Cadre de Toulepleu, un département de l’ouest du pays qui a payé un lourd tribut à la guerre, la Ministre de la Salubrité Urbaine, Anne-Désirée Ouloto, appelle, dans cette interview, les autres cadres de la région à rentrer au pays pour prendre part à la reconstruction de la Côte d’Ivoire. Elle se prononce aussi sur le processus de réconciliation nationale.
Le Patriote: votre cabinet politique était, le 9 juin dernier, à Toulepleu en votre nom pour faire des dons à l’occasion de la fête des mères. Quel retour vous ont-ils fait?
Anne Ouloto: J’ai été très satisfaite du compte-rendu qui m’a été fait, surtout de celui de monsieur le préfet du département. Et je suis d`avis avec lui pour dire que cette journée du lundi 9 juin a été l’occasion pour nos s?urs de se retrouver et de se réjouir pour faire la fête. Cela a été l’occasion pour la ville de connaitre l’une des animations que l’on lui connait depuis l’avènement du président Alassane Ouattara à la tête de l’Etat. Mes s?urs ont été tres heureuses parce que comme elles le disent d`ailleurs, c’est la toue première fois qu’elles sont fêtées avec fast. De plus, a travers les messages forts du depute, le colonel Kahiba, elles ont pris la pleine mesure du rôle qu’elles doivent jouer dans la réconciliation nationale, pour le développement de Toulepleu. Je suis très heureuse d’avoir initié une telle activité. J’en profite pour féliciter le Député et monsieur CISSE Abou qui ont été les maître-d’?uvre de cette cérémonie, ainsi que tout mon cabinet politique.
LP: Votre région, malheureusement, connait à nouveau un regain de violence avec les attaques de l’ouest.
AO: C’est une situation qui m’attriste profondement parce que ce regain de violence crée tout naturellement un malaise au sein de la population de notre département, mais aussi et surtout de celle de notre région du Cavally. Il est vraiment triste de constater que cette région connaisse un tel sort dont les seuls et uniques responsables sont helas les fils memes de cette region. C`est franchement revoltant et incomprehensible. C’est cela qui m’attriste. Pourquoi nos populations, nos parents doivent-ils être nos propres otages à nous, cadres, filles et fils de ces régions? J`ai souvent eu tres mal et meme honte que des jeunes et des cadres de Toulepleu soient a maintes reprises citées parmi les auteurs de violences et autres activités subversives ou de déstabilisation; nos jeunes étaient souvent manipulés par des personnes tapies dans l’ombre. On n’a jamais pu identifier ces personnes. C’est une situation malheureuse. Aujourd’hui, ce sont les populations de Taï, de Para, de Sakré et de tous ces villages de Duekoue qui sont visitées par des personnes en armes nuitamment. Ces personnes sévissent, tuent, sèment la désolation, la tristesse. Finalement je me pose la question de savoir ce que nous comptons faire en tant que cadres.
LP : On vous renvoie la question…
AO: Je voulais profiter de cette occasion pour interpeller les cadres de cette région. Le chef de l’Etat, en tant que chef suprême des Armées, a décidé de renforcer la sécurité de notre frontière avec le Libéria par nos Forces Républicaines. Mais force est de constater que nos populations sont fortement traumatisées. Elles vivent aujourd’hui au gré des rumeurs entre la forêt et le village parce que toujours sur le qui-vive, prêtes à entrer en brousse parce qu’on annonce l’arrivée d’hommes en armes qui viendraient les tuer. On ne peut pas continuer à accepter cette situation. En tant que cadres, nous devons nous mobiliser et accompagner nos Forces républicaines pour rassurer les populations, leur apporter secours. Nous devons nous mobiliser pour dire non à ceux qui veulent utiliser notre région comme base-arrière pour une éventuelle rébellion. Notre région regorge de grandes potentialités agricoles, minières et touristiques. Pourquoi diantre avons-nous le droit d’être les derniers de la Côte d’Ivoire, alors que nous devrions être le grenier de ce pays, la région la plus riche? Nous devrions être la région la plus prospère de par notre position stratégique avec la frontière libérienne.
Pourquoi nos forêts doivent-elles servir de cache d’armes, de pôle de déstabilisation de notre pays. Une rencontre entre les cadres de nos régions s`impose et de facon tres urgente. Je sais que les membres du gouvernement issus de cette région ont conscience de leur responsabilité à la sensibilisation, à l’assistance et à la protection de nos populations. Nous devons, unis, nous rendre dans nos régions pour apporter notre solidarité à ses populations. Dans le même temps, nous devons, demander à ce que tous nos frères qui sont indexés et qui sont accusés indument ou non, se prononcent. Lorsque des structures de l’Etat accusent les cadres exilés de soutenir de tels actes, je pense qu’ils doivent réagir et se prononcer pour dire si oui ou non, ils sont impliqués dans cette affaire. Je voulais les inviter ceux qui sont encore conscients du danger que cela represente pour notre région, de se désolidariser de toutes ces actions subversives et irresponsables. Je demande à tous les cadres Wè qui sont exilés au Libéria, au Ghana ou ailleurs de se désolidariser. Leur place est en Côte d’Ivoire, auprès de leurs parents qui ont besoin d’eux. Qu’ils se désolidarisent de tous ceux qui rêvent, qui manquent d’objectivité, qui n’aiment pas leur pays, qui n’aiment pas leurs parents, qui sont des va-t-en guerre. Et qu’ils répondent tout simplement à l’appel du président de la République et du gouvernement.
