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Société Publié le mardi 12 juin 2012 | Le Nouveau Réveil

Les champs dévastés et remplacés par l’hévéa

Anyama, la cité de la cola, est en danger. La ville n’est pas loin de perdre son rang de premier producteur en Côte d’Ivoire. Cela, au grand regret des commerçants. Les raisons de cette situation que craignent les populations d’Anyama sont liées à la nouvelle politique agricole. En effet, cette culture ne passionne plus les producteurs du département. Leur nouveau dada, c’est désormais l’hévéa. Conséquence, les planteurs détruisent tous les champs de cola. A la place, ils plantent l’hévéa beaucoup plus prisé à cause de sa rentabilité. Un fait qui menace la survie de nombreux commerçants «ça ne va pas. Avant, on trouvait beaucoup de cola à Anyama. La ville est même appelée la cité de la cola. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Tout simplement parce que les colatiers sont coupés par les producteurs qui les remplacent par l’hévéa», a dénoncé Traoré Issiaka, commerçant de son état. Il souligne par ailleurs que le commerce de la cola aujourd’hui ne rapporte plus rien. «Plus rien ne marche. Il n’y a plus de produit comme par le passé», a-t-il ajouté. Traoré Issiaka ne s’est pas arrêté à ces seules difficultés. Face à cette pénurie, lui et ses collègues ont trouvé d’autres moyens pour se ravitailler. Mais au prix de mille (1000) efforts. Parce qu’il faut parcourir de très longues distances pour espérer avoir un stock important de cola. «Comme on ne peut pas rester à ne rien faire, on est obligé à aller partout à la recherche de la cola. On va jusqu’à Danané, a Bloléquin, à la frontière du Libéria pour chercher la cola», a fait savoir notre interlocuteur. Un autre problème est que malgré le déplacement du produit vers d’autres cieux, rien n’est fait pour trouver une solution à la situation. «On n’est pas organisés. Il n’y a pas de coopérative. Chacun se débrouille comme il peut pour acheter et vendre son produit», a dénoncé Coulibaly Malick, un autre commerçant. Mais malgré les problèmes, tous sont à la tâche. En espérant que la cola ne se déplace pas vers une autre région comme c’est le cas du cacao anciennement à l’est, aujourd’hui au sud-ouest. Anyama n’est donc pas loin de vivre cette expérience amère.
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