Le président de la Fondation politique pour la paix, la démocratie et l’intégration africaine (Foppadia) et Directeur général du quotidien ‘’L’Intelligent d’Abidjan’’ a accordé une interview au quotidien pro-Gbagbo ‘’Lg Infos’’ du mercredi 6 juin 2012. Entre autres sujets, il a évoqué les relations entre la Côte d’Ivoire et la France sous François Hollande. ‘’Hollande ne peut emmerder outre mesure Ouattara. Maintenant, si on sent une dictature inacceptable et que les droits de l’Homme sont violés, la France va aviser’’, a conclu Alafé Wakili dans sa réponse à une question relative à un éventuel changement dans les relations entre Abidjan et Paris avec l’arrivée du socialiste François Hollande au pouvoir. Pour l’instant, dit-il, s’il y a des violations des droits de l’Homme, elles ne le sont pas de façon significative. Aussi, argumente-t-il : ‘’avant l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, les amis de Sarkozy et membres du RHDP se plaignaient de la gouvernance de Laurent Gbagbo. Tout n’était pas parfait. Cependant, on a pu aller à l’élection et on a tenté de sortir de la crise. Tout en reconnaissant qu’il y a des efforts à faire et un certain nombre de dérapages reconnus et dénoncés par le gouvernement lui-même, la situation n’est tout de même pas le goulag soviétique’’. Au passage, le président de la Foppadia a fait un clin d’œil au procès de l’ex président Laurent Gbagbo pendant devant la CPI. Alafé Wakili est d’avis que c’est un procès politique, tout en soutenant que ce qui est en jeu, ce n’est pas tant la culpabilité de Gbagbo mais sa responsabilité dans le drame ivoirien. ‘’Je conviens qu’il s’agit d’un procès politique. Mais on dit que Laurent Gbagbo est responsable et non coupable. Cela veut dire que c’est lui qui a créé la situation. Mais est-ce parce que Laurent Gbagbo a créé la situation qu’un élément des Frci a le droit de tuer ?’’, finit-il par s’interroger. Pour le journaliste auteur de «Instants de vies», les Frci ou les Fds qui ont tué doivent être arrêtés et jugés. C’est son appel à une justice équitable. ‘’Toutefois, de part et d’autre, il faut qu’on traite ces questions avec moins de passion’’, a-t-il interpellé.
S. Débailly
S. Débailly