Interview/ Mabri Toikeusse, ministre du Plan et du Développement, était hier, l’invité de Onuci. Fm. Il a évoqué les opportunités offertes par le ‘‘PPTE’’ et l’utilisation de cet argent.
Question : La Côte d’Ivoire vient d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE.
Qu’est-ce que nous devons comprendre par cette décision ?
Mabri Toikeusse : Le point d’achèvement est le résultat des réformes de la rigueur qui est appliquée mais également de notre volonté de garantir la bonne gouvernance au niveau de la gestion des moyens de l’Etat. Alors nous avons atteint le point d’achèvement et cela nous donne l’opportunité de bénéficier de l’annulation d’une partie de notre dette. Environ la moitié des 12.000 milliards que nous devons à tous nos financiers bilatéraux, multilatéraux, du secteur privé…
Q : Le portefeuille du Club de Paris regroupe qui ?
M.T. : Ce sont les dettes contractées avec les Etats, en dehors de ce que nous avons vis-à-vis des institutions de Bretton Woods et d’autres dettes multilatérales qui sont les montants les plus élevés. Ensuite, nous avons la dette contractée auprès secteur privé, notamment avec les institutions privées. Nous continuons de payer mais ce ne sont pas des montants aussi importants que cela. Et le déplacement du ministre de l’Economie et des Finances a conduit à conclure un accord de plus de 3.000 milliards. Je pense que cela fait plus de la moitié des 6.000 milliards de Fcfa dont nous bénéficierons de l’annulation.
Q : Vous parliez de 12.000 milliards comme dette de la Côte d’Ivoire. Et aujourd’hui 6.000 milliards vont être effacés. Les 6.000 milliards qui restent ne vont-ils pas de peser sur l’investissement ?
M.T. : Quand vous devez payer chaque mois 1.000 F et quand l’on vous dit maintenant que vous payez 500 F, cela vous fait un dû énorme parce que le poids de la dette dans notre budget, c’est environ 500 à 600 milliards chaque année. C’est un montant important que nous allons consacrer à la lutte contre la pauvreté et au développement.
Q : Le commun des Ivoiriens ne comprend toujours pas qu’on vous dise que la dette est effacée et en même temps qu’il faille payer pour qu’on vous retourne de l’argent…
M.T. : Ce n’est pas un appui budgétaire. C’est de l’argent qu’on nous donne. Mais nous nous entendons avec les partenaires sur les secteurs auxquels ces ressources doivent être consacrées. Vous mobilisez les ressources et une fois qu’elles sont disponibles, vous les injecter dans les secteurs choisis. Ce qui signifie qu’ils vont s’assurer qu’on mobilise cet argent. Dans notre cas, depuis plusieurs mois, le ministre de l’Economie et des Finances a ouvert un compte séquestre à la Bceao. C’est sur ce compte là que nous allons verser les ressources. Ce n’est pas de l’argent qui retourne à Paris où ailleurs. Cet argent sera logé à la Bceao et une fois que le montant, par exemple, pour une année, est atteint, les bailleurs de fonds font le constat avec nous et ensuite, ils suivent l’utilisation de ces ressources. Notamment le respect des secteurs ou des sous-secteurs qui ont fait l’objet d’accord avec les partenaires.
Q : Va-t-on assister à une revalorisation du salaire des fonctionnaires ?
M.T. : Au cours de ces dernières années, beaucoup d’engagements ont été pris au nom de l’Etat. Nous nous retrouvons aujourd’hui avec des niveaux insoutenables. Cela ne sert absolument à rien de mettre des ressources, par exemple, sur une minorité, pendant que la majorité n’en bénéficie pas. Je veux dire que si des possibilités s’offrent, certainement que les instructions du président iront dans le sens de voir comment on améliore les conditions de vie des travailleurs. Mais notre premier souci, à mon sens, devrait être comment améliorer les conditions de vie générale au niveau des Ivoiriens, notamment investir dans les secteurs porteurs de croissance et dans les secteurs pourvoyeurs d’emplois.
Q : Comment faire pour que cet effacement partiel de la dette ivoirienne ne conduise pas à un nouvel endettement du pays ?
M.T. : Tous les pays du monde, même les Etats-Unis qui sont les plus grands, continuent de s’endetter et doivent peut-être mille fois, dix mille fois plus que nous nous devons. Pourtant, ce sont des pays qui continuent d’être puissants. Donc la question qui se pose c’est de faire en sorte de ne pas prendre de l’argent à des taux qui étouffent notre économie et qui inhibent toute l’action sociale que nous pouvons conduire. Je crois que ces règles là seront respectées et la Côte d’Ivoire se porterait mieux.
Q : Comment s’assurer que les ressources ou les retombées du PPTE seront gérées de façon équitable et transparente ?
M.T. : Le président de la République nous a instruits de faire en sorte que chaque année, ce soit le parlement qui vote le budget. Ce que nous n’avons pas connu pendant 10 ans. Ensuite, chacun de nous devra expliquer devant la représentation nationale, sa vision, ses projets, et dire qu’elles en sont les retombées pour les populations de Côte d’Ivoire. A d’autre niveau, nous aurons à rendre compte. Et aujourd’hui, nous ne pouvons pas échapper une gestion transparente des ressources issues de l’initiative PPTE. De toutes les façons, les institutions de Bretton Woods et d’autres partenaires suivront ces questions de près avec nous. Et je vous assure que si par malheur, (je touche du bois) nous faisons des sorties de route, les choses vont s’arrêter. Ce n’est pas ce que nous souhaitons pour la Côte d’Ivoire. Mais dans tous les cas, l’on ne va pas enregistrer cela sous le régime d’Alassane Ouattara.