J`en profite pour féliciter et encourager l`initiative des députés des régions du Cacally et du Guemon, qui des la fin de cette semaine organisent une mission d`écoute et de compassion à l`endroit de tous nos frères et soeurs victimes de ces violences injustifiées.
LP : Vous avez publiquement interpellé les cadres de l’ouest. Selon vous l’ouest a-t-il mal à ses cadres?
AO: Oui et non. L’Ouest a eu mal à ses cadres. Etant moi-même originaire de Toulepleu, j’ai suivi les débuts de la crise postélectorale avec l’implication négative de la jeunesse de Toulepleu. Une jeunesse qui était, en réalité, manipulée par certains cadres et qui finalement, était devenue une jeunesse incontrôlée et incontrôlable. Personne n’a réussi, à cette période, à les dissuader d’aller provoquer les ex Forces Nouvelles à Danané. Finalement vous avez vu les consequences de ces agitations demeusurees. Les populations ont dû s’enfuir. Eux, les jeunes ont été combattus. Beaucoup parmi eux ont connu une triste fin. Des parents innocents ont malheureusement connu le même sort. Le département a connu une situation dramatique. Tout a été détruit à Toulepleu. La vie est en train de reprendre petit-à-petit. Par la grâce de Dieu, les populations croient et espèrent en des lendemains meilleurs après la visite du président de la République, qui a su redonner espoir aux populations. Cette visite a connu un grand succès de par sa mobilisation.
C’est la raison pour laquelle, je suis convaincue aujourd’hui que Toulepleu n’a pas mal des ses cadres. Bien au contraire, les cadres de Toulepleu, en tout cas pour ceux qui résident en Côte d’Ivoire, sont prêts à accompagner le président de la République et sont décidés à contribuer à la paix et au développement de leur développement. Ce qui nous gêne, c’est la position de nos freres qui sont à l’extérieur de la Côte d’Ivoire et qui gardent le silence sans jamais se demarquer des tentatives de destabilisation et de retour a la violence. Quand des frères sont interpellés, nous avons mal de savoir qu’ils sont assimilés à des personnes qui n’aiment pas la Côte d’Ivoire, à des ennemis du pays, a des personnes qui contribuent à créer un climat de psychose dans leur propre région.
Nous avons des contacts avec un ou deux qui sont à l’extérieur et qui se sont désolidarisés de tout ce qui se passe. Ils nous ont assurés qu’ils n’étaient pas mêlés à toutes ces actions et ont exprimé leur volonté de rentrer au pays.
J’espère que nous aurons à mener jusqu’à son terme le processus que nous avons commencé au sein du gouvernement pour qu’ils rentrent rapidement en Côte d’Ivoire et qu’ils aient un sort meilleur que celui qu’ils ont actuellement. Mais et les autres? Je veux parler de Voho Sahi, de Paul Dokui et bien d’autres qui ne se prononcent pas du tout. Je ne veux pas voir leurs noms mêlés à ceux qui n’aiment pas la Côte d’Ivoire. Ces cadres ont tous du mérite. Voho Sahi est un enseignant d’Université. Il n’a pas le droit de vivre aujourd’hui dans cette situation. Paul Dokui est un grand animateur de radio, qui a fait la fierté de la Côte d’Ivoire. Parmi ses collègues, il y en a qui sont aujourd’hui en Côte d’Ivoire et qui travaillent. Pourquoi pas lui ? Qu’est-ce qu’il a à se contenter d’une vie approximative à l’extérieur de la Côte d’Ivoire, dans des conditions déshonorantes. Je crois qu’il faut rentrer au pays. Le fait de ne pas revenir est un acte dangereux qu’ils posent. C’est l`expression d`un refus de se désolidariser de ceux qui veulent créer une situation de désordre. Ils doivent s’appuyer sur nous leurs frères et s?urs qui sommes ici. Beaucoup parmi eux sont du FPI. Le FPI a organise une réunion récemment à Toulepleu. Ce qui veut dire que Toulepleu vit sereinement. Tous ces bruits que vous entendez proviennent du côté de Taï. Au niveau de Toulepleu, ce sont des rumeurs qui affolent les populations. Nous, ici à Abidjan, nous ne dormons pas parce qu’on nous réveille à des heures tardives. Des populations affolées essaient de fuir les villages parce qu’on dit qu’il y a une attaque imminente qui se prépare. Jusqu’à quand allons-nous accepter que nos parents vivent dans ces conditions ?Nous refusons un tel sort.
LP : Pour mettre fin justement à ce désordre, le Chef de l’Etat a tendu la main au FPI. Cette main malheureusement n’a pas été saisie. Pensez-vous que le chef de l’Etat doit insister ou mettre le FPI à l’écart?
