Le Ministère de la Construction de l’Assainissement et de l’Urbanisme (MCAU) a décidé de déguerpir les populations des zones à risques du District Autonome d’Abidjan. Ce, pour pouvoir atteindre l’objectif ‘’zéro perte en vie humaine’’. Dans cet entretien, le Ministre Sanogo Mamadou explique les procédures du déguerpissement et assure que tous ceux qui ont été recensés par les équipes de l’Office National de la Protection Civile (ONPC) percevront leur kit de relogement (150.000 Fcfa).
Le Patriote : Comment se déroule l’opération de remise des kits de relogement aux populations des zones à risques?
Sanogo Mamadou : L’opération se déroule bien et normalement. Certes, elle n’a pas encore atteint la vitesse de croisière, mais elle se fait sûrement. Parce que chaque acteur n’a pas encore développé les réflexes qu’il faut en pareille circonstance. C’est la toute première fois que ce genre d’opération se déroule en Côte d’Ivoire. Au lieu d’attendre que les sinistres arrivent dans les périodes de saison pluvieuse, nous avons décidé d’anticiper. Donc les acteurs cherchent encore leur marque, il faut le reconnaître, mais les réflexes vont s’installer dans les jours à venir.
L.P. : Pourquoi avez –vous observé une halte après Attécoubé, Cocody et Abobo ?
S.M. : Non, ce n’est pas une halte. Les communes qui ont connu le plus de pertes en vies humaines ont été les premières concernées dans cette opération de distribution de kits de relogement. Le premier responsable que nous sommes, nous ne pouvons pas parcourir l’ensemble des communes de Côte d’Ivoire. Nous nous devions de lancer le processus et tirer la « machine ».A partir du moment où elle est en route, l’opération se fait. Nous n’avons qu’une mission de sensibilisation et de leadership. C’est ce que nous avons fait. Et l’objectif pour nous n’était pas de parcourir tous les sites de Côte d’Ivoire. A partir des trois cérémonies que nous avons organisées à (Attécoubé, Abobo, et Cocody), je pense que tous les sites à risques se sont reconnus. Les cibles également se reconnaissent. Je pense que les dispositions seront prises. Qu’il y ait un site à risques à Koumassi ou à San Pédro, l’essentiel, c’est que nous avons anticipé. Il appartient au technicien du plan ORSEC, de la Direction de l’Office National de la Protection Civile (ONPC) et ceux de la Direction de l’Assainissement d’opérer sur le terrain.
L.P. : Y a-t-il un endroit où les populations peuvent toucher leur dus ?
S.M. : Il s’agit de la gestion financière, c’est un sujet très sensible. Nous avons opté d’abord pour l’identification dans un premier temps. Une fois cette opération effectuée, nous procédons à la remise d’un document qui leur permettra de se rendre directement dans les Antennes des Trésoreries. Il n’est pas question pour nous de manipuler l’argent. Car nous ne sommes pas le ministère de l’Economie et des Finances. C’est ce seul département ministériel qui est chargé de la remise effective des fonds et qui se déroule dans les trésoreries.
L.P. : Certains ménages du quartier Gobelet (cocody) disent ne pas figurer sur la liste des bénéficiaires. Qu’est ce qui explique cela ?
S.M. : Il n’y a aucun problème. En pareille circonstance, il y a toujours des rumeurs. Il est important que les gens sachent qu’on peut habiter Gobelet et ne pas être concerné par l’opération de déguerpissement. On peut même être proche du site. Mais à partir du moment où l’expert dit que votre maison ne se trouve pas sur le passage de l’eau, elle ne peut être une cible. Comme il est question de donner 150.000 FCFA aux familles, il y a des gens qui de disent malins et qui estiment que c’est une opportunité pour obtenir 150.000 FCFA. Pour nous, il n’est pas question de remettre l’argent au premier venu. Il s’agit très précisément des personnes déjà identifiées et recensées par les experts de l’ONPC et de la Direction générale de l’Assainissement. En d’autres thèmes, ceux qui ne sont pas identifiés ne bénéficieront pas des 150.000 F. Que les uns et les autres soient rassurés. Les véritables concernés doivent s’assurer que leur maison a été marquée par une peinture ou un message qui prouve que la maison sera démolie. Ensuite, les concernés vont recevoir un document juridique qui les prévient de la date de la démolition du site. Un autre document financier les invite à aller retirer leur argent. Si ce n’est pas fait dans le quartier, c’est que cela est fait dans un bureau de la Mairie. Mais la liste des ménages est établie exclusivement par les équipes conjointes de l’ONPC, du ministère en charge de l’Assainissement et tous les membres du plan ORSEC. Donc n’importe qui n’établit pas cette liste. S’ils n’ont pas vu leurs noms, qu’ils soient patients. De toutes les façons, l’opération est étalée dans le temps. Elle peut aller jusqu’au mois d’Août 2012.
