Pendant plus de dix jours, des députés ont sillonné la grande région de l’Ouest à la rencontre des populations avec qui ils ont échangé sur les questions brûlantes de l’heure. Notamment, la sécurité, l’occupation des forêts classées et le foncier rural. Après cette visite parlementaire, la première du genre, les populations, à travers les autorités administratives et communales, disent ce qu’elles attendent.
Bangolo : Guiri Aimé (Maire) Foncier rural : «Nous attendons l’application totale de la loi»
On attend beaucoup de l’Etat de Côte d’Ivoire. Il y a une loi sur le foncier rural, nous attendons son application totale pour que nos parents puissent bénéficier de leur terre. Parce qu’on ne maitrise toujours pas cette situation. On ne sait pas si c’est le vendeur qui a tort ou c’est l’acheteur qui a tort. Il faut tout clarifier. Et c’est la loi seule qui peut le faire.
Sécurité : «Nos forces n’ont pas de moyens»
Le calme est revenu. Mais il y a encore des cas isolés. On ne peut pas dire que Bangolo est plus sécurisé qu’Abidjan. Les Frci et les gendarmes font ce qu’ils peuvent. Le département de Bangolo comporte 90 villages. Nos forces n’ont pas de moyens. La gendarmerie n’a qu’un seul véhicule. Il y a un manque de moyen en matériel et en personnel pour quadriller le département.
Les Burkinabés dans les forêts de l’ouest : «C’est un problème difficile à régler»
C’est une question nouvelle. A l’ouest, au nord, à l’est au sud, il y a des Burkinabés. C’est un problème difficile à régler. Nous allons sensibiliser nos parents pour qu’ils puissent vivre en harmonie avec leurs frères Burkinabés. Il faut qu’ils puissent vivre en harmonie et dans la cohésion avec leurs frères venus d’ailleurs.
Kahi Léopold (Maire de Bloléquin) Foncier rural : «La loi de 1998 règle tous les problèmes»
J’attends l’application de la loi de 1998. Elle règle tous les problèmes. Ceux de l’exploitant agricole et ceux du propriétaire terrien. Si on applique cette loi, il n’y aura plus de problème. Cette loi, la seule en Côte d’Ivoire, doit être appliquée.
Sécurité «Il faut que des dispositions soient prises»
Nous sommes dans la tranquillité. Ce sont des gens qui viennent nous troubler le sommeil par des rumeurs. Ce pendant, il faut que des dispositions soient prises pour ne pas que Bloléquin connaisse ce que Taï a vécu. Le commandant des Frci n’a pas de soutien. Il faut lui donner des moyens logistiques, matériels et des équipements. A ce jour, je peux dire que les populations vaquent tranquillement à leurs occupations.
Les Burkinabés dans les forêts de l’ouest : «Il faut canaliser les Burkinabés qui viennent d’arriver»
En 2002, des Burkinabés étaient là. D’autres sont arrivés en 1958. Ce que je veux dire, c’est qu’il faut catégoriser les choses. C’est ceux qui sont arrivés maintenant qu’il faut canaliser. Ce sont eux qui font le désordre. Mais nous sommes en train de travailler à ce que cette situation ne soit pas une bombe à retardement. Ceux qui sont dans les forêts classées, nous leur demandons de retourner. Ceux, également, qui occupent les terres des gens, nous leur demandons de quitter les lieux. La loi de Côte d’Ivoire dit que la vente de terre est de nul effet.
Diarra Karim, préfet de Toulépleu Foncier rural
«Nous mettons en place le comité de gestion du foncier»
Toulépleu est une zone à forte couverture forestière et donc forcément à forte convoitise. Pour l’instant, il n’y a pas de litige ouvert entre les communautés, mais les populations font état de ce qu’elles constatent (à juste titre d’ailleurs) que des gens viennent occuper des parcelles de terre avec la complicité de certains individus. Notamment à Méo, Diaï. Dans ma récente tournée, j’ai invité les communautés mises en cause, les Burkinabé, à faire preuve de retenue et à se conformer à la loi sur le foncier. A Diaï, j’ai convoqué les responsables des Burkinabé et des communautés de la CEDEAO pour les sensibiliser. Désormais ceux qui arrivent doivent se faire identifier chez les chefs afin que l’on sache qui est qui et qui fait quoi. J’interpelle ici le Consul pour qu’ensemble, on se penche sur les phénomènes avant qu’ils ne dégénèrent. Nous sommes en train de mettre en place le comité de gestion du foncier comme le veut le ministre de l’Intérieur.
Sécurité
«La sérénité est de retour»
Globalement, la situation est très calme. La sérénité commence à revenir et les populations rentrées de la brousse reprennent confiance. Ce lundi (NDLR hier), jour de marché, il y avait du monde sur les lieux. C’est un bon baromètre de ce que la quiétude est là. Au niveau de l’école, les cours se sont bien déroulés et cette année, les élèves de Toulépleu vont composer à tous les examens scolaires. J’en suis très ravi.
