Après l’audition des neuf pro-Gbagbo incarcérés à Boundiali, c’est le tour de ceux qui sont détenus à Korhogo. Déjà entendu dans le mois de mai 2011 par le procureur du gouvernement, Ange Bernard Kessy Kouamé dans le cadre de l’instruction militaire, le général Dogbo Blé, anciennement commandant de la garde républicaine et trois autres de ses frères d’armes auront à répondre aux questions du juge d’instruction, Koné Mamadou. Hier lundi, le général Dogbo Blé a été le premier et le seul a passé devant les juges. Assisté par son avocat, Me Dirabou Mathurin, il est arrivé au tribunal de première instance de Korhogo à 15h45 vêtu d’un jogging blanc bleu et une paire de basket. Fortement gardé par quatre éléments armés il a aussitôt été conduit dans un bureau aménagé au premier étage spécialement aménagé pour ces audiences. De 15h à 21 h, Dogbo Blé est entendu sur les deux premiers chefs d’accusations qui lui sont notifiés par le juge : atteinte à la sureté de l’Etat et crime de sang. Son audition est suspendu pour reprendre ce matin avec certainement de nouveaux chefs d’accusations. Contrairement aux audiences de l’ex-président Laurent Gbagbo au cours desquelles l’accès du tribunal était formellement interdit, même au personnel du tribunal qui n’était pas concernés par le sujet, cette fois le lieu vit son ambiance habituelle. Seule une note à la porte d’entrée annonce le report des audiences des flagrants délits, délits divers qui étaient prévus pour ce mardi. Rappelons que Dogbo Blé, qui avait été arrêté le 15 avril 2011 a été conduit avec plusieurs autres militaires à Korhogo. Il sera entendu durant deux jours. Lors de son audition par le commissaire du gouvernement, il était entendu par rapport à l’enlèvement des quatre étrangers à l’hôtel Novotel dont les corps seront retrouvés plus tard. Il s’agit de deux français Stéphane Frantz Di Rippel, Directeur de Novotel, Yves Lamblin, directeur général de SIFCA, un malaisien et un béninois, tous disparus le 4 avril à l’hôtel Novotel. De même, il était interrogé sur sa responsabilité dans l’affaire des armes cachées à la présidence, le massacre des femmes d’Abobo et les obus lancés aux marchés de cette commune. Nul doute que l’instruction civile ne sera pas loin de ces différentes affaires. Les audiences se poursuivent ce matin pour Dogbo Blé et ses autres codétenus.
Mack Dackota
Mack Dackota