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Politique Publié le jeudi 7 juin 2012 | Le Nouveau Réveil

Attaques répétées à la frontière ouest : Human Rights Watch accuse : « Ce sont les pro-Gbagbo qui planifient les tueries à l’Ouest »

© Le Nouveau Réveil Par DR
The president of the International Human Rights League (FIDH) Souhayr Belhassen
The president of the International Human Rights League (FIDH) Souhayr Belhassen gives a press conference dedicated to the human rights situation in the country on June 7, 2011 in Abidjan. Ivory Coast`s new government pledged Friday to lead `reconciliation and reconstruction` as the west African country strives to recover from a bloody post-election crisis.
Des militants armés hostiles au gouvernement ivoirien ont recruté des enfants libériens et ont mené des raids transfrontaliers meurtriers dans des villages ivoiriens ces derniers mois, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Les autorités libériennes n’ont toujours pas pris de mesures pour enquêter et traduire en justice les dizaines de ressortissants libériens et ivoiriens qui sont entrés au Libéria après avoir commis des crimes de guerre pendant la crise postélectorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire, et dont certains ont été impliqués dans de récentes attaques, a indiqué Human Rights Watch.

Depuis juillet 2011, au moins 40 résidents de Côte d’Ivoire, dont des femmes et des enfants, ont été tués au cours de quatre attaques transfrontalières qui ciblaient des civils de groupes ethniques qui soutiennent dans une large mesure le président Alassane Ouattara. Dans les attaques les plus récentes, datant du 25 avril, huit personnes ont été tuées dans le village ivoirien de Sakré. Les attaquants, qui ont affirmé à Human Rights Watch qu’ils planifiaient de nouveaux raids transfrontaliers, sont pour l’essentiel des Libériens et des Ivoiriens qui ont combattu avec les forces de l’ancien président Laurent Gbagbo pendant la crise postélectorale ivoirienne et qui restent farouchement opposés au gouvernement Ouattara. «Depuis plus d’un an, le gouvernement libérien pratique la politique de l’autruche face au flot de criminels de guerre qui ont franchi la frontière libérienne à la fin de la crise ivoirienne», a déclaré Matt Wells, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch. «Plutôt que d’assumer leur responsabilité de poursuivre en justice ou d’extrader les personnes impliquées dans des crimes internationaux, les autorités libériennes sont restées passives alors que beaucoup de ces personnes recrutent des enfants soldats et conduisent des attaques transfrontalières meurtrières.» Entre le 25 avril et le 3 mai, Human Rights Watch a réalisé un travail sur le terrain dans les villes de Zwedru, Toe Town et Tempo dans le comté de Grand Gedeh au Libéria, qui est frontalier avec la Côte d’Ivoire, ainsi que dans des villages et des camps miniers aurifères près de la frontière ivoirienne. Human Rights Watch a interrogé 21 Libériens et Ivoiriens qui ont combattu pour les forces loyales à l’ancien président Gbagbo pendant la crise ivoirienne de 2010-2011.

Human Rights Watch s’est aussi entretenue avec des agents de police, des fonctionnaires pénitentiaires, des procureurs et des résidents des régions où il existe une forte présence de militants impliqués dans la réalisation ou la planification d’attaques transfrontalières. Human Rights Watch a documenté le recrutement et l’utilisation d’enfants libériens par les groupes armés menant des raids transfrontaliers. Un garçon de 17 ans a raconté avoir commandé une «unité» qui incluait d’autres enfants et avoir participé à des attaques transfrontalières. Des résidents de plusieurs villes frontalières libériennes ont décrit la présence d’enfants âgés de 14 à 17 ans dans un camp d’entraînement, tandis qu’un autre résident a signalé avoir vu plusieurs garçons armés parmi les militants qui revenaient de l’attaque du 25 avril. Un résident d’une ville frontalière a indiqué qu’il avait signalé le recrutement d’enfants soldats aux autorités libériennes, mais elles lui avaient répondu que les preuves étaient insuffisantes pour procéder à des arrestations. Human Rights Watch a appelé le gouvernement libérien à prendre des mesures immédiates pour protéger les enfants contre le recrutement par des groupes armés.(…) Plusieurs milliers de mercenaires libériens ont combattu en Côte d’Ivoire pendant la crise postélectorale de ce pays, majoritairement pour le camp Gbagbo.

Les mercenaires, recrutés et financés par l’entourage immédiat de Gbagbo, se sont battus côte à côte avec des milices locales à composante ethnique dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, où ils ont perpétré des meurtres à grande échelle ciblant des partisans supposés de Ouattara. Après que Gbagbo a été arrêté le 11 avril 2011, beaucoup de mercenaires et de miliciens ont traversé la frontière pour se rendre au Libéria, en partie en raison de la peur de représailles par les forces pro-Ouattara. Le Libéria et la Côte d’Ivoire partagent 700 kilomètres de frontière, mais la plupart des militants pro-Gbagbo ont traversé la frontière et se sont installés dans les comtés de Grand Gedeh, de River Gee et de Maryland au Libéria. (…)

Source : Human Rights Watch
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