Deux jours durant, les "pilotes" des secteurs privés français et ivoiriens se rencontrent dans le cadre d'un forum économique, à Abidjan-Plateau, pour échanger et renforcer leur coopération. Hier, à l'ouverture de cette "importante" réunion, initiée par le comité Afrique du Mouvement des entreprises françaises (Medef) international et la Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire (Cge-ci), Michel Roussin a qualifié la relation entre les deux patronats de "constante, pérenne depuis 6 ans". "La Cgec-ci est un partenaire solide, sérieux et défenseur du secteur privé même dans des conditions difficiles. Nous sommes engagés à ses côtés. L'importante délégation des chefs d'entreprises présents en exprime la volonté. Nous sommes ici pour travailler, mais nous n'aurons pas la langue de bois avec les autorités ivoiriennes. Nous dirons à celles qui veulent bien nous entendre notre volonté, nos constats. Nous remercions la Cge-ci pour le travail réalisé". Le président du Conseil des chefs d’entreprise de France-Afrique de l’Ouest, Marc Rennard, est, selon lui, à Abidjan, avec sa délégation, pour aider ses homologues ivoiriens: "Malgré les difficultés traversées par la Côte d’Ivoire, les entreprises françaises sont présentes; notre rôle, c’est d’aider le développement local...Nous sommes impressionnés par les ambitions de la Côte d'Ivoire, mais les populations continuent de souffrir à Abidjan, au nord, à l'ouest. Il y a aussi des problèmes à traiter au niveau de la justice. C'est un paradoxe...", a-t-il fait remarquer. Adjé Amasson, directeur de cabinet, a, au nom du ministre d'État ivoirien, ministre de l'Industrie, relevé ceci: "Cette visite marque une longue et franche collaboration entre le patronat ivoirien et les entreprises françaises, et la France demeure le partenaire privilégié de la Côte d’Ivoire". Jean Kacou Diagou, le président du patronat ivoirien, a indiqué que "ce partenariat de six ans, relance, malgré la crise, la coopération multiséculaire entre la Côte d’Ivoire et la France...L’outil économique ivoirien ne s’est pas effondré...La dynamique économique est assurée par une politique gouvernementale volontariste accentuée par l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte, et par des entreprises désireuses de relancer leurs activités". Pour lui, les entreprises ivoiriennes doivent faire face aux défis actuels en amorçant un nouveau départ: "Nous sommes convaincus qu'ensemble, nous y arriverons, tant la marge de croissance de nos entreprises est grande...Aujourd'hui, le secteur privé se prend à rêver d'une Côte d'Ivoire inscrite dans le giron des nations émergentes seulement à l'horizon d'une génération. Cette ambition n'est pas une chimère, elle s'appuie sur la solidarité des fondamentaux de l'économie ivoirienne et sur le dynamisme de son secteur privé...La Côte d'Ivoire demeure un pays à fort potentiel de production et d'offre; tant dans l'agriculture, l'industrie (notamment, dans les secteurs de l'agro-industrie et des mines (fer, nickel, or...)) et les services et que les Tic". Kacou Diagou a noté, en effet, que cette rencontre permettra de trouver la stratégie idoine face aux mutations produites par la mondialisation de l'économie, mais aussi, d'aider à relancer l'économie ivoirienne. Il mentionne, par ailleurs, les efforts communs des secteurs public et privé, pour l'amélioration de l'environnement des affaires en Côte d'Ivoire. Qu'il veut plus porteur. Il n'oublie pas de notifier que si tous les investissements prévus par le gouvernement sont réalisés, le taux de croissance en 2012 atteindra 8,5% contre -5,1% en 2011. 70 entreprises françaises exerçant dans plusieurs domaines participent au forum. Le patronat français rencontrera plusieurs membres du gouvernement et effectuera des visites de projets et de réalisations à Abidjan et l'intérieur du pays.
Parfait Tadjau
Parfait Tadjau