AO: Je pense qu’il doit insister. Il insistera jusqu’à ce que le FPI rentre dans la République. Mais on ne va pas arrêter le cours de l’histoire parce que le FPI joue avec l’esprit des Ivoiriens. Ils savent que nous insistons. Notre main restera tendue jusqu’à ce qu’ils aient le sens de la responsabilité. Jusqu’à ce qu’ils révisent leur position. Jusqu’à ce qu’ils redeviennent lucides. Nous allons continuer d’insister. Nous allons aussi continuer de prier. En son temps, quand j’étais porte-parole du Président Ouattara alors candidat a l`election presidentielle, j’avais dit que le FPI a introduit la sorcellerie en politique. Je suis originaire d’une région qui est très marquée par les questions de masques, de sorciers... Dans le milieu rural, on en parle beaucoup. Leur attitude relève justement de la sorcellerie. Je ne veux pas être méchante, ce sont mes frères. Ce n’est pas pour rire non plus que je le dis. C’est pour dire que leur attitude est très grave et ne relève d’aucune logique humaine en réalité.
Quelqu’un qui pose un acte et qui dit qu’il n’a rien fait. Quelle est cette logique qui vous amène à agir ainsi, alors qu’on voit les dégâts des actes que vous avez posé? Quelqu’un qui crée de graves dégâts à son pays et qui dit: «je ne demanderai jamais pardon». Cela ne relève d’aucune logique humaine. Pourtant tous nos frères du FPI sont soient chrétiens, soient musulmans. En tout cas, ils sont croyants. Dans toutes les religions, on enseigne l’humilité, le pardon, la réconciliation et la paix. Quelle est cette religion qui dit au FPI de manquer d’humilité, de ne pas demander pardon ? Quelle est cette religion qui leur dit de se complaire dans une situation sans issue ? Ils peuvent s’exprimer autrement !
Ils peuvent atteindre leurs objectifs autrement. Qu’ils se remettent au travail, qu’ils se remettent en question. Qu’ils fassent leur mea-culpa. Qu’ils se réorganisent, qu’ils ramènent les Ivoiriens à leur faire confiance. Il y a une rupture de confiance entre le peuple de Côte d’Ivoire et le FPI. C’est cette rupture de confiance qu’ils ont payé en 2010. Il ne faut pas qu’ils l’oublient. Les Ivoiriens ne sont pas des marionnettes. Mais un peuple intelligent. Chacun des Ivoiriens a une ambition pour son village, pour son département, pour sa région. Les ivoiriens ne sont pas des ignorants. Ils savent lire, ils savent entendre, ils savent voir. Ils ont vu le FPI pendant dix ans. Ils ont fait leur analyse et ils ont fait leur choix. Aujourd’hui, le parti socialiste n’est-il pas revenu au pouvoir en France, après plusieurs années passees dans l`opposition? Aujourd’hui, ils reviennent après avoir joué leur rôle d’opposant. C’est depuis près de 20 ans, que nous RDR, cherchons le pouvoir par les urnes.
Nous avons souffert, avons tout subi. Si le FPI ne sait pas faire une lecture scientifique, sociologique et spirituelle de ce qui s’est passé, ce serait dommage.
C’est curieux que le FPI qui avait tout un pan de sa politique en liaison avec la pratique religieuse, soit ce régime sous lequel il y ait eu tant de morts. C’est tout de même curieux que ce soit sous ce régime que la Côte d’Ivoire ait été divisée. C’est curieux que ce soit sous ce régime qu’il y ait eu tant de haine, de refus de l’autre.
En tant que chrétienne, je m’interroge. Cela veut dire qu’il faut savoir se remettre en cause. A-t-on utilisé Dieu à des fins politiques? Auquel cas cela vous rattrape toujours. Parce que Dieu est vérité. On n’utilise pas Dieu, on le prie, on marche dans ses pas. On le laisse nous façonner par son Esprit et non le contraire. C’est lui qui nous façonne selon son bon vouloir et son plan pour chacun.
Le FPI dit que Dieu va faire revenir Laurent Gbagbo au pouvoir et ils refusent de se réconcilier avec leurs frères. Gbagbo Laurent ne reviendra pas parce que Dieu n’acceptera pas cela. Dieu dit: ‘’Avant de venir à mon hôtel, retourne te réconcilier avec ton frère d’abord’’.
LP : Quand au moment où Lida Kouassi fait des aveux et que Akoun Laurent et Miaka Oureto disent qu’ils n’ont rien fait, allez vous continuer de tendre la main?
