En état de dégradation avancée
Prière pour la Cathédrale St Paul d’Abidjan
La cathédrale St Paul d’Abidjan n’est plus que l’ombre d’elle-même. Ce joyau architectural tombe en ruine. Gravement endommagée par la crise postélectorale, la saison des pluies a contribué à la dégradation du lieu saint.
De l’extérieur, la bâtisse offre un spectacle plaisant au regard. Mais une fois à l’intérieur du lieu saint, le bâtiment fait peine à voir. La toiture est totalement endommagée. Détruit par l’humidité par endroits, le toit laisse apparaître une grosse ouverture d’où s’égoutte de l’eau de pluie. A l’entrée du temple, des fûts, des bassines et des cuvettes sont disposées pour recueillir les eaux pluviales. Cinq employés sont à l’œuvre avec des serpillères pour étancher le sol. Malgré ces mesures, la Cathédrale est quand même inondée et les eaux ruissellent jusqu’à l’autel où la cathèdre (siège de l’archevêque) n’est pas épargnée. Comme si de rien n’était, certains fidèles font des prières, les pieds dans l’eau et assis sur des sièges rongés par l’humidité. Les vitraux qui représentent la vie du Christ et la conversion de St Paul sont brisés par endroits. La cathédrale St Paul d’Abidjan, construite il y a 25 ans, a perdu son lustre d’antan. Selon notre guide, Daniel Ehui, fidèle de l’église, c’est la crise postélectorale qui a accéléré la dégradation du sanctuaire. Il nous explique que ce sont les obus qui sont tombés sur le toit du bâtiment lors de la crise postélectorale qui ont précipité les choses. « Pendant la crise, il y avait environ 2.000 réfugiés dans la cathédrale. Des obus sont tombés sur le toit et les balles ont brisé les vitraux qui représentent des évènements de la Bible. On a essayé de réparer comme on peut, mais les dégâts sont beaucoup trop graves. Avec cette saison des pluies, c’est une souffrance perpétuelle lors de la célébration des messes. C’est très inquiétant, car l’eau passe dans les circuits électriques et cela peut provoquer des courts circuits. Nous avons été obligés de mettre deux bacs de fleurs devant l’autel pour recueillir les eaux qui s’égouttent du toit et qui contribuent en même temps à la décoration. L’Archevêque n’est pas épargné, car son siège est aussi touché », explique notre guide. Il nous conduit ensuite à l’extérieur de la bâtisse afin que nous puissions avoir une vue du toit. Le spectacle n’est guère réjouissant.
La cathédrale risque de s’écrouler
La toiture a disparu laissant voir la charpente qui s’enlève par endroits. Le fidèle explique que, selon les spécialistes, la cathédrale risque de s’écrouler, car elle n’a pas de pilier à la différence des autres constructions. Ce lieu saint repose sur les sept tirons qui, selon notre guide, lui servent d’appui. «Lors de la récente visite des spécialistes qui ont fait une estimation de la réhabilitation qui devait être faite, ils nous ont expliqué que la cathédrale n’avait pas de pilier, de socle sur lequel elle pouvait tenir. Ce sont les sept tirons qui font sa particularité, qui la tiennent. Or ceux-ci ont été touchés également par les obus et l’humidité. Ils ont prévenu que si rien n’est fait, la cathédrale s’écroulera et qu’il faut agir au plus vite », s’inquiète notre guide. Mais la réhabilitation de cette église ne sera pas une tâche aisée car faute de moyens financiers. Ainsi, selon l’abbé Augustin Obrou, responsable de la communication de la Cathédrale, les moyens financiers font cruellement défaut à la paroisse pour envisager une quelconque réparation. Le chargé de communication de la cathédrale St Paul explique qu’il est important que tous les fidèles et les autorités mettent la main à la pâte afin de sauver ce joyau architectural. Même si cet avis est partagé par les fidèles, ceux-ci disent ne pas se faire d’illusions car même une quête spéciale ne saurait suffire pour sauver le bâtiment. «Nous sommes tous interpellés lorsque pendant la messe, l’eau coule de la toiture et va jusqu’à l’autel. Mais, même si nous faisons une quête spéciale tous les dimanches pour sauver l’église, l’argent ne suffirait pas. La cathédrale est trop abimée, il faut beaucoup d’argent », souligne l’un des fidèles.