L.P. : Concrètement, à quand le démarrage de l’opération de déguerpissement ?
S.M. : Une fois que les populations percevront leur argent (150.000 Fcfa ) et les documents les informant de partir, ils doivent s’attendre à tout moment à des bulldozers et des machines vont qui procéder à la démolition des maisons. Je peux vous dire que c’est sans délai, puisque les fonds sont là.
L.P. : Y a –t-il un document qui les informe de la date de déguerpissement ?
S.M. : Au plan juridique, nous avons pris toutes les dispositions. Il y a une note qui est remise à chaque famille. Nous n’avons pas le droit d’aller démolir sans passer par les procédures juridiques en la matière.
L.P. : Y a-t-il des sites de recasement pour ces populations qui seront déguerpies ?
S.M. : Il ne faut pas tomber dans la démagogie. A partir du moment où les moyens sont remis aux populations pour se reloger, elles sont loisibles de se reloger dans les mêmes quartiers en attendant de finir avec la saison pluvieuse. La solution à ce problème doit s’inscrire dans la durée. Un problème que nous avons trouvé et qui s’est exacerbé sur les dix, voire les 20 dernières années, ne peut pas se résoudre du jour au lendemain. Nous avons expliqué aux populations que dès notre prise de fonction, il y a un peu plus d’un an, nous avons définir une nouvelle stratégie qui permettra de résoudre cette question sur de longs termes.
L.P. : Quelle est cette stratégie ?
S.M. : Il s’agit pour nous, d’exiger de tous ceux qui sont demandeurs de lettre d’attribution de terrain de lotissement, de céder entre 2 et 5 % de superficie. Ce qui nous a permis d’avoir environ 40 hectares de terrain. Malheureusement, ces aires sont disséminés sur l’ensemble du territoire ivoirien. Une partie à Abidjan et aux alentours, une autre vers Gagnoa et Adzopé. Ces 40 hectares ne suffiront pas. Nous avons estimé qu’il faut attendre d’avoir quand même une superficie acceptable. Parce que le problème des quartiers précaires touche près de 800 à 810 hectares ne serait-ce que dans la commune d’Abidjan. Vous convenez avec moi que 40 hectares ne présentent que moins de 5 % de cette grande superficie. Donc, lorsque nous allons avoir une superficie acceptable, de l’ordre de 10 voir 15 % du problème auquel nous devons faire face. Nous vous inviterons pour aller remettre des lettres d’attribution à ces populations, pour qu’elles puissent se reloger durablement à titre gracieux par l’Etat. Ça c’est une solution durable. Mais le problème va se résoudre sur les cinq années à venir pendant le mandat du Président Alassane Ouattara.
L.P. Où en sommes-nous avec les travaux de réhabilitation du site de Biabou II ?
S.M. : Ce sont des logements témoins qui prouvent que l’on peut se loger à moins de 5 millions de FCFA. C’est effectif et c’est vérifiable. Lorsque nous aurons les superficies attendues, nous allons procéder à une vulgarisation générale de cette stratégie. Nous ferons une urbanisation planifiée. Il s’agira pour nous de recueillir les 2 ou 5 % de superficie et d’y imposer des plans types de logements très sociaux pour les plus démunis. Les modèles qui se trouvent aujourd’hui à Biabou II sont des maisons qui n’ont rien à envier à celles des quartiers huppés. Elles vont coûter moins de 5 millions de Fcfa. Une fois donc l’opération généralisée, les populations cibles pourront avoir la solution durable à leur problème de logement.
L.P. : A combien s’élève le coût de l’opération de relogement des populations des zones à risques ?
S.M. : C’est un budget global de 1 milliard 250 millions de FCFA. Et sur ce montant global, 900 millions Fcfa sont dédiés à l’aide aux populations les plus sinistrées (populations cibles). Le reste permettra de continuer la sensibilisation, de faire fonctionner l’équipe projet et également de procéder à la démolition des maisons. D’ailleurs, sur la différence, la démolition prend la grande partie du budget parce que l’Etat de Côte d’Ivoire ne dispose malheureusement pas de machines ou de « bulls » pour les démolitions. Nous serons obligés de louer tous ces engins pour les déployer sur les différents sites. Ensuite, il y a une ligne dédiée à la sécurisation des lieux. Nous serons obligés de mobiliser en ces lieux les Forces de défense et de sécurité qui vont se relayer à l’effet de sécuriser ces zones. Et nous demanderons par la suite aux maires de prendre le relais , pour que ces endroits soient sécurisés et que ces personnes n’y reviennent plus.