AO: Ce qui est important, il faut que nos frères du FPI sachent que la crise que nous avons vécue a été l’occasion pour chacun d’entre nous, d’avoir un cheminement avec Dieu. Tous ceux qui étaient en Côte d’Ivoire et qui ont vécu cette crise postélectorale doivent pouvoir changer. Chacun a forcement tiré les leçons. Sortis de cette crise, je pense que nos comportements devraient changer. On ne va pas laisser le FPI parce qu’ils ne veulent pas demander pardon. Qui sont-ils, eux minoritaires, groupuscules pour empêcher la Côte d’ Ivoire de suivre son chemin? Ce sont nos frères. On va les pousser jusque dans leur dernier retranchement pour qu’ils viennent à la paix. Nous allons les obliger à venir à la paix. Si toute la Côte d’Ivoire veut la paix, ils finiront par y aller. Nous devons persévérer. Je suis de ceux qui pensent que le président de la République doit continuer de tendre la main. Cela ne veut pas dire qu’il faut bloquer la machine, et s’asseoir pour attendre le FPI. Parce ce que c’est ce qu’il souhaite. Nous avons du travail. Nous allons avancer dans notre programme de gouvernement. Nous allons avancer et contribuer au changement de la Côte d’Ivoire, aider les Ivoiriens à mieux vivre. Nous allons faire en sorte qu’au terme du mandat du président de la République, la Côte d’Ivoire change avec où sans le FPI. Peut-être que ce changement leur permettra-t-il de se raviser et de prendre conscience qu’il ne peut rien contre ce changement. Toujours est-il que nous irons jusqu’au bout de notre programme. Le président de la République doit gérer la Côte d’Ivoire en bon père de famille, comme le bon berger. Le bon berger, c’est celui qui ne laisse aucune de ses brebis s’égarer. Nous n’allons pas les laisser s’égarer. Il faut qu’ils rentrent dans la paix. Il faut qu’ils épousent l’ère du temps. L’ère du temps, c’est celui de la réconciliation, du pardon, de l’humilité. C’est pour cela qu’il nous faut un Etat juste. Si la justice est faite, croyez-moi, les Ivoiriens eux-mêmes diront au FPI ‘’ça suffit’’. Je suis d’accord pour dire oui à la réconciliation. Mais il faut que cela se fasse dans la justice. Tant qu’il n’y aura pas de justice, nous ne pourrons pas avoir de réconciliation.
LP: Les élections prochaines sont annoncées pour le dernier trimestre de l’année, comment les préparez-vous à Toulepleu?
AO: Comme pour les autres élections, les choses se passent bien. Nous avons commencé par l’élection présidentielle. Le RDR était présent. La campagne s’est bien passée. Nous sommes allés ensuite pour les législatives où j’étais candidate, le PDCI, l`UDPCI et d’autres partis politiques également et des indépendants. Le RDR est sorti vainqueur. Pour les municipales, nous nous organisons également. Si nous avons un maire issu de nos rangs, ce sera pour nous, notre manière de participer à l’amélioration des conditions de vie de nos populations. Surtout de mettre en exécution, le programme de gouvernement du Président Alassane Ouattara. En tant que première responsable du RDR à Toulepleu, je ferai en sorte que nous ayons une bonne représentation, que nous soyons les gagnants de cette élection, parce qu’étant nous-mêmes les gardiens du programme du président de la République.
LP : Les militants du votre parti en général et ceux certainement de Toulepleu, pensent avoir été oubliés et que ce n’est qu’à la faveur des élections que vous leur faites des clins d’?il. N’ont-ils pas raison?
AO: Je ne pense pas que ce soit mon cas. Nous demeurons en parfaite intelligence avec nos militants qui d`ailleurs preparent activement notre rentree politique et la visite du SG par interim a Toulepleu. De plus, ma famille réside effectivement à Toulepleu. Elle y a toujours résidé. Mon frère ainé y est un grand opérateur économique depuis une vingtaine d’années. Il est à la tête d’une fédération de plus de 200 coopératives. C’est vous dire que ma famille est très présente. Je vais régulièrement à Toulepleu. Non, je n’attends pas les élections pour m’y rendre. La preuve, c’est que j’ai été élue à l’élection législative et j’ai été bien élue. J’avais de nombreux adversaires. J’ai également d’énormes projets pour les jeunes et pour les femmes. Nous avons fini de mettre en place ces programmes. Dans les prochains jours, nous organiserons le lancement du projet des femmes en collaboration avec la COOPEC qui a re ouvert ses portes à Toulepleu.
Il y a à ce propos un Fonds que nous avons rendu disponible qui permettra d’aider les femmes à créer des activités génératrices de revenus. Nous avons mis à leur disposition, plus de dix broyeuses. Nous leur avons demandé de s’organiser en coopérative. Je leur ai dit qu’il faut désormais qu’on parle du marché des femmes guéré de Toulepleu à Abidjan ou ailleurs. C’est comme cela que nous allons faire de Toulepleu le grenier de la Côte d’Ivoire. Nous avons également énormément de projets pour les jeunes. Nous mettrons en place une bonne stratégie en vue de la re ouverture de la maison des jeunes deja rehabilitee par une ONG Internationale. Une fois que ça sera fait, nous pourrons mettre à leur disposition un cyber dans leur maison qui a été entierement équipée par le président de la République a la faveur de sa visite d’Etat. Nous allons rendre cet espace viable. Nous avons énormément des projets de cette nature qui feront en sorte que la politique du président de la République soit palpable chez nous. Nous ne sommes qu’un instrument à leur disposition pour rendre agréable leur vie, comme s’ils étaient à Abidjan. Dans notre approche, une grande solidarité entre tous les cadres du département, doit etre effective et active. Je pense que ma position sociale doit aider au développement de Toulepleu. Je ferai en sorte que la commune fonctionne normalement. Notre mairie (le siège) n’a pas d’électricité. Elle ressemble à un cagibi. Les populations nous font confiance. Elles font confiance au président de la République. Je leur demande de continuer de nous faire confiance. Les militants du RDR, ceux du RHDP mais surtout toute la population doit continuer de nous faire confiance. Je suis engagee et determinee a peser de tout mon poids pour que plus jamais Toulepleu ne renoue avec la discorde, la mediocrite, la violence et le desordre. Nous sommes un peuple de paix, un peuple travailleur en quete de dignite et de developpement.