Napargalè Marie
Légende 1 : La toiture de la cathédrale a été endommagée par les obus lors de la crise postélectorale.
Légende 2: Les bassines et les futs permettent de recueillir l’eau de pluie qui s’égoutte du trou du toit de la cathédrale St Paul d’Abidjan.
Entretien/ Maurice Bony Amien, secrétaire général de la Fondation St Paul d’Abidjan :
« Il faut un milliard et demi pour sauver la cathédrale »
Le secrétaire général de la Fondation St Paul d’Abidjan donne, dans cet entretien, les actions qui ont été entreprises pour sauver la cathédrale. En vain.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la Fondation St Paul dont vous en êtes le secrétaire général ?
La fondation a été créée dès que l’Eglise a été bâtie, en 1985 mais elle a été reconnue officiellement en 1992, car il fallait en assurer l’entretien. Et le premier président était l’ancien président de l’Assemblée nationale, Charles Donwahi. Le second a été Essis Martin et aujourd’hui, c’est Me Adjé Kacou Luc qui en assure la charge. Il y a une gestion quotidienne qui est faite par un secrétariat général.
La cathédrale St Paul est dans un état de délabrement total. Que fait la fondation, chargée de son entretien ?
C’est vrai que la fondation s’occupe de l’entretien de la cathédrale mais depuis 1985, si on ne s’en occupait pas, elle ne serait pas encore là. Malheureusement, nous avons été victime de la crise postélectorale où nous avons pris des obus qui ont non seulement perforé la toiture, mais également créé un désordre structurel au niveau du bâtiment. Certains tirons qui sont les câbles en acier, ont été atteints. Le bâtiment a été ainsi fragilisé et peut céder à tout moment. Il faut faire vite. Ces tirons sont symboliques car ils représentent les sept sacrements. Dès que nous avons fait le constat, nous avons pris nos dispositions parce qu’on prévoyait cette saison de pluie. Dès le mois de mai, nous avons fait faire une expertise afin de procéder à la réhabilitation sans tarder. Nous avons frappé à toutes les portes avec le débit des travaux. La réhabilitation totale coûte un milliard et demi Fcfa. Et en deux mois tous les travaux peuvent être terminés si les moyens sont réunis. C’est depuis un an que nous vivons cette situation et devant l’inondation de l’Eglise, on s’est dit qu’on pouvait faire une réhabilitation partielle qui pourrait finir en un mois et qui nous ferait gagner deux ans, qui revient à 115 millions Fcfa au niveau du toit uniquement. On attend toujours.
En tant que fondation, ne pouvez-vous pas réunir les fonds nécessaires avec les dons et autres activités ?
On a été victime de la crise postélectorale et on n’a pas fait beaucoup de bruits. On comptait sur de bonnes volontés. C’est triste, car c’est la plus grande cathédrale d’Afrique et il n’y a pas de poteau à l’intérieur, elle ne tient que grâce aux sept grand tenants. Si on n’y prend garde, elle risque de s’écrouler. Les chrétiens de Côte d’Ivoire, sous l’autorité du président Félix Houphouët-Boigny ont bâti ce monument. Nous avons saisi les autorités et il faut attendre car c’est quand même un milliard et demi. Quand il pleut, ce sont de seaux que nous mettons pour recueillir l’eau. Nous sommes allés vers les autorités administratives et politiques qui nous ont reçus et demandé de patienter. J’ai même travaillé avec la conseillère spéciale du président de la République et paroissienne ici, Je anne Peuhmond. C’est une fondation et nous sommes censés aller vers les hommes de bonne volonté. Mais il faut dire que le président Houphouët, lorsqu’il a créé cette fondation, a mis un milliard à Monaco et nous pouvons fonctionner avec les intérêts car le milliard n’est pas disponible. Nous attendons les dons qui ne sont pas beaucoup et nous entreprenons des activités.
