« Si M. Ouattara s’est fait le chantre de la bonne gouvernance, dans les milieux économiques et diplomatiques beaucoup se disent effarés par la corruption dans certains cercles de pouvoir qui découragerait des bonnes volontés déjà échaudées par une situation sécuritaire encore fragile. Certes, les investisseurs affluent dans les hôtels à Abidjan. Mais la plupart repartent sans avoir signé de contrat », souligne un opérateur économique. « La confiance n`est pas encore là », résume un banquier. Ces lignes ont été écrites par l’AFP, mercredi, dans un de ses articles pour commenter l’obtention du point d’achèvement de l’initiative des pays pauvres très endettés (PPTE) par la Côte d’Ivoire. Venant de cette agence, la voix quasi officielle de la France, ces quelques lignes qui peuvent paraître anodines, en disent long sur l’état d’esprit des opérateurs économiques exerçant en Côte d’Ivoire. Et quand on sait aussi, qu’au bord de la lagune Ebrié, les plus importants hommes d’affaires sont français, on comprend bien l’ampleur des dégâts. Ainsi, ce qui est qui su de l’ivoirien lambda et qui est dénoncé à longueur de journée par les médias nationaux, est une telle réalité que les gros bonnets n’hésitent plus à en parler. Et les diplomates à s’affranchir de leur traditionnelle obligation de réserve. Peut-être pour attirer l’attention des nouveaux tenants du pouvoir ou éviter que demain, ils soient accusés de complicité. Dans tous les cas, la situation n’est pas du tout glorieuse pour Ouattara. Déjà que son régime ne brille pas par ses penchants démocratiques, l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a fini par perdre le petit crédit sur le quel il avait illusion jusque-là. Aidé en cela par une presse internationale, et française notamment, généralement encline à tresser des lauriers pas toujours mérités à des hommes politiques africains pourvu qu’ils soient soutenus par Paris, Londres ou Washington. Le drame dans l’affaire, c’est que ces critiques de diplomates et d’opérateurs économiques arrivent, un peu, comme un médecin après la mort. Parce que par leur aveuglement et ceux de leur gouvernant, Ouattara est maintenant à la tête de la Côte d’Ivoire et le pays ne fait que sombrer. Mais comme on dit qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, nos fameux diplomates et opérateurs qui acceptent de parler à l’AFP devraient prendre leur courage à deux mains pour interpeller leur ami et éviter un naufrage collectif au pays.
Guillaume T. Gbato
Guillaume T. Gbato