Yves M. Abiet
Le Patriote: votre cabinet politique était, le 9 juin dernier, à Toulepleu en votre nom pour faire des dons à l’occasion de la fête des mères. Quel retour vous ont-ils fait?
Anne Ouloto: J’ai été très satisfaite du compte-rendu qui m’a été fait, surtout de celui de monsieur le préfet du département. Et je suis d`avis avec lui pour dire que cette journée du lundi 9 juin a été l’occasion pour nos s?urs de se retrouver et de se réjouir pour faire la fête. Cela a été l’occasion pour la ville de connaitre l’une des animations que l’on lui connait depuis l’avènement du président Alassane Ouattara à la tête de l’Etat. Mes s?urs ont été tres heureuses parce que comme elles le disent d`ailleurs, c’est la toue première fois qu’elles sont fêtées avec fast. De plus, a travers les messages forts du depute, le colonel Kahiba, elles ont pris la pleine mesure du rôle qu’elles doivent jouer dans la réconciliation nationale, pour le développement de Toulepleu. Je suis très heureuse d’avoir initié une telle activité. J’en profite pour féliciter le Député et monsieur CISSE Abou qui ont été les maître-d’?uvre de cette cérémonie, ainsi que tout mon cabinet politique.
LP: Votre région, malheureusement, connait à nouveau un regain de violence avec les attaques de l’ouest.
AO: C’est une situation qui m’attriste profondement parce que ce regain de violence crée tout naturellement un malaise au sein de la population de notre département, mais aussi et surtout de celle de notre région du Cavally. Il est vraiment triste de constater que cette région connaisse un tel sort dont les seuls et uniques responsables sont helas les fils memes de cette region. C`est franchement revoltant et incomprehensible. C’est cela qui m’attriste. Pourquoi nos populations, nos parents doivent-ils être nos propres otages à nous, cadres, filles et fils de ces régions? J`ai souvent eu tres mal et meme honte que des jeunes et des cadres de Toulepleu soient a maintes reprises citées parmi les auteurs de violences et autres activités subversives ou de déstabilisation; nos jeunes étaient souvent manipulés par des personnes tapies dans l’ombre. On n’a jamais pu identifier ces personnes. C’est une situation malheureuse. Aujourd’hui, ce sont les populations de Taï, de Para, de Sakré et de tous ces villages de Duekoue qui sont visitées par des personnes en armes nuitamment. Ces personnes sévissent, tuent, sèment la désolation, la tristesse. Finalement je me pose la question de savoir ce que nous comptons faire en tant que cadres.
LP : On vous renvoie la question…
AO: Je voulais profiter de cette occasion pour interpeller les cadres de cette région. Le chef de l’Etat, en tant que chef suprême des Armées, a décidé de renforcer la sécurité de notre frontière avec le Libéria par nos Forces Républicaines. Mais force est de constater que nos populations sont fortement traumatisées. Elles vivent aujourd’hui au gré des rumeurs entre la forêt et le village parce que toujours sur le qui-vive, prêtes à entrer en brousse parce qu’on annonce l’arrivée d’hommes en armes qui viendraient les tuer. On ne peut pas continuer à accepter cette situation. En tant que cadres, nous devons nous mobiliser et accompagner nos Forces républicaines pour rassurer les populations, leur apporter secours. Nous devons nous mobiliser pour dire non à ceux qui veulent utiliser notre région comme base-arrière pour une éventuelle rébellion. Notre région regorge de grandes potentialités agricoles, minières et touristiques. Pourquoi diantre avons-nous le droit d’être les derniers de la Côte d’Ivoire, alors que nous devrions être le grenier de ce pays, la région la plus riche? Nous devrions être la région la plus prospère de par notre position stratégique avec la frontière libérienne.
Pourquoi nos forêts doivent-elles servir de cache d’armes, de pôle de déstabilisation de notre pays. Une rencontre entre les cadres de nos régions s`impose et de facon tres urgente. Je sais que les membres du gouvernement issus de cette région ont conscience de leur responsabilité à la sensibilisation, à l’assistance et à la protection de nos populations. Nous devons, unis, nous rendre dans nos régions pour apporter notre solidarité à ses populations. Dans le même temps, nous devons, demander à ce que tous nos frères qui sont indexés et qui sont accusés indument ou non, se prononcent. Lorsque des structures de l’Etat accusent les cadres exilés de soutenir de tels actes, je pense qu’ils doivent réagir et se prononcer pour dire si oui ou non, ils sont impliqués dans cette affaire. Je voulais les inviter ceux qui sont encore conscients du danger que cela represente pour notre région, de se désolidariser de toutes ces actions subversives et irresponsables. Je demande à tous les cadres Wè qui sont exilés au Libéria, au Ghana ou ailleurs de se désolidariser. Leur place est en Côte d’Ivoire, auprès de leurs parents qui ont besoin d’eux. Qu’ils se désolidarisent de tous ceux qui rêvent, qui manquent d’objectivité, qui n’aiment pas leur pays, qui n’aiment pas leurs parents, qui sont des va-t-en guerre. Et qu’ils répondent tout simplement à l’appel du président de la République et du gouvernement.