N. Marie
Prière pour la Cathédrale St Paul d’Abidjan
La cathédrale St Paul d’Abidjan n’est plus que l’ombre d’elle-même. Ce joyau architectural tombe en ruine. Gravement endommagée par la crise postélectorale, la saison des pluies a contribué à la dégradation du lieu saint.
De l’extérieur, la bâtisse offre un spectacle plaisant au regard. Mais une fois à l’intérieur du lieu saint, le bâtiment fait peine à voir. La toiture est totalement endommagée. Détruit par l’humidité par endroits, le toit laisse apparaître une grosse ouverture d’où s’égoutte de l’eau de pluie. A l’entrée du temple, des fûts, des bassines et des cuvettes sont disposées pour recueillir les eaux pluviales. Cinq employés sont à l’œuvre avec des serpillères pour étancher le sol. Malgré ces mesures, la Cathédrale est quand même inondée et les eaux ruissellent jusqu’à l’autel où la cathèdre (siège de l’archevêque) n’est pas épargnée. Comme si de rien n’était, certains fidèles font des prières, les pieds dans l’eau et assis sur des sièges rongés par l’humidité. Les vitraux qui représentent la vie du Christ et la conversion de St Paul sont brisés par endroits. La cathédrale St Paul d’Abidjan, construite il y a 25 ans, a perdu son lustre d’antan. Selon notre guide, Daniel Ehui, fidèle de l’église, c’est la crise postélectorale qui a accéléré la dégradation du sanctuaire. Il nous explique que ce sont les obus qui sont tombés sur le toit du bâtiment lors de la crise postélectorale qui ont précipité les choses. « Pendant la crise, il y avait environ 2.000 réfugiés dans la cathédrale. Des obus sont tombés sur le toit et les balles ont brisé les vitraux qui représentent des évènements de la Bible. On a essayé de réparer comme on peut, mais les dégâts sont beaucoup trop graves. Avec cette saison des pluies, c’est une souffrance perpétuelle lors de la célébration des messes. C’est très inquiétant, car l’eau passe dans les circuits électriques et cela peut provoquer des courts circuits. Nous avons été obligés de mettre deux bacs de fleurs devant l’autel pour recueillir les eaux qui s’égouttent du toit et qui contribuent en même temps à la décoration. L’Archevêque n’est pas épargné, car son siège est aussi touché », explique notre guide. Il nous conduit ensuite à l’extérieur de la bâtisse afin que nous puissions avoir une vue du toit. Le spectacle n’est guère réjouissant.
La cathédrale risque de s’écrouler
La toiture a disparu laissant voir la charpente qui s’enlève par endroits. Le fidèle explique que, selon les spécialistes, la cathédrale risque de s’écrouler, car elle n’a pas de pilier à la différence des autres constructions. Ce lieu saint repose sur les sept tirons qui, selon notre guide, lui servent d’appui. «Lors de la récente visite des spécialistes qui ont fait une estimation de la réhabilitation qui devait être faite, ils nous ont expliqué que la cathédrale n’avait pas de pilier, de socle sur lequel elle pouvait tenir. Ce sont les sept tirons qui font sa particularité, qui la tiennent. Or ceux-ci ont été touchés également par les obus et l’humidité. Ils ont prévenu que si rien n’est fait, la cathédrale s’écroulera et qu’il faut agir au plus vite », s’inquiète notre guide. Mais la réhabilitation de cette église ne sera pas une tâche aisée car faute de moyens financiers. Ainsi, selon l’abbé Augustin Obrou, responsable de la communication de la Cathédrale, les moyens financiers font cruellement défaut à la paroisse pour envisager une quelconque réparation. Le chargé de communication de la cathédrale St Paul explique qu’il est important que tous les fidèles et les autorités mettent la main à la pâte afin de sauver ce joyau architectural. Même si cet avis est partagé par les fidèles, ceux-ci disent ne pas se faire d’illusions car même une quête spéciale ne saurait suffire pour sauver le bâtiment. «Nous sommes tous interpellés lorsque pendant la messe, l’eau coule de la toiture et va jusqu’à l’autel. Mais, même si nous faisons une quête spéciale tous les dimanches pour sauver l’église, l’argent ne suffirait pas. La cathédrale est trop abimée, il faut beaucoup d’argent », souligne l’un des fidèles.