L.P. : Y a-t-il combien de sites à déguerpir dans le district d’Abidjan ?
S.M. : Il y a beaucoup de sites, je ne saurais vous donner une liste exhaustive . Je sais que globalement sur l’ensemble des communes identifiées, vous verrez plus d’une vingtaine de sites en réalité. Mais les opérations de sensibilisation se sont déroulées sur trois sites à titre symbolique. Et à tout moment, vous pouvez avoir de nouveaux sites déclarés. Par exemple, le Bassin versant de la Riviera Bonoumin est un site auquel on ne fait pas attention. Il est véritablement dangereux et l’équipe technique du plan ORSEC doit le prendre en compte. Pourtant, ce site ne fait pas partir de la liste. Je profite pour lancer un appel à tous les Ivoiriens. C’est une période où l’on doit avoir une attitude de solidarité. Nous n’avons même pas besoin d’attendre que l’Etat débourse 900 millions de FCFA pour déplacer nos propres parents. Chacun peut se souvenir qu’il a un parent proche ou éloigné vivant dans ces quartiers à risques. Ils pourraient les loger le temps que la saison pluvieuse finisse. Par rapport aux habitants de ces endroits à risques, je voudrais leur dire qu’il ne s’agit pas de démolir toutes les maisons de Gobelet, Attécoubé et à Abobo vers l’hôpital de Félix Houphouët Boigny ou tous les autres sites identifiés. Il s’agit de démolir exclusivement les maisons qui sont dans les lits mineurs des eaux. Malheureusement, nous avons noté que certaines personnes qui agissent dans l’ombre avec des intentions politiciennes. Elles font croire que ces populations ont voté le Président Ouattara et qu’aujourd’hui se dernier vient démolir leur maison. Ça c’est de l’intoxication ! En réalité, les populations doivent se dire que bien au contraire, le Président de la République pense à leur bonheur. Et qu’avant même que le sinistre ne se produise, sans qu’il n’ait opéré un travail quelconque, il a décidé de donner 150.000 Fcfa à chaque famille. C’est un Président qui pense à l’avenir de son peuple. Alors que toutes ces personnes identifiées n’étaient pas budgétisées.. J’invite tout le monde à un devoir de responsabilité que ce soit les concernés, leurs proches ou tout autre ivoirien. Pour faire en sorte que nous atteignons l’opération « zéro perte en vie humaine ».
Réalisée par Anzoumana Cissé
Le Patriote : Comment se déroule l’opération de remise des kits de relogement aux populations des zones à risques?
Sanogo Mamadou : L’opération se déroule bien et normalement. Certes, elle n’a pas encore atteint la vitesse de croisière, mais elle se fait sûrement. Parce que chaque acteur n’a pas encore développé les réflexes qu’il faut en pareille circonstance. C’est la toute première fois que ce genre d’opération se déroule en Côte d’Ivoire. Au lieu d’attendre que les sinistres arrivent dans les périodes de saison pluvieuse, nous avons décidé d’anticiper. Donc les acteurs cherchent encore leur marque, il faut le reconnaître, mais les réflexes vont s’installer dans les jours à venir.
L.P. : Pourquoi avez –vous observé une halte après Attécoubé, Cocody et Abobo ?
S.M. : Non, ce n’est pas une halte. Les communes qui ont connu le plus de pertes en vies humaines ont été les premières concernées dans cette opération de distribution de kits de relogement. Le premier responsable que nous sommes, nous ne pouvons pas parcourir l’ensemble des communes de Côte d’Ivoire. Nous nous devions de lancer le processus et tirer la « machine ».A partir du moment où elle est en route, l’opération se fait. Nous n’avons qu’une mission de sensibilisation et de leadership. C’est ce que nous avons fait. Et l’objectif pour nous n’était pas de parcourir tous les sites de Côte d’Ivoire. A partir des trois cérémonies que nous avons organisées à (Attécoubé, Abobo, et Cocody), je pense que tous les sites à risques se sont reconnus. Les cibles également se reconnaissent. Je pense que les dispositions seront prises. Qu’il y ait un site à risques à Koumassi ou à San Pédro, l’essentiel, c’est que nous avons anticipé. Il appartient au technicien du plan ORSEC, de la Direction de l’Office National de la Protection Civile (ONPC) et ceux de la Direction de l’Assainissement d’opérer sur le terrain.
L.P. : Y a-t-il un endroit où les populations peuvent toucher leur dus ?
