

Quel est le taux de remboursement par rapport aux bénéficiaires de financements ?

Pour les projets échus, ils ont été mis en place en partenariat avec une banque, mais ce portefeuille est sinistré. Parce que la convention prévoyait une couverture à 100% pour le Fns. C’est pourquoi cette banque n’a pas fait de suivi efficace des projets. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. La durée du crédit est de cinq ans et nous faisons le suivi pour qu’il y ait un remboursement total et dans le temps.

Interview réalisée par
Doua Gouly et Jules Claver Aka
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