Présent à Washington, DC au Forum de l’AGOA dans la délégation ivoirienne conduite par le Premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio , le ministre ivoirien du commerce, Dr Dagobert Banzio s’est confié à Lebanco.net.Il fait le point de la mission aux Etats-Unis et se prononce surtout sur l’épineux problème de la cherté de la vie en. Côte d’Ivoire
Monsieur le Ministre, la Côte d’Ivoire vient de participer au 11e Forum de l’AGOA. Au sortir de cet important rendez- vous commercial, quelles sont vos impressions ?
Nous avons été heureux d’accompagner le Premier Ministre Jeannot Ahoussou, dans cette grande mission. La Cote d’Ivoire a déjà été éligible à l’AGOA mais elle n’avait jamais pris part au Forum. C’est donc une grande premiere.Notre pays a été éligible en Octobre dernier suite a la visite officiel du Président Alassane Ouattara aux Etats- Unis d’Amerique.Et nous avons la charge en que ministre du commerce de faire en sorte que la Côte d’Ivoire soit prête pour capitaliser sur cette opportunité qui nous est offerte par les Etats-Unis d’Amérique .Il s’agit de faciliter les exportations vers les Etats-Unis. En effet, il ya plus 6400 articles qui sont exemptes de taxes douanières sans restriction sur les quantités. Pour bénéficier de cela, nous allons bientôt terminer la mise en place de la commission nationale.
La Commission Permanente AGOA et la prise d’un décret relatif au visa douanier et d`autres mesures qui respectent les règles de l’AGOA. La commission permanente est présidée par le Premier ministre, le ministre du commerce en est le Vice Président et soutenu par un secrétariat technique pour suivre de façon opérationnelle toutes les structures qui vont exporter vers les Etats-Unis. Ce 11eme Forum de l’AGOA ressemble à un Forum bilan. En 2015 l’AGOA doit être renouvelé par les autorités americaines.La loi qui doit passer par le sénat et la chambre des députés des Etats-Unis, prendra en compte les préoccupations tell l’utilisation de matière première provenant de pays tiers dans la fabrication de produit vers les Etats-Unis.
Monsieur le Ministre, malgré leur éligibilité à l’AGOA de nombreux pays africains n’utilisent pas cette opportunité americaine.Quelle est(ou quelle sera) la politique du gouvernement d’appui aux hommes d affaires afin qu’ils puissent mieux tirer profit de l’AGOA ?
Les autorités américaines et nous sommes d’accord avec cela, estiment que malgré ces points positifs, le potentiel que l’AGOA a offert n’a pas suffisamment été exploité par les pays membres. Jusque-là, c’est seulement 8% du potentiel qui est exploité, dont une bonne partie a été concentrée sur le textile. Ceci nous permet d’ouvrir les horizons aux Ivoiriens, et d’exploiter les 92% restant. Nous étudions ce qui a marché et ce qui ne l’a pas été dans le passé pour aider les entreprises ivoiriennes à réparer certaines faiblesses. Avant la fin de ce mois, la commission AGOA va s’installer, le comité d’agrément aussi, le Bureau du visa douanier sera aussi effectivement installé pour que les opérateurs économiques ivoiriens puissent exploiter tout cela.
En outre, Il est prévu de renforcer les capacités des opérateurs économiques ivoiriens, de les encadrer et de faire en sorte qu’ils remplissent les conditions pour être performants sur le marché américain qui est très exigeant. On a aussi nos représentations diplomatique et commercial aux Etats-Unis qui font en sorte que tout cela soit possible.
Par ailleurs, il y a aussi le Millenium Challenge Corporation (MCC) qui permet de soutenir les investissements dans le domaine des infrastructures (eau, chemin de fer, routes, etc.) pour pouvoir soutenir les autres investissements dont nous pouvons bénéficier. Il y a 15 critères dont la stabilité, la transparence, la libéralisation, le climat politique, etc. qui doivent être réunis. Les ministres africains ont demandé que les pays qui démontrent un effort dans ce sens puissent toujours bénéficier du MCC. Les ministres ont insisté sur les difficultés que leur pays ont à prendre avantage de l’AGOA à cause du manque d’infrastructures routières notamment. Le manque d’infrastructures qui affecte les activités des femmes chefs d’entreprises
Le coût de la vie est toujours dénoncé par les Ivoiriens. Quel est votre stratégie par rapport à la cherté de la vie en Côte d’Ivoire ?