S.M. : Il s’agit de la gestion financière, c’est un sujet très sensible. Nous avons opté d’abord pour l’identification dans un premier temps. Une fois cette opération effectuée, nous procédons à la remise d’un document qui leur permettra de se rendre directement dans les Antennes des Trésoreries. Il n’est pas question pour nous de manipuler l’argent. Car nous ne sommes pas le ministère de l’Economie et des Finances. C’est ce seul département ministériel qui est chargé de la remise effective des fonds et qui se déroule dans les trésoreries.
L.P. : Certains ménages du quartier Gobelet (cocody) disent ne pas figurer sur la liste des bénéficiaires. Qu’est ce qui explique cela ?
S.M. : Il n’y a aucun problème. En pareille circonstance, il y a toujours des rumeurs. Il est important que les gens sachent qu’on peut habiter Gobelet et ne pas être concerné par l’opération de déguerpissement. On peut même être proche du site. Mais à partir du moment où l’expert dit que votre maison ne se trouve pas sur le passage de l’eau, elle ne peut être une cible. Comme il est question de donner 150.000 FCFA aux familles, il y a des gens qui de disent malins et qui estiment que c’est une opportunité pour obtenir 150.000 FCFA. Pour nous, il n’est pas question de remettre l’argent au premier venu. Il s’agit très précisément des personnes déjà identifiées et recensées par les experts de l’ONPC et de la Direction générale de l’Assainissement. En d’autres thèmes, ceux qui ne sont pas identifiés ne bénéficieront pas des 150.000 F. Que les uns et les autres soient rassurés. Les véritables concernés doivent s’assurer que leur maison a été marquée par une peinture ou un message qui prouve que la maison sera démolie. Ensuite, les concernés vont recevoir un document juridique qui les prévient de la date de la démolition du site. Un autre document financier les invite à aller retirer leur argent. Si ce n’est pas fait dans le quartier, c’est que cela est fait dans un bureau de la Mairie. Mais la liste des ménages est établie exclusivement par les équipes conjointes de l’ONPC, du ministère en charge de l’Assainissement et tous les membres du plan ORSEC. Donc n’importe qui n’établit pas cette liste. S’ils n’ont pas vu leurs noms, qu’ils soient patients. De toutes les façons, l’opération est étalée dans le temps. Elle peut aller jusqu’au mois d’Août 2012.
L.P. : Concrètement, à quand le démarrage de l’opération de déguerpissement ?
S.M. : Une fois que les populations percevront leur argent (150.000 Fcfa ) et les documents les informant de partir, ils doivent s’attendre à tout moment à des bulldozers et des machines vont qui procéder à la démolition des maisons. Je peux vous dire que c’est sans délai, puisque les fonds sont là.
L.P. : Y a –t-il un document qui les informe de la date de déguerpissement ?
S.M. : Au plan juridique, nous avons pris toutes les dispositions. Il y a une note qui est remise à chaque famille. Nous n’avons pas le droit d’aller démolir sans passer par les procédures juridiques en la matière.
L.P. : Y a-t-il des sites de recasement pour ces populations qui seront déguerpies ?
S.M. : Il ne faut pas tomber dans la démagogie. A partir du moment où les moyens sont remis aux populations pour se reloger, elles sont loisibles de se reloger dans les mêmes quartiers en attendant de finir avec la saison pluvieuse. La solution à ce problème doit s’inscrire dans la durée. Un problème que nous avons trouvé et qui s’est exacerbé sur les dix, voire les 20 dernières années, ne peut pas se résoudre du jour au lendemain. Nous avons expliqué aux populations que dès notre prise de fonction, il y a un peu plus d’un an, nous avons définir une nouvelle stratégie qui permettra de résoudre cette question sur de longs termes.
L.P. : Quelle est cette stratégie ?
S.M. : Il s’agit pour nous, d’exiger de tous ceux qui sont demandeurs de lettre d’attribution de terrain de lotissement, de céder entre 2 et 5 % de superficie. Ce qui nous a permis d’avoir environ 40 hectares de terrain. Malheureusement, ces aires sont disséminés sur l’ensemble du territoire ivoirien. Une partie à Abidjan et aux alentours, une autre vers Gagnoa et Adzopé. Ces 40 hectares ne suffiront pas. Nous avons estimé qu’il faut attendre d’avoir quand même une superficie acceptable. Parce que le problème des quartiers précaires touche près de 800 à 810 hectares ne serait-ce que dans la commune d’Abidjan. Vous convenez avec moi que 40 hectares ne présentent que moins de 5 % de cette grande superficie. Donc, lorsque nous allons avoir une superficie acceptable, de l’ordre de 10 voir 15 % du problème auquel nous devons faire face. Nous vous inviterons pour aller remettre des lettres d’attribution à ces populations, pour qu’elles puissent se reloger durablement à titre gracieux par l’Etat. Ça c’est une solution durable. Mais le problème va se résoudre sur les cinq années à venir pendant le mandat du Président Alassane Ouattara.