J`en profite pour féliciter et encourager l`initiative des députés des régions du Cacally et du Guemon, qui des la fin de cette semaine organisent une mission d`écoute et de compassion à l`endroit de tous nos frères et soeurs victimes de ces violences injustifiées.
LP : Vous avez publiquement interpellé les cadres de l’ouest. Selon vous l’ouest a-t-il mal à ses cadres?
AO: Oui et non. L’Ouest a eu mal à ses cadres. Etant moi-même originaire de Toulepleu, j’ai suivi les débuts de la crise postélectorale avec l’implication négative de la jeunesse de Toulepleu. Une jeunesse qui était, en réalité, manipulée par certains cadres et qui finalement, était devenue une jeunesse incontrôlée et incontrôlable. Personne n’a réussi, à cette période, à les dissuader d’aller provoquer les ex Forces Nouvelles à Danané. Finalement vous avez vu les consequences de ces agitations demeusurees. Les populations ont dû s’enfuir. Eux, les jeunes ont été combattus. Beaucoup parmi eux ont connu une triste fin. Des parents innocents ont malheureusement connu le même sort. Le département a connu une situation dramatique. Tout a été détruit à Toulepleu. La vie est en train de reprendre petit-à-petit. Par la grâce de Dieu, les populations croient et espèrent en des lendemains meilleurs après la visite du président de la République, qui a su redonner espoir aux populations. Cette visite a connu un grand succès de par sa mobilisation.
C’est la raison pour laquelle, je suis convaincue aujourd’hui que Toulepleu n’a pas mal des ses cadres. Bien au contraire, les cadres de Toulepleu, en tout cas pour ceux qui résident en Côte d’Ivoire, sont prêts à accompagner le président de la République et sont décidés à contribuer à la paix et au développement de leur développement. Ce qui nous gêne, c’est la position de nos freres qui sont à l’extérieur de la Côte d’Ivoire et qui gardent le silence sans jamais se demarquer des tentatives de destabilisation et de retour a la violence. Quand des frères sont interpellés, nous avons mal de savoir qu’ils sont assimilés à des personnes qui n’aiment pas la Côte d’Ivoire, à des ennemis du pays, a des personnes qui contribuent à créer un climat de psychose dans leur propre région.
Nous avons des contacts avec un ou deux qui sont à l’extérieur et qui se sont désolidarisés de tout ce qui se passe. Ils nous ont assurés qu’ils n’étaient pas mêlés à toutes ces actions et ont exprimé leur volonté de rentrer au pays.
J’espère que nous aurons à mener jusqu’à son terme le processus que nous avons commencé au sein du gouvernement pour qu’ils rentrent rapidement en Côte d’Ivoire et qu’ils aient un sort meilleur que celui qu’ils ont actuellement. Mais et les autres? Je veux parler de Voho Sahi, de Paul Dokui et bien d’autres qui ne se prononcent pas du tout. Je ne veux pas voir leurs noms mêlés à ceux qui n’aiment pas la Côte d’Ivoire. Ces cadres ont tous du mérite. Voho Sahi est un enseignant d’Université. Il n’a pas le droit de vivre aujourd’hui dans cette situation. Paul Dokui est un grand animateur de radio, qui a fait la fierté de la Côte d’Ivoire. Parmi ses collègues, il y en a qui sont aujourd’hui en Côte d’Ivoire et qui travaillent. Pourquoi pas lui ? Qu’est-ce qu’il a à se contenter d’une vie approximative à l’extérieur de la Côte d’Ivoire, dans des conditions déshonorantes. Je crois qu’il faut rentrer au pays. Le fait de ne pas revenir est un acte dangereux qu’ils posent. C’est l`expression d`un refus de se désolidariser de ceux qui veulent créer une situation de désordre. Ils doivent s’appuyer sur nous leurs frères et s?urs qui sommes ici. Beaucoup parmi eux sont du FPI. Le FPI a organise une réunion récemment à Toulepleu. Ce qui veut dire que Toulepleu vit sereinement. Tous ces bruits que vous entendez proviennent du côté de Taï. Au niveau de Toulepleu, ce sont des rumeurs qui affolent les populations. Nous, ici à Abidjan, nous ne dormons pas parce qu’on nous réveille à des heures tardives. Des populations affolées essaient de fuir les villages parce qu’on dit qu’il y a une attaque imminente qui se prépare. Jusqu’à quand allons-nous accepter que nos parents vivent dans ces conditions ?Nous refusons un tel sort.
LP : Pour mettre fin justement à ce désordre, le Chef de l’Etat a tendu la main au FPI. Cette main malheureusement n’a pas été saisie. Pensez-vous que le chef de l’Etat doit insister ou mettre le FPI à l’écart?