Je pense que la Côte d’Ivoire est dans le monde. Nous ne sommes pas une économie qui vit en autarcie. Nous sommes une économie qui est inscrite dans le monde qui lui-même traverse une crise. On a aussi une économie libérale et non administrée. Il y a des facteurs exogènes (ce qui ne dépend pas de nous mais du marché extérieur) et des facteurs endogènes sur lequel nous pouvons nous concentrer pour améliorer le coût de la vie. Alors le Président qui est un grand économiste prend les mesures (sur le plan fiscal par exemple) qu’il faut au niveau de l’Etat pour que ces facteurs aient un effet positif. Une autre démarche est celle d’étudier le marché international. Si on prend le prix d’un article sur le marché international et qu’on ajoute le prix de fret, de douane, alors on sait à peu près quelle marge le commerçant devrait ajouter. Il y a une marge au-delà de laquelle ce n’est plus raisonnable alors nous négocions avec les commerçants pour qu’ils gardent les prix dans la marge qu’il faut, à savoir 15-21% et nous surveillons les grossistes. Nous avons des agents qui visitent les boutiques de grossistes pour recueillir et rapporter les prix pour aider l’Etat à garantir que cette marge soit respectée.
Pour les produits vivriers, le gouvernement a demandé au ministère de l’Agriculture d’encourager les cultivateurs à faire des produits de contre saison pour éviter les pénuries. Ces dernières années, il y a eu manque d’encadrement et c’est ce que le ministre de l’Agriculture s’attelle à corriger.
Le coût de la vie ne s’arrête pas à la nourriture. Il y a le loyer, les frais de la scolarité, le transport, etc. Il y a toute une batterie d’études que nous faisons pour pouvoir prendre des mesures. Nous tenons à mettre fin aux abus des consommateurs par certaines entreprises qui ont un certain monopole dans leurs domaines.
Pour le sucre on a signé un protocole pour réduire le prix du sucre qui avait connu une hausse à la suite de la crise pour couvrir les pertes dues aux pillages des entrepôts et il sera réduit de 50 à 30F le kg.
Concernant la viande de boeuf, beaucoup a déjà été fait. Le racket et les tracasseries routières ont été réduits mais cela a pris du temps pour être ressenti sur le terrain. Il y a déjà eu une baisse mais on espère que cela va continue à baisser. Le lait va aussi suivre, des mesures ont été prises.
Les Ivoiriens n’ont pas une maîtrise de la situation à cause de la crise des dernières années. Ils sont absents du marché du commerce contrairement aux ressortissants d’autres pays.
Les produits de premières nécessitées ont été interdits d’importation pour éviter que les autres pays viennent s’approvisionner sur le marché ivoirien et créer un déséquilibre entre l’offre et la demande. Ce qui éventuellement crée une hausse des prix.
Interview réalisée par Séry Pouamon à Washington, DC
Monsieur le Ministre, la Côte d’Ivoire vient de participer au 11e Forum de l’AGOA. Au sortir de cet important rendez- vous commercial, quelles sont vos impressions ?
Nous avons été heureux d’accompagner le Premier Ministre Jeannot Ahoussou, dans cette grande mission. La Cote d’Ivoire a déjà été éligible à l’AGOA mais elle n’avait jamais pris part au Forum. C’est donc une grande premiere.Notre pays a été éligible en Octobre dernier suite a la visite officiel du Président Alassane Ouattara aux Etats- Unis d’Amerique.Et nous avons la charge en que ministre du commerce de faire en sorte que la Côte d’Ivoire soit prête pour capitaliser sur cette opportunité qui nous est offerte par les Etats-Unis d’Amérique .Il s’agit de faciliter les exportations vers les Etats-Unis. En effet, il ya plus 6400 articles qui sont exemptes de taxes douanières sans restriction sur les quantités. Pour bénéficier de cela, nous allons bientôt terminer la mise en place de la commission nationale.
La Commission Permanente AGOA et la prise d’un décret relatif au visa douanier et d`autres mesures qui respectent les règles de l’AGOA. La commission permanente est présidée par le Premier ministre, le ministre du commerce en est le Vice Président et soutenu par un secrétariat technique pour suivre de façon opérationnelle toutes les structures qui vont exporter vers les Etats-Unis. Ce 11eme Forum de l’AGOA ressemble à un Forum bilan. En 2015 l’AGOA doit être renouvelé par les autorités americaines.La loi qui doit passer par le sénat et la chambre des députés des Etats-Unis, prendra en compte les préoccupations tell l’utilisation de matière première provenant de pays tiers dans la fabrication de produit vers les Etats-Unis.
Monsieur le Ministre, malgré leur éligibilité à l’AGOA de nombreux pays africains n’utilisent pas cette opportunité americaine.Quelle est(ou quelle sera) la politique du gouvernement d’appui aux hommes d affaires afin qu’ils puissent mieux tirer profit de l’AGOA ?