L.P. Où en sommes-nous avec les travaux de réhabilitation du site de Biabou II ?
S.M. : Ce sont des logements témoins qui prouvent que l’on peut se loger à moins de 5 millions de FCFA. C’est effectif et c’est vérifiable. Lorsque nous aurons les superficies attendues, nous allons procéder à une vulgarisation générale de cette stratégie. Nous ferons une urbanisation planifiée. Il s’agira pour nous de recueillir les 2 ou 5 % de superficie et d’y imposer des plans types de logements très sociaux pour les plus démunis. Les modèles qui se trouvent aujourd’hui à Biabou II sont des maisons qui n’ont rien à envier à celles des quartiers huppés. Elles vont coûter moins de 5 millions de Fcfa. Une fois donc l’opération généralisée, les populations cibles pourront avoir la solution durable à leur problème de logement.
L.P. : A combien s’élève le coût de l’opération de relogement des populations des zones à risques ?
S.M. : C’est un budget global de 1 milliard 250 millions de FCFA. Et sur ce montant global, 900 millions Fcfa sont dédiés à l’aide aux populations les plus sinistrées (populations cibles). Le reste permettra de continuer la sensibilisation, de faire fonctionner l’équipe projet et également de procéder à la démolition des maisons. D’ailleurs, sur la différence, la démolition prend la grande partie du budget parce que l’Etat de Côte d’Ivoire ne dispose malheureusement pas de machines ou de « bulls » pour les démolitions. Nous serons obligés de louer tous ces engins pour les déployer sur les différents sites. Ensuite, il y a une ligne dédiée à la sécurisation des lieux. Nous serons obligés de mobiliser en ces lieux les Forces de défense et de sécurité qui vont se relayer à l’effet de sécuriser ces zones. Et nous demanderons par la suite aux maires de prendre le relais , pour que ces endroits soient sécurisés et que ces personnes n’y reviennent plus.
L.P. : Y a-t-il combien de sites à déguerpir dans le district d’Abidjan ?
S.M. : Il y a beaucoup de sites, je ne saurais vous donner une liste exhaustive . Je sais que globalement sur l’ensemble des communes identifiées, vous verrez plus d’une vingtaine de sites en réalité. Mais les opérations de sensibilisation se sont déroulées sur trois sites à titre symbolique. Et à tout moment, vous pouvez avoir de nouveaux sites déclarés. Par exemple, le Bassin versant de la Riviera Bonoumin est un site auquel on ne fait pas attention. Il est véritablement dangereux et l’équipe technique du plan ORSEC doit le prendre en compte. Pourtant, ce site ne fait pas partir de la liste. Je profite pour lancer un appel à tous les Ivoiriens. C’est une période où l’on doit avoir une attitude de solidarité. Nous n’avons même pas besoin d’attendre que l’Etat débourse 900 millions de FCFA pour déplacer nos propres parents. Chacun peut se souvenir qu’il a un parent proche ou éloigné vivant dans ces quartiers à risques. Ils pourraient les loger le temps que la saison pluvieuse finisse. Par rapport aux habitants de ces endroits à risques, je voudrais leur dire qu’il ne s’agit pas de démolir toutes les maisons de Gobelet, Attécoubé et à Abobo vers l’hôpital de Félix Houphouët Boigny ou tous les autres sites identifiés. Il s’agit de démolir exclusivement les maisons qui sont dans les lits mineurs des eaux. Malheureusement, nous avons noté que certaines personnes qui agissent dans l’ombre avec des intentions politiciennes. Elles font croire que ces populations ont voté le Président Ouattara et qu’aujourd’hui se dernier vient démolir leur maison. Ça c’est de l’intoxication ! En réalité, les populations doivent se dire que bien au contraire, le Président de la République pense à leur bonheur. Et qu’avant même que le sinistre ne se produise, sans qu’il n’ait opéré un travail quelconque, il a décidé de donner 150.000 Fcfa à chaque famille. C’est un Président qui pense à l’avenir de son peuple. Alors que toutes ces personnes identifiées n’étaient pas budgétisées.. J’invite tout le monde à un devoir de responsabilité que ce soit les concernés, leurs proches ou tout autre ivoirien. Pour faire en sorte que nous atteignons l’opération « zéro perte en vie humaine ».
Réalisée par Anzoumana Cissé