Durant trois jours, le ministre des Ressources animales et halieutiques, Kouassi Kobenan Adjoumani, a sillonné les localités de Bouaké, Béoumi et Katiola pour ramener la paix entre éleveurs et agriculteurs. Il a profité de son séjour pour visiter l’abattoir de Bouaké, qui se trouve dans un état de délabrement avancé.
Après trois jours de visite dans les régions du Gbèkê et du Hambol, peut-on dire que votre mission a été une réussite ?
Je peux dire sans triomphalisme que nous sommes satisfaits de la mission que le président de la République, SEM Alassane Ouattara, a bien voulu nous confier. Nous étions venus avec des inquiétudes au cœur. Car, il s’agit de régler des conflits qui opposent des individus. En la matière, il faut faire preuve d’intelligence, de tact et de lucidité, pour pouvoir distinguer le vrai du faux. Notre méthodologie a été de rencontrer les autorités administratives, les élus et les cadres des localités qui nous reçoivent. Après cette étape, nous sommes allés à la rencontre des populations qui nous ont présenté la réalité des faits. C’est ce qui s’est passé à Bouaké, Béoumi et Katiola.
De plus en plus, les Ivoiriens se plaignent de ce que le secteur de l’élevage est dominé par des non-Ivoiriens. Quelle politique pour insérer les Ivoiriens dans ce secteur d’activités ?
La Côte d’Ivoire n’est pas un pays qui a une vocation d’élevage. La plupart des Ivoiriens pratiquent l’élevage et la pêche de façon occasionnelle. Il faut que nos mentalités changent. Nos visites en Europe nous ont permis de voir beaucoup de choses. Nous avons vu des gens qui, après leur formation, s’installent à leur propre compte en faisant du gros élevage. Les produits issus de l’élevage servent à fabriquer le yaourt, le fromage… Mais, de nos jours, plusieurs Ivoiriens veulent s’intégrer. Sous le président Félix Houphouët-Boigny, en passant par Bédié et avec le président Ouattara, nous sommes en train de tout mettre en œuvre. Pour la seule station de la Marahoué, on avait 15 mille têtes. Lorsque je suis parti de ce ministère, à mon retour, j’ai constaté qu’il n’y a que 400 têtes de bovins. Tout le stock dont disposait cette station a été pillé. Il va falloir le reconstituer. Partout à Béoumi, à Jacqueville, à Bingerville, il y a des centres et des stations d’élevage et de pèche. Nous allons redynamiser ces centres, afin que nous puissions être autosuffisants en protéines animales. Cela pourra prendre le temps mais, une chose est sûre, nous pouvons renverser la tendance. Très bientôt, nous aurons nos éleveurs ivoiriens.
Vous avez visité l’abattoir de Bouaké. Il est très vétuste. Quelles sont les dispositions que vous allez prendre par la suite ?
Cet abattoir est dans son aspect colonial. Ce site a besoin aujourd’hui d’être restructuré, en tenant compte des nouvelles technologies d’abattage et d’inspection de la viande que nous consommons. Malheureusement, vous avez constaté avec nous l’état de délabrement de cet abattoir. Je voudrais profiter de cette occasion pour faire la part des choses. L’Etat de Côte d’Ivoire, en 1986, a pris un décret pour attribuer les abattoirs qui sont dans les communes aux mairies. Ce qui fait que nous n’avons pas la gestion de ces espaces. Au plan technique, c’est notre ministère qui gère les abattoirs, mais au plan financier, ce sont les mairies et les districts qui sont là. Nous nous occupons seulement de ce qui est en zone frontalière. Même dans la loi, il est dit que les frais d’inspection sanitaire de ces abattoirs reviennent au ministère des Ressources animales. Mais, tous ces frais vont aussi à la mairie. Dès lors qu’on perçoit des redevances où des taxes, on doit pouvoir les utiliser pour réhabiliter ces structures en question. Généralement, lorsque les abattoirs fonctionnent mal, on indexe notre ministère. Mais, nous ne sommes pas les premiers responsables.
Avez-vous une politique pour permettre de lutter contre la réduction du coût du kilogramme de viande ?