Par Jean Eric ADINGRA sur Onuci FM.
Question : La Côte d’Ivoire vient d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE.
Qu’est-ce que nous devons comprendre par cette décision ?
Mabri Toikeusse : Le point d’achèvement est le résultat des réformes de la rigueur qui est appliquée mais également de notre volonté de garantir la bonne gouvernance au niveau de la gestion des moyens de l’Etat. Alors nous avons atteint le point d’achèvement et cela nous donne l’opportunité de bénéficier de l’annulation d’une partie de notre dette. Environ la moitié des 12.000 milliards que nous devons à tous nos financiers bilatéraux, multilatéraux, du secteur privé…
Q : Le portefeuille du Club de Paris regroupe qui ?
M.T. : Ce sont les dettes contractées avec les Etats, en dehors de ce que nous avons vis-à-vis des institutions de Bretton Woods et d’autres dettes multilatérales qui sont les montants les plus élevés. Ensuite, nous avons la dette contractée auprès secteur privé, notamment avec les institutions privées. Nous continuons de payer mais ce ne sont pas des montants aussi importants que cela. Et le déplacement du ministre de l’Economie et des Finances a conduit à conclure un accord de plus de 3.000 milliards. Je pense que cela fait plus de la moitié des 6.000 milliards de Fcfa dont nous bénéficierons de l’annulation.
Q : Vous parliez de 12.000 milliards comme dette de la Côte d’Ivoire. Et aujourd’hui 6.000 milliards vont être effacés. Les 6.000 milliards qui restent ne vont-ils pas de peser sur l’investissement ?
M.T. : Quand vous devez payer chaque mois 1.000 F et quand l’on vous dit maintenant que vous payez 500 F, cela vous fait un dû énorme parce que le poids de la dette dans notre budget, c’est environ 500 à 600 milliards chaque année. C’est un montant important que nous allons consacrer à la lutte contre la pauvreté et au développement.
Q : Le commun des Ivoiriens ne comprend toujours pas qu’on vous dise que la dette est effacée et en même temps qu’il faille payer pour qu’on vous retourne de l’argent…
M.T. : Ce n’est pas un appui budgétaire. C’est de l’argent qu’on nous donne. Mais nous nous entendons avec les partenaires sur les secteurs auxquels ces ressources doivent être consacrées. Vous mobilisez les ressources et une fois qu’elles sont disponibles, vous les injecter dans les secteurs choisis. Ce qui signifie qu’ils vont s’assurer qu’on mobilise cet argent. Dans notre cas, depuis plusieurs mois, le ministre de l’Economie et des Finances a ouvert un compte séquestre à la Bceao. C’est sur ce compte là que nous allons verser les ressources. Ce n’est pas de l’argent qui retourne à Paris où ailleurs. Cet argent sera logé à la Bceao et une fois que le montant, par exemple, pour une année, est atteint, les bailleurs de fonds font le constat avec nous et ensuite, ils suivent l’utilisation de ces ressources. Notamment le respect des secteurs ou des sous-secteurs qui ont fait l’objet d’accord avec les partenaires.
Q : Va-t-on assister à une revalorisation du salaire des fonctionnaires ?
M.T. : Au cours de ces dernières années, beaucoup d’engagements ont été pris au nom de l’Etat. Nous nous retrouvons aujourd’hui avec des niveaux insoutenables. Cela ne sert absolument à rien de mettre des ressources, par exemple, sur une minorité, pendant que la majorité n’en bénéficie pas. Je veux dire que si des possibilités s’offrent, certainement que les instructions du président iront dans le sens de voir comment on améliore les conditions de vie des travailleurs. Mais notre premier souci, à mon sens, devrait être comment améliorer les conditions de vie générale au niveau des Ivoiriens, notamment investir dans les secteurs porteurs de croissance et dans les secteurs pourvoyeurs d’emplois.
Q : Comment faire pour que cet effacement partiel de la dette ivoirienne ne conduise pas à un nouvel endettement du pays ?
M.T. : Tous les pays du monde, même les Etats-Unis qui sont les plus grands, continuent de s’endetter et doivent peut-être mille fois, dix mille fois plus que nous nous devons. Pourtant, ce sont des pays qui continuent d’être puissants. Donc la question qui se pose c’est de faire en sorte de ne pas prendre de l’argent à des taux qui étouffent notre économie et qui inhibent toute l’action sociale que nous pouvons conduire. Je crois que ces règles là seront respectées et la Côte d’Ivoire se porterait mieux.
Q : Comment s’assurer que les ressources ou les retombées du PPTE seront gérées de façon équitable et transparente ?
M.T. : Le président de la République nous a instruits de faire en sorte que chaque année, ce soit le parlement qui vote le budget. Ce que nous n’avons pas connu pendant 10 ans. Ensuite, chacun de nous devra expliquer devant la représentation nationale, sa vision, ses projets, et dire qu’elles en sont les retombées pour les populations de Côte d’Ivoire. A d’autre niveau, nous aurons à rendre compte. Et aujourd’hui, nous ne pouvons pas échapper une gestion transparente des ressources issues de l’initiative PPTE. De toutes les façons, les institutions de Bretton Woods et d’autres partenaires suivront ces questions de près avec nous. Et je vous assure que si par malheur, (je touche du bois) nous faisons des sorties de route, les choses vont s’arrêter. Ce n’est pas ce que nous souhaitons pour la Côte d’Ivoire. Mais dans tous les cas, l’on ne va pas enregistrer cela sous le régime d’Alassane Ouattara.
Par Jean Eric ADINGRA sur Onuci FM.