Réconciliation
«Nous nous employons à ce que la réconciliation soit effective»
La visite du Président de la République a redonné de l’espoir aux populations. Il faut dire que nous sommes très heureux de cette visite. En définitive, la visite du chef de l’Etat consacre la renaissance de Toulepleu. Et nous, en tant qu’autorité administrative, nous nous employons à faire en sorte que la réconciliation soit effective et que tous ces projets annoncés puissent être conduits à bon port.
Douan Joseph (premier adjoint au maire de Man) :
Foncier rural
«Je me demande si la loi de 1998 pourra s’appliquer un jour»
Depuis un moment, nous ne cessons de recevoir des plaintes de nos compatriotes au sujet de l’occupation de leurs terres par des étrangers. Cette occupation, depuis Touba, la région nord de Biankouma jusqu’à Tabou. Mais pour en revenir spécifiquement à la sous-préfecture de Man, on peut affirmer qu’il y a beaucoup de plaintes. Tous les villages vivent ce problème. Il y a aussi bien des Ivoiriens que des étrangers qui acquièrent des terrains ici. Il y a des gens malhonnêtes de la communauté locale qui vendent les terres. Le plus souvent, ils ne résident pas à Man. Ils viennent juste vendre les forêts pour rapidement retourner d’où ils sont venus. Ils vendent ces terres à l’insu de tout le monde et l’acquéreur se met à travailler. Cela cause des problèmes. Certains acheteurs empêchent même les villageois de traverser leurs nouvelles propriétés.
La solution à ces problèmes est difficile. Je me demande aujourd’hui si la loi de 1998 pourra être appliquée. Elle dit qu’aucun étranger ne peut acheter la terre. Si c’était le cas, il ne peut la céder à un héritier. Mais un autre Ivoirien originaire d’une autre région qui vient acheter cette terre devient propriétaire. Cela aussi n’est pas sans problème.
Sécurité : «La sécurité n’est pas préoccupante»
Pour moi, la sécurité n’est pas très préoccupante à Man. Je sais qu’il existe souvent des agressions mais ce sont des cas isolés comme il en existe partout. On ne peut en conclure à l’insécurité à Man. Je suis revenu à Man depuis décembre 2008 et je n’ai pas rencontré de problème de sécurité. Sauf que les coupeurs de route notamment sur l’axe Kouibly-Man ont fait beaucoup de victimes. Nous avons écrit au sous-préfet et depuis le phénomène a reculé surtout que la police et la gendarmerie ont déployé leurs hommes.
Propos recueillis par Eddy PEHE, Dje Km et Jean Marc Sahi
Bangolo : Guiri Aimé (Maire) Foncier rural : «Nous attendons l’application totale de la loi»
On attend beaucoup de l’Etat de Côte d’Ivoire. Il y a une loi sur le foncier rural, nous attendons son application totale pour que nos parents puissent bénéficier de leur terre. Parce qu’on ne maitrise toujours pas cette situation. On ne sait pas si c’est le vendeur qui a tort ou c’est l’acheteur qui a tort. Il faut tout clarifier. Et c’est la loi seule qui peut le faire.
Sécurité : «Nos forces n’ont pas de moyens»
Le calme est revenu. Mais il y a encore des cas isolés. On ne peut pas dire que Bangolo est plus sécurisé qu’Abidjan. Les Frci et les gendarmes font ce qu’ils peuvent. Le département de Bangolo comporte 90 villages. Nos forces n’ont pas de moyens. La gendarmerie n’a qu’un seul véhicule. Il y a un manque de moyen en matériel et en personnel pour quadriller le département.
Les Burkinabés dans les forêts de l’ouest : «C’est un problème difficile à régler»
C’est une question nouvelle. A l’ouest, au nord, à l’est au sud, il y a des Burkinabés. C’est un problème difficile à régler. Nous allons sensibiliser nos parents pour qu’ils puissent vivre en harmonie avec leurs frères Burkinabés. Il faut qu’ils puissent vivre en harmonie et dans la cohésion avec leurs frères venus d’ailleurs.
Kahi Léopold (Maire de Bloléquin) Foncier rural : «La loi de 1998 règle tous les problèmes»
J’attends l’application de la loi de 1998. Elle règle tous les problèmes. Ceux de l’exploitant agricole et ceux du propriétaire terrien. Si on applique cette loi, il n’y aura plus de problème. Cette loi, la seule en Côte d’Ivoire, doit être appliquée.
Sécurité «Il faut que des dispositions soient prises»
Nous sommes dans la tranquillité. Ce sont des gens qui viennent nous troubler le sommeil par des rumeurs. Ce pendant, il faut que des dispositions soient prises pour ne pas que Bloléquin connaisse ce que Taï a vécu. Le commandant des Frci n’a pas de soutien. Il faut lui donner des moyens logistiques, matériels et des équipements. A ce jour, je peux dire que les populations vaquent tranquillement à leurs occupations.
