La vague d’arrestation des proches de l’ex-président Laurent Gbagbo par les autorités ivoiriennes est interprétée à la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, comme un « sabotage » du travail qui lui a été confié depuis le 13 mai 2011, date de la nomination du Premier ministre. Charles Konan Banny pour réconcilier les Ivoiriens. Un an après, les Ivoiriens attendent toujours.
Par ordonnance n° 2011 -167 du 13 juillet 2011, le président de la République, SEM Alassane Ouattara, a créé la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation dont l’une des attributions est «d`œuvrer en toute indépendance à la réconciliation et au renforcement de la cohésion sociale entre toutes les communautés vivant en Côte d`Ivoire». Mais pour la première fois depuis sa création, le président de la CDVR, à travers son conseiller chargé de la jeunesse, a pris position contre «l’acharnement» des autorités ivoiriennes contre les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, l’une des parties en cause dans la crise postélectorale. Au cours d’une conférence de presse, le jeudi 21 juin 2012, Karim Ouattara a condamné ce qu’il qualifie de «sabotage» du travail de la CDVR. La goûtte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est l’arrestation de Martial Yavo, président par intérim du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (COJEP), créé par Charles Blé Goudé. «Je suis vraiment indigné par ce qui est en train de se passer», avait-il regretté. Hier, sur les ondes de RFI, le conseiller chargé de la jeunesse est revenu sur ses griefs en rappelant le rôle de Martial Yavo dans le processus de réconciliation en cours, en demandant le respect des procédures d’arrestation prévues par la loi. «Yavo Martial se trouverait dans un camp militaire, je ne pense pas que ce soit cela la procédure judiciaire en Côte d’Ivoire. Yavo Martial était mon interlocuteur principal en l’absence de Charles Blé Goudé. Quand mon interlocuteur, celui qui est censé être mon tuteur auprès de ces jeunes du COJEP est lui-même arrêté, comment voulez-vous que je puisse expliquer à leurs militants de me rejoindre dans le processus de réconciliation ? Je ne peux pas comprendre que pendant qu’il y a une Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation qui travaille à ramener la confiance entre les uns et les autres, on ait l’impression qu’il y a un bulldozer derrière nous qui efface les traces. C’est très difficile à accepter. On ne peut pas nous demander d’œuvrer à ce que tous les Ivoiriens qui sont en exil puissent rentrer en Côte d’Ivoire et lorsque nous allons vers ces personnes, ils nous disent : « Mais on a l’impression que vous, au sein de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, vous êtes là juste pour nous appeler vers le pays pour qu’on nous incarcère ! », a ajouté Karim Ouattara. Depuis le 1er janvier 2012 et chaque fois qu’il en a eu l’occasion, le président de la République a réitéré son appel à la réconciliation pour reconstruire la Côte d’Ivoire. «Je demande à nos frères et sœurs exilés de revenir au pays, car c’est ensemble que nous pourrons bâtir la Côte d’Ivoire nouvelle que nous appelons de tous nos vœux. Pour ma part, je mettrai tout en œuvre pour que l’Etat retrouve sa crédibilité et que chacun retrouve sa dignité et sa sérénité», assure à souhait Alassane Ouattara. Hélas, les diverses interprétations de cette volonté du chef de l’Etat mettent la CDVR au pied du mur.
Olivier Dion
Par ordonnance n° 2011 -167 du 13 juillet 2011, le président de la République, SEM Alassane Ouattara, a créé la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation dont l’une des attributions est «d`œuvrer en toute indépendance à la réconciliation et au renforcement de la cohésion sociale entre toutes les communautés vivant en Côte d`Ivoire». Mais pour la première fois depuis sa création, le président de la CDVR, à travers son conseiller chargé de la jeunesse, a pris position contre «l’acharnement» des autorités ivoiriennes contre les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, l’une des parties en cause dans la crise postélectorale. Au cours d’une conférence de presse, le jeudi 21 juin 2012, Karim Ouattara a condamné ce qu’il qualifie de «sabotage» du travail de la CDVR. La goûtte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est l’arrestation de Martial Yavo, président par intérim du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (COJEP), créé par Charles Blé Goudé. «Je suis vraiment indigné par ce qui est en train de se passer», avait-il regretté. Hier, sur les ondes de RFI, le conseiller chargé de la jeunesse est revenu sur ses griefs en rappelant le rôle de Martial Yavo dans le processus de réconciliation en cours, en demandant le respect des procédures d’arrestation prévues par la loi. «Yavo Martial se trouverait dans un camp militaire, je ne pense pas que ce soit cela la procédure judiciaire en Côte d’Ivoire. Yavo Martial était mon interlocuteur principal en l’absence de Charles Blé Goudé. Quand mon interlocuteur, celui qui est censé être mon tuteur auprès de ces jeunes du COJEP est lui-même arrêté, comment voulez-vous que je puisse expliquer à leurs militants de me rejoindre dans le processus de réconciliation ? Je ne peux pas comprendre que pendant qu’il y a une Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation qui travaille à ramener la confiance entre les uns et les autres, on ait l’impression qu’il y a un bulldozer derrière nous qui efface les traces. C’est très difficile à accepter. On ne peut pas nous demander d’œuvrer à ce que tous les Ivoiriens qui sont en exil puissent rentrer en Côte d’Ivoire et lorsque nous allons vers ces personnes, ils nous disent : « Mais on a l’impression que vous, au sein de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, vous êtes là juste pour nous appeler vers le pays pour qu’on nous incarcère ! », a ajouté Karim Ouattara. Depuis le 1er janvier 2012 et chaque fois qu’il en a eu l’occasion, le président de la République a réitéré son appel à la réconciliation pour reconstruire la Côte d’Ivoire. «Je demande à nos frères et sœurs exilés de revenir au pays, car c’est ensemble que nous pourrons bâtir la Côte d’Ivoire nouvelle que nous appelons de tous nos vœux. Pour ma part, je mettrai tout en œuvre pour que l’Etat retrouve sa crédibilité et que chacun retrouve sa dignité et sa sérénité», assure à souhait Alassane Ouattara. Hélas, les diverses interprétations de cette volonté du chef de l’Etat mettent la CDVR au pied du mur.
Olivier Dion