AO: Je pense qu’il doit insister. Il insistera jusqu’à ce que le FPI rentre dans la République. Mais on ne va pas arrêter le cours de l’histoire parce que le FPI joue avec l’esprit des Ivoiriens. Ils savent que nous insistons. Notre main restera tendue jusqu’à ce qu’ils aient le sens de la responsabilité. Jusqu’à ce qu’ils révisent leur position. Jusqu’à ce qu’ils redeviennent lucides. Nous allons continuer d’insister. Nous allons aussi continuer de prier. En son temps, quand j’étais porte-parole du Président Ouattara alors candidat a l`election presidentielle, j’avais dit que le FPI a introduit la sorcellerie en politique. Je suis originaire d’une région qui est très marquée par les questions de masques, de sorciers... Dans le milieu rural, on en parle beaucoup. Leur attitude relève justement de la sorcellerie. Je ne veux pas être méchante, ce sont mes frères. Ce n’est pas pour rire non plus que je le dis. C’est pour dire que leur attitude est très grave et ne relève d’aucune logique humaine en réalité.
Quelqu’un qui pose un acte et qui dit qu’il n’a rien fait. Quelle est cette logique qui vous amène à agir ainsi, alors qu’on voit les dégâts des actes que vous avez posé? Quelqu’un qui crée de graves dégâts à son pays et qui dit: «je ne demanderai jamais pardon». Cela ne relève d’aucune logique humaine. Pourtant tous nos frères du FPI sont soient chrétiens, soient musulmans. En tout cas, ils sont croyants. Dans toutes les religions, on enseigne l’humilité, le pardon, la réconciliation et la paix. Quelle est cette religion qui dit au FPI de manquer d’humilité, de ne pas demander pardon ? Quelle est cette religion qui leur dit de se complaire dans une situation sans issue ? Ils peuvent s’exprimer autrement !
Ils peuvent atteindre leurs objectifs autrement. Qu’ils se remettent au travail, qu’ils se remettent en question. Qu’ils fassent leur mea-culpa. Qu’ils se réorganisent, qu’ils ramènent les Ivoiriens à leur faire confiance. Il y a une rupture de confiance entre le peuple de Côte d’Ivoire et le FPI. C’est cette rupture de confiance qu’ils ont payé en 2010. Il ne faut pas qu’ils l’oublient. Les Ivoiriens ne sont pas des marionnettes. Mais un peuple intelligent. Chacun des Ivoiriens a une ambition pour son village, pour son département, pour sa région. Les ivoiriens ne sont pas des ignorants. Ils savent lire, ils savent entendre, ils savent voir. Ils ont vu le FPI pendant dix ans. Ils ont fait leur analyse et ils ont fait leur choix. Aujourd’hui, le parti socialiste n’est-il pas revenu au pouvoir en France, après plusieurs années passees dans l`opposition? Aujourd’hui, ils reviennent après avoir joué leur rôle d’opposant. C’est depuis près de 20 ans, que nous RDR, cherchons le pouvoir par les urnes.
Nous avons souffert, avons tout subi. Si le FPI ne sait pas faire une lecture scientifique, sociologique et spirituelle de ce qui s’est passé, ce serait dommage.
C’est curieux que le FPI qui avait tout un pan de sa politique en liaison avec la pratique religieuse, soit ce régime sous lequel il y ait eu tant de morts. C’est tout de même curieux que ce soit sous ce régime que la Côte d’Ivoire ait été divisée. C’est curieux que ce soit sous ce régime qu’il y ait eu tant de haine, de refus de l’autre.
En tant que chrétienne, je m’interroge. Cela veut dire qu’il faut savoir se remettre en cause. A-t-on utilisé Dieu à des fins politiques? Auquel cas cela vous rattrape toujours. Parce que Dieu est vérité. On n’utilise pas Dieu, on le prie, on marche dans ses pas. On le laisse nous façonner par son Esprit et non le contraire. C’est lui qui nous façonne selon son bon vouloir et son plan pour chacun.
Le FPI dit que Dieu va faire revenir Laurent Gbagbo au pouvoir et ils refusent de se réconcilier avec leurs frères. Gbagbo Laurent ne reviendra pas parce que Dieu n’acceptera pas cela. Dieu dit: ‘’Avant de venir à mon hôtel, retourne te réconcilier avec ton frère d’abord’’.
LP : Quand au moment où Lida Kouassi fait des aveux et que Akoun Laurent et Miaka Oureto disent qu’ils n’ont rien fait, allez vous continuer de tendre la main?
