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Politique Publié le samedi 23 juin 2012 | Boigny Express

Réconciliation et cohésion : L’arrestation des pro-Gbagbo plombe-t-elle la Cdvr ?

Les arrestations des pro-Gbagbo qui se sont intensifiées ces derniers jours semblent ne pas être du goût des responsables de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr). Une situation qui pourrait enrayer les efforts de réconciliation des uns et des autres.
Les efforts de réconciliation déployés par la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), du Président Charles Konan Banny peinent à porter des fruits visibles et palpables. La vague d’arrestations des personnalités pro-Gbagbo, qui a cours depuis quelques semaines n’est pas faite pour arranger les choses. L’arrestation de Martial Yavo, Président par intérim du Cojep et celle de Lida Kouassi MoÏse, auteur présumé d’un coup d’Etat contre le pouvoir d’Alassane Ouattara, sonnent comme un acte de démobilisation pour les pro-Gbagbo engagés dans le processus de réconciliation dans notre pays. En plus de ternir le peu de confiance que ceux-ci placent dans la réconciliation que la plupart voit encore utopique, ces arrestations répétées apparaissent comme un caillou dans la chaussure de la Cdvr. Face à cet imbroglio, qui plombe manifestement le travail déjà complexe de la commission, les réactions ne se sont pas faites attendre. Le conseiller du Président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation chargé de la jeunesse, Karim Ouattara a, au cours d’une conférence de presse le mercredi 20 juin dernier, crié son indignation face à ce qu’il qualifie « d’arrestations d’intimidation ». Pour lui, de même que la réconciliation ne se décrète pas, il ne peut pas y avoir de réconciliation sans cohésion. Une position qui décrit bien la complexité de la tache de la Cdvr dans une atmosphère sécuritaire tendue avec les attaques, il ya quelques semaines, des villages par des miliciens pro-Gbagbo dans le département de TaÏ, à proximité de la frontière Libérienne. Face à cette situation de tension aussi bien militaire que politique, il convient de jouer la carte de l’apaisement et de la cohésion tout en ne perdant pas de vue que réconciliation ne signifie pas impunité. Une analyse bien perçue par Karim Ouattara qui reconnaît qu’il faut allier réconciliation et justice en faisant en sorte que ces arrestations se fassent dans le respect des procédures judiciaires. « On ne peut pas arrêter ou enlever des leaders d’opinions sans donner la raison et demander qu’on fasse venir ceux qui sont en exil pour les réconcilier », s’est-il indigné. Ces querelles de clocher entre pouvoir et opposition qui mettent du plomb dans l’aile de la réconciliation posent de sérieuses interrogations sur l’issue du processus de réconciliation amorcé depuis plus d’un an par la Commission dialogue, vérité et réconciliation. Des questions qui tourmentent le conseiller de la Cdvr chargé de la jeunesse et interpellent sur les missions de la Cdvr. « Où allons-nous ? Que faisons-nous pour la réconciliation ? Comment peut-on arrêter le leader d’une organisation et demander aux membres de cette organisation de venir à la réconciliation ? », S’est-il interrogé. Des interrogations qui interpellent les autorités politiques sur l’approche réelle à adopter pour une réconciliation plus efficace, capable de faire taire les rancœurs et les frustrations. Une approche basée sur la sincérité, la tolérance et le pardon, prenant en compte toutes les réalités subtiles de la situation ivoirienne. Choses qui permettront d’aboutir à une réconciliation à l’ivoirienne.

Arsène Yapi (Stagiaire)
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