C’est le ministère du Commerce qui s’occupe du coût de la viande. Nous sommes en comité interministériel avec ce ministère. Notre rôle est d’approvisionner le marché. Sur la cherté de la vie, nous avons fait plusieurs réunions. Nous avons supprimé les faux frais pour permettre la réduction du coût de la viande. Les éleveurs de Bouaké viennent de nous donner l’assurance que maintenant le pays sera bien approvisionné. Nous attendons de voir. La meilleure manière pour que le prix baisse, c’est de lutter pour installer nos jeunes, et cela passe par l’élevage intensif.
A Béoumi, le préfet et Mme le sous-préfet de la localité ont été accusés,par les agriculteurs, d’être de connivence avec les éleveurs pour leur causer des misères. Avez-vous cherché à voir le fondement de ces accusations ?
Dans la résolution de ce genre de conflits, on ne peut pas opposer les uns aux autres. Les populations ont parlé. Nous n’avons pas jugé de donner la parole aux préfets, au risque d’envenimer la situation. Dans le cadre du règlement des conflits, les autorités administratives doivent être impartiales. Elles ne doivent pas prendre des positions pour un groupe au détriment de l’autre. C’est pourquoi, nous avons décidé de réviser les textes qui sont caducs et nous devons les amender. Croyez-moi, nous allons sévir.
Pourquoi n’avez-vous pas étendu votre visite à d’autres régions, telles que Touba, Odienné et même Korhogo, où la tension est toujours vive ?
Même la communication en Conseil des ministres a évoqué le nom de Touba. Car, dans cette zone, les conflits ont été meurtriers. Donc, la mission devrait s’étendre sur cinq jours. Mais, vu les activités du gouvernement, nous sommes obligés d’interrompre quelques jours le séjour, avant de repartir à Touba. Partout où il y a de l’élevage, il y a des conflits. Il y en a qui sont plus insistants que d’autres.
Les peuhls sont accusés d’être auteurs des attaques répétées sur nos routes. Quelle politique envisagez-vous pour freiner ce fléau ?
avent venir chez nous et repartir comme les autres. Mais, ce n’est pas une raison pour que des gens viennent faire n’importe quoi. C’est vrai, avec la crise, beaucoup d’armes ont circulé. Les planteurs accusent les bouviers de disposer d’armes pour commettre des attaques et répliquer souvent ,lorsqu’ils sont en danger. Mais, l’Etat a déployé de grands moyens pour lutter contre le banditisme. Les éleveurs doivent se conformer à nos lois, ainsi qu’à nos exigences, pour éviter désormais d’autres conflits.
Réalisée par:
BENJAMIN SORO
Après trois jours de visite dans les régions du Gbèkê et du Hambol, peut-on dire que votre mission a été une réussite ?
Je peux dire sans triomphalisme que nous sommes satisfaits de la mission que le président de la République, SEM Alassane Ouattara, a bien voulu nous confier. Nous étions venus avec des inquiétudes au cœur. Car, il s’agit de régler des conflits qui opposent des individus. En la matière, il faut faire preuve d’intelligence, de tact et de lucidité, pour pouvoir distinguer le vrai du faux. Notre méthodologie a été de rencontrer les autorités administratives, les élus et les cadres des localités qui nous reçoivent. Après cette étape, nous sommes allés à la rencontre des populations qui nous ont présenté la réalité des faits. C’est ce qui s’est passé à Bouaké, Béoumi et Katiola.
De plus en plus, les Ivoiriens se plaignent de ce que le secteur de l’élevage est dominé par des non-Ivoiriens. Quelle politique pour insérer les Ivoiriens dans ce secteur d’activités ?
La Côte d’Ivoire n’est pas un pays qui a une vocation d’élevage. La plupart des Ivoiriens pratiquent l’élevage et la pêche de façon occasionnelle. Il faut que nos mentalités changent. Nos visites en Europe nous ont permis de voir beaucoup de choses. Nous avons vu des gens qui, après leur formation, s’installent à leur propre compte en faisant du gros élevage. Les produits issus de l’élevage servent à fabriquer le yaourt, le fromage… Mais, de nos jours, plusieurs Ivoiriens veulent s’intégrer. Sous le président Félix Houphouët-Boigny, en passant par Bédié et avec le président Ouattara, nous sommes en train de tout mettre en œuvre. Pour la seule station de la Marahoué, on avait 15 mille têtes. Lorsque je suis parti de ce ministère, à mon retour, j’ai constaté qu’il n’y a que 400 têtes de bovins. Tout le stock dont disposait cette station a été pillé. Il va falloir le reconstituer. Partout à Béoumi, à Jacqueville, à Bingerville, il y a des centres et des stations d’élevage et de pèche. Nous allons redynamiser ces centres, afin que nous puissions être autosuffisants en protéines animales. Cela pourra prendre le temps mais, une chose est sûre, nous pouvons renverser la tendance. Très bientôt, nous aurons nos éleveurs ivoiriens.