Les autorités américaines et nous sommes d’accord avec cela, estiment que malgré ces points positifs, le potentiel que l’AGOA a offert n’a pas suffisamment été exploité par les pays membres. Jusque-là, c’est seulement 8% du potentiel qui est exploité, dont une bonne partie a été concentrée sur le textile. Ceci nous permet d’ouvrir les horizons aux Ivoiriens, et d’exploiter les 92% restant. Nous étudions ce qui a marché et ce qui ne l’a pas été dans le passé pour aider les entreprises ivoiriennes à réparer certaines faiblesses. Avant la fin de ce mois, la commission AGOA va s’installer, le comité d’agrément aussi, le Bureau du visa douanier sera aussi effectivement installé pour que les opérateurs économiques ivoiriens puissent exploiter tout cela.
En outre, Il est prévu de renforcer les capacités des opérateurs économiques ivoiriens, de les encadrer et de faire en sorte qu’ils remplissent les conditions pour être performants sur le marché américain qui est très exigeant. On a aussi nos représentations diplomatique et commercial aux Etats-Unis qui font en sorte que tout cela soit possible.
Par ailleurs, il y a aussi le Millenium Challenge Corporation (MCC) qui permet de soutenir les investissements dans le domaine des infrastructures (eau, chemin de fer, routes, etc.) pour pouvoir soutenir les autres investissements dont nous pouvons bénéficier. Il y a 15 critères dont la stabilité, la transparence, la libéralisation, le climat politique, etc. qui doivent être réunis. Les ministres africains ont demandé que les pays qui démontrent un effort dans ce sens puissent toujours bénéficier du MCC. Les ministres ont insisté sur les difficultés que leur pays ont à prendre avantage de l’AGOA à cause du manque d’infrastructures routières notamment. Le manque d’infrastructures qui affecte les activités des femmes chefs d’entreprises
Le coût de la vie est toujours dénoncé par les Ivoiriens. Quel est votre stratégie par rapport à la cherté de la vie en Côte d’Ivoire ?
Je pense que la Côte d’Ivoire est dans le monde. Nous ne sommes pas une économie qui vit en autarcie. Nous sommes une économie qui est inscrite dans le monde qui lui-même traverse une crise. On a aussi une économie libérale et non administrée. Il y a des facteurs exogènes (ce qui ne dépend pas de nous mais du marché extérieur) et des facteurs endogènes sur lequel nous pouvons nous concentrer pour améliorer le coût de la vie. Alors le Président qui est un grand économiste prend les mesures (sur le plan fiscal par exemple) qu’il faut au niveau de l’Etat pour que ces facteurs aient un effet positif. Une autre démarche est celle d’étudier le marché international. Si on prend le prix d’un article sur le marché international et qu’on ajoute le prix de fret, de douane, alors on sait à peu près quelle marge le commerçant devrait ajouter. Il y a une marge au-delà de laquelle ce n’est plus raisonnable alors nous négocions avec les commerçants pour qu’ils gardent les prix dans la marge qu’il faut, à savoir 15-21% et nous surveillons les grossistes. Nous avons des agents qui visitent les boutiques de grossistes pour recueillir et rapporter les prix pour aider l’Etat à garantir que cette marge soit respectée.
Pour les produits vivriers, le gouvernement a demandé au ministère de l’Agriculture d’encourager les cultivateurs à faire des produits de contre saison pour éviter les pénuries. Ces dernières années, il y a eu manque d’encadrement et c’est ce que le ministre de l’Agriculture s’attelle à corriger.
Le coût de la vie ne s’arrête pas à la nourriture. Il y a le loyer, les frais de la scolarité, le transport, etc. Il y a toute une batterie d’études que nous faisons pour pouvoir prendre des mesures. Nous tenons à mettre fin aux abus des consommateurs par certaines entreprises qui ont un certain monopole dans leurs domaines.
Pour le sucre on a signé un protocole pour réduire le prix du sucre qui avait connu une hausse à la suite de la crise pour couvrir les pertes dues aux pillages des entrepôts et il sera réduit de 50 à 30F le kg.
Concernant la viande de boeuf, beaucoup a déjà été fait. Le racket et les tracasseries routières ont été réduits mais cela a pris du temps pour être ressenti sur le terrain. Il y a déjà eu une baisse mais on espère que cela va continue à baisser. Le lait va aussi suivre, des mesures ont été prises.
Les Ivoiriens n’ont pas une maîtrise de la situation à cause de la crise des dernières années. Ils sont absents du marché du commerce contrairement aux ressortissants d’autres pays.
Les produits de premières nécessitées ont été interdits d’importation pour éviter que les autres pays viennent s’approvisionner sur le marché ivoirien et créer un déséquilibre entre l’offre et la demande. Ce qui éventuellement crée une hausse des prix.
Interview réalisée par Séry Pouamon à Washington, DC