AO: Ce qui est important, il faut que nos frères du FPI sachent que la crise que nous avons vécue a été l’occasion pour chacun d’entre nous, d’avoir un cheminement avec Dieu. Tous ceux qui étaient en Côte d’Ivoire et qui ont vécu cette crise postélectorale doivent pouvoir changer. Chacun a forcement tiré les leçons. Sortis de cette crise, je pense que nos comportements devraient changer. On ne va pas laisser le FPI parce qu’ils ne veulent pas demander pardon. Qui sont-ils, eux minoritaires, groupuscules pour empêcher la Côte d’ Ivoire de suivre son chemin? Ce sont nos frères. On va les pousser jusque dans leur dernier retranchement pour qu’ils viennent à la paix. Nous allons les obliger à venir à la paix. Si toute la Côte d’Ivoire veut la paix, ils finiront par y aller. Nous devons persévérer. Je suis de ceux qui pensent que le président de la République doit continuer de tendre la main. Cela ne veut pas dire qu’il faut bloquer la machine, et s’asseoir pour attendre le FPI. Parce ce que c’est ce qu’il souhaite. Nous avons du travail. Nous allons avancer dans notre programme de gouvernement. Nous allons avancer et contribuer au changement de la Côte d’Ivoire, aider les Ivoiriens à mieux vivre. Nous allons faire en sorte qu’au terme du mandat du président de la République, la Côte d’Ivoire change avec où sans le FPI. Peut-être que ce changement leur permettra-t-il de se raviser et de prendre conscience qu’il ne peut rien contre ce changement. Toujours est-il que nous irons jusqu’au bout de notre programme. Le président de la République doit gérer la Côte d’Ivoire en bon père de famille, comme le bon berger. Le bon berger, c’est celui qui ne laisse aucune de ses brebis s’égarer. Nous n’allons pas les laisser s’égarer. Il faut qu’ils rentrent dans la paix. Il faut qu’ils épousent l’ère du temps. L’ère du temps, c’est celui de la réconciliation, du pardon, de l’humilité. C’est pour cela qu’il nous faut un Etat juste. Si la justice est faite, croyez-moi, les Ivoiriens eux-mêmes diront au FPI ‘’ça suffit’’. Je suis d’accord pour dire oui à la réconciliation. Mais il faut que cela se fasse dans la justice. Tant qu’il n’y aura pas de justice, nous ne pourrons pas avoir de réconciliation.
LP: Les élections prochaines sont annoncées pour le dernier trimestre de l’année, comment les préparez-vous à Toulepleu?
AO: Comme pour les autres élections, les choses se passent bien. Nous avons commencé par l’élection présidentielle. Le RDR était présent. La campagne s’est bien passée. Nous sommes allés ensuite pour les législatives où j’étais candidate, le PDCI, l`UDPCI et d’autres partis politiques également et des indépendants. Le RDR est sorti vainqueur. Pour les municipales, nous nous organisons également. Si nous avons un maire issu de nos rangs, ce sera pour nous, notre manière de participer à l’amélioration des conditions de vie de nos populations. Surtout de mettre en exécution, le programme de gouvernement du Président Alassane Ouattara. En tant que première responsable du RDR à Toulepleu, je ferai en sorte que nous ayons une bonne représentation, que nous soyons les gagnants de cette élection, parce qu’étant nous-mêmes les gardiens du programme du président de la République.
LP : Les militants du votre parti en général et ceux certainement de Toulepleu, pensent avoir été oubliés et que ce n’est qu’à la faveur des élections que vous leur faites des clins d’?il. N’ont-ils pas raison?
AO: Je ne pense pas que ce soit mon cas. Nous demeurons en parfaite intelligence avec nos militants qui d`ailleurs preparent activement notre rentree politique et la visite du SG par interim a Toulepleu. De plus, ma famille réside effectivement à Toulepleu. Elle y a toujours résidé. Mon frère ainé y est un grand opérateur économique depuis une vingtaine d’années. Il est à la tête d’une fédération de plus de 200 coopératives. C’est vous dire que ma famille est très présente. Je vais régulièrement à Toulepleu. Non, je n’attends pas les élections pour m’y rendre. La preuve, c’est que j’ai été élue à l’élection législative et j’ai été bien élue. J’avais de nombreux adversaires. J’ai également d’énormes projets pour les jeunes et pour les femmes. Nous avons fini de mettre en place ces programmes. Dans les prochains jours, nous organiserons le lancement du projet des femmes en collaboration avec la COOPEC qui a re ouvert ses portes à Toulepleu.
Il y a à ce propos un Fonds que nous avons rendu disponible qui permettra d’aider les femmes à créer des activités génératrices de revenus. Nous avons mis à leur disposition, plus de dix broyeuses. Nous leur avons demandé de s’organiser en coopérative. Je leur ai dit qu’il faut désormais qu’on parle du marché des femmes guéré de Toulepleu à Abidjan ou ailleurs. C’est comme cela que nous allons faire de Toulepleu le grenier de la Côte d’Ivoire. Nous avons également énormément de projets pour les jeunes. Nous mettrons en place une bonne stratégie en vue de la re ouverture de la maison des jeunes deja rehabilitee par une ONG Internationale. Une fois que ça sera fait, nous pourrons mettre à leur disposition un cyber dans leur maison qui a été entierement équipée par le président de la République a la faveur de sa visite d’Etat. Nous allons rendre cet espace viable. Nous avons énormément des projets de cette nature qui feront en sorte que la politique du président de la République soit palpable chez nous. Nous ne sommes qu’un instrument à leur disposition pour rendre agréable leur vie, comme s’ils étaient à Abidjan. Dans notre approche, une grande solidarité entre tous les cadres du département, doit etre effective et active. Je pense que ma position sociale doit aider au développement de Toulepleu. Je ferai en sorte que la commune fonctionne normalement. Notre mairie (le siège) n’a pas d’électricité. Elle ressemble à un cagibi. Les populations nous font confiance. Elles font confiance au président de la République. Je leur demande de continuer de nous faire confiance. Les militants du RDR, ceux du RHDP mais surtout toute la population doit continuer de nous faire confiance. Je suis engagee et determinee a peser de tout mon poids pour que plus jamais Toulepleu ne renoue avec la discorde, la mediocrite, la violence et le desordre. Nous sommes un peuple de paix, un peuple travailleur en quete de dignite et de developpement.
Yves M. Abiet