Les Burkinabés dans les forêts de l’ouest : «Il faut canaliser les Burkinabés qui viennent d’arriver»
En 2002, des Burkinabés étaient là. D’autres sont arrivés en 1958. Ce que je veux dire, c’est qu’il faut catégoriser les choses. C’est ceux qui sont arrivés maintenant qu’il faut canaliser. Ce sont eux qui font le désordre. Mais nous sommes en train de travailler à ce que cette situation ne soit pas une bombe à retardement. Ceux qui sont dans les forêts classées, nous leur demandons de retourner. Ceux, également, qui occupent les terres des gens, nous leur demandons de quitter les lieux. La loi de Côte d’Ivoire dit que la vente de terre est de nul effet.
Diarra Karim, préfet de Toulépleu Foncier rural
«Nous mettons en place le comité de gestion du foncier»
Toulépleu est une zone à forte couverture forestière et donc forcément à forte convoitise. Pour l’instant, il n’y a pas de litige ouvert entre les communautés, mais les populations font état de ce qu’elles constatent (à juste titre d’ailleurs) que des gens viennent occuper des parcelles de terre avec la complicité de certains individus. Notamment à Méo, Diaï. Dans ma récente tournée, j’ai invité les communautés mises en cause, les Burkinabé, à faire preuve de retenue et à se conformer à la loi sur le foncier. A Diaï, j’ai convoqué les responsables des Burkinabé et des communautés de la CEDEAO pour les sensibiliser. Désormais ceux qui arrivent doivent se faire identifier chez les chefs afin que l’on sache qui est qui et qui fait quoi. J’interpelle ici le Consul pour qu’ensemble, on se penche sur les phénomènes avant qu’ils ne dégénèrent. Nous sommes en train de mettre en place le comité de gestion du foncier comme le veut le ministre de l’Intérieur.
Sécurité
«La sérénité est de retour»
Globalement, la situation est très calme. La sérénité commence à revenir et les populations rentrées de la brousse reprennent confiance. Ce lundi (NDLR hier), jour de marché, il y avait du monde sur les lieux. C’est un bon baromètre de ce que la quiétude est là. Au niveau de l’école, les cours se sont bien déroulés et cette année, les élèves de Toulépleu vont composer à tous les examens scolaires. J’en suis très ravi.
Réconciliation
«Nous nous employons à ce que la réconciliation soit effective»
La visite du Président de la République a redonné de l’espoir aux populations. Il faut dire que nous sommes très heureux de cette visite. En définitive, la visite du chef de l’Etat consacre la renaissance de Toulepleu. Et nous, en tant qu’autorité administrative, nous nous employons à faire en sorte que la réconciliation soit effective et que tous ces projets annoncés puissent être conduits à bon port.
Douan Joseph (premier adjoint au maire de Man) :
Foncier rural
«Je me demande si la loi de 1998 pourra s’appliquer un jour»
Depuis un moment, nous ne cessons de recevoir des plaintes de nos compatriotes au sujet de l’occupation de leurs terres par des étrangers. Cette occupation, depuis Touba, la région nord de Biankouma jusqu’à Tabou. Mais pour en revenir spécifiquement à la sous-préfecture de Man, on peut affirmer qu’il y a beaucoup de plaintes. Tous les villages vivent ce problème. Il y a aussi bien des Ivoiriens que des étrangers qui acquièrent des terrains ici. Il y a des gens malhonnêtes de la communauté locale qui vendent les terres. Le plus souvent, ils ne résident pas à Man. Ils viennent juste vendre les forêts pour rapidement retourner d’où ils sont venus. Ils vendent ces terres à l’insu de tout le monde et l’acquéreur se met à travailler. Cela cause des problèmes. Certains acheteurs empêchent même les villageois de traverser leurs nouvelles propriétés.
La solution à ces problèmes est difficile. Je me demande aujourd’hui si la loi de 1998 pourra être appliquée. Elle dit qu’aucun étranger ne peut acheter la terre. Si c’était le cas, il ne peut la céder à un héritier. Mais un autre Ivoirien originaire d’une autre région qui vient acheter cette terre devient propriétaire. Cela aussi n’est pas sans problème.
Sécurité : «La sécurité n’est pas préoccupante»
Pour moi, la sécurité n’est pas très préoccupante à Man. Je sais qu’il existe souvent des agressions mais ce sont des cas isolés comme il en existe partout. On ne peut en conclure à l’insécurité à Man. Je suis revenu à Man depuis décembre 2008 et je n’ai pas rencontré de problème de sécurité. Sauf que les coupeurs de route notamment sur l’axe Kouibly-Man ont fait beaucoup de victimes. Nous avons écrit au sous-préfet et depuis le phénomène a reculé surtout que la police et la gendarmerie ont déployé leurs hommes.
Propos recueillis par Eddy PEHE, Dje Km et Jean Marc Sahi