Vous avez visité l’abattoir de Bouaké. Il est très vétuste. Quelles sont les dispositions que vous allez prendre par la suite ?
Cet abattoir est dans son aspect colonial. Ce site a besoin aujourd’hui d’être restructuré, en tenant compte des nouvelles technologies d’abattage et d’inspection de la viande que nous consommons. Malheureusement, vous avez constaté avec nous l’état de délabrement de cet abattoir. Je voudrais profiter de cette occasion pour faire la part des choses. L’Etat de Côte d’Ivoire, en 1986, a pris un décret pour attribuer les abattoirs qui sont dans les communes aux mairies. Ce qui fait que nous n’avons pas la gestion de ces espaces. Au plan technique, c’est notre ministère qui gère les abattoirs, mais au plan financier, ce sont les mairies et les districts qui sont là. Nous nous occupons seulement de ce qui est en zone frontalière. Même dans la loi, il est dit que les frais d’inspection sanitaire de ces abattoirs reviennent au ministère des Ressources animales. Mais, tous ces frais vont aussi à la mairie. Dès lors qu’on perçoit des redevances où des taxes, on doit pouvoir les utiliser pour réhabiliter ces structures en question. Généralement, lorsque les abattoirs fonctionnent mal, on indexe notre ministère. Mais, nous ne sommes pas les premiers responsables.
Avez-vous une politique pour permettre de lutter contre la réduction du coût du kilogramme de viande ?
C’est le ministère du Commerce qui s’occupe du coût de la viande. Nous sommes en comité interministériel avec ce ministère. Notre rôle est d’approvisionner le marché. Sur la cherté de la vie, nous avons fait plusieurs réunions. Nous avons supprimé les faux frais pour permettre la réduction du coût de la viande. Les éleveurs de Bouaké viennent de nous donner l’assurance que maintenant le pays sera bien approvisionné. Nous attendons de voir. La meilleure manière pour que le prix baisse, c’est de lutter pour installer nos jeunes, et cela passe par l’élevage intensif.
A Béoumi, le préfet et Mme le sous-préfet de la localité ont été accusés,par les agriculteurs, d’être de connivence avec les éleveurs pour leur causer des misères. Avez-vous cherché à voir le fondement de ces accusations ?
Dans la résolution de ce genre de conflits, on ne peut pas opposer les uns aux autres. Les populations ont parlé. Nous n’avons pas jugé de donner la parole aux préfets, au risque d’envenimer la situation. Dans le cadre du règlement des conflits, les autorités administratives doivent être impartiales. Elles ne doivent pas prendre des positions pour un groupe au détriment de l’autre. C’est pourquoi, nous avons décidé de réviser les textes qui sont caducs et nous devons les amender. Croyez-moi, nous allons sévir.
Pourquoi n’avez-vous pas étendu votre visite à d’autres régions, telles que Touba, Odienné et même Korhogo, où la tension est toujours vive ?
Même la communication en Conseil des ministres a évoqué le nom de Touba. Car, dans cette zone, les conflits ont été meurtriers. Donc, la mission devrait s’étendre sur cinq jours. Mais, vu les activités du gouvernement, nous sommes obligés d’interrompre quelques jours le séjour, avant de repartir à Touba. Partout où il y a de l’élevage, il y a des conflits. Il y en a qui sont plus insistants que d’autres.
Les peuhls sont accusés d’être auteurs des attaques répétées sur nos routes. Quelle politique envisagez-vous pour freiner ce fléau ?
avent venir chez nous et repartir comme les autres. Mais, ce n’est pas une raison pour que des gens viennent faire n’importe quoi. C’est vrai, avec la crise, beaucoup d’armes ont circulé. Les planteurs accusent les bouviers de disposer d’armes pour commettre des attaques et répliquer souvent ,lorsqu’ils sont en danger. Mais, l’Etat a déployé de grands moyens pour lutter contre le banditisme. Les éleveurs doivent se conformer à nos lois, ainsi qu’à nos exigences, pour éviter désormais d’autres conflits.
Réalisée par:
BENJAMIN SORO