Napargalè Marie
Légende 1 : La toiture de la cathédrale a été endommagée par les obus lors de la crise postélectorale.
Légende 2: Les bassines et les futs permettent de recueillir l’eau de pluie qui s’égoutte du trou du toit de la cathédrale St Paul d’Abidjan.
Entretien/ Maurice Bony Amien, secrétaire général de la Fondation St Paul d’Abidjan :
« Il faut un milliard et demi pour sauver la cathédrale »
Le secrétaire général de la Fondation St Paul d’Abidjan donne, dans cet entretien, les actions qui ont été entreprises pour sauver la cathédrale. En vain.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la Fondation St Paul dont vous en êtes le secrétaire général ?
La fondation a été créée dès que l’Eglise a été bâtie, en 1985 mais elle a été reconnue officiellement en 1992, car il fallait en assurer l’entretien. Et le premier président était l’ancien président de l’Assemblée nationale, Charles Donwahi. Le second a été Essis Martin et aujourd’hui, c’est Me Adjé Kacou Luc qui en assure la charge. Il y a une gestion quotidienne qui est faite par un secrétariat général.
La cathédrale St Paul est dans un état de délabrement total. Que fait la fondation, chargée de son entretien ?
C’est vrai que la fondation s’occupe de l’entretien de la cathédrale mais depuis 1985, si on ne s’en occupait pas, elle ne serait pas encore là. Malheureusement, nous avons été victime de la crise postélectorale où nous avons pris des obus qui ont non seulement perforé la toiture, mais également créé un désordre structurel au niveau du bâtiment. Certains tirons qui sont les câbles en acier, ont été atteints. Le bâtiment a été ainsi fragilisé et peut céder à tout moment. Il faut faire vite. Ces tirons sont symboliques car ils représentent les sept sacrements. Dès que nous avons fait le constat, nous avons pris nos dispositions parce qu’on prévoyait cette saison de pluie. Dès le mois de mai, nous avons fait faire une expertise afin de procéder à la réhabilitation sans tarder. Nous avons frappé à toutes les portes avec le débit des travaux. La réhabilitation totale coûte un milliard et demi Fcfa. Et en deux mois tous les travaux peuvent être terminés si les moyens sont réunis. C’est depuis un an que nous vivons cette situation et devant l’inondation de l’Eglise, on s’est dit qu’on pouvait faire une réhabilitation partielle qui pourrait finir en un mois et qui nous ferait gagner deux ans, qui revient à 115 millions Fcfa au niveau du toit uniquement. On attend toujours.
En tant que fondation, ne pouvez-vous pas réunir les fonds nécessaires avec les dons et autres activités ?
On a été victime de la crise postélectorale et on n’a pas fait beaucoup de bruits. On comptait sur de bonnes volontés. C’est triste, car c’est la plus grande cathédrale d’Afrique et il n’y a pas de poteau à l’intérieur, elle ne tient que grâce aux sept grand tenants. Si on n’y prend garde, elle risque de s’écrouler. Les chrétiens de Côte d’Ivoire, sous l’autorité du président Félix Houphouët-Boigny ont bâti ce monument. Nous avons saisi les autorités et il faut attendre car c’est quand même un milliard et demi. Quand il pleut, ce sont de seaux que nous mettons pour recueillir l’eau. Nous sommes allés vers les autorités administratives et politiques qui nous ont reçus et demandé de patienter. J’ai même travaillé avec la conseillère spéciale du président de la République et paroissienne ici, Je anne Peuhmond. C’est une fondation et nous sommes censés aller vers les hommes de bonne volonté. Mais il faut dire que le président Houphouët, lorsqu’il a créé cette fondation, a mis un milliard à Monaco et nous pouvons fonctionner avec les intérêts car le milliard n’est pas disponible. Nous attendons les dons qui ne sont pas beaucoup et nous entreprenons des activités.
N. Marie