Les mesures prises pour l’élimination du phénomène de l’exploitation et du travail des enfants sont en train de porter des fruits. Le département d’Etat américain vient de publier son rapport 2012 sur la traite des personnes. Selon ce rapport, la Côte d’Ivoire remonte à la catégorie 2 dans le classement du Département d’Etat. Ce, pour récompenser les efforts du gouvernement ivoirien, qui lutte contre la traite et les pires formes de travail des enfants. En vertu de la loi sur la protection des victimes de la traite. Une action entreprise depuis l’accession au pouvoir du Président Alassane Ouattara. Ce rapport reconnaît les efforts importants mis en œuvre par le gouvernement de Côte d’Ivoire pour lutter contre la traite et les pires formes de travail des enfants, malgré la situation socioéconomique difficile. «(…) Le nouveau gouvernement connait des entraves relatives à la limitation des ressources et l’absence de fonctionnement normal de l’appareil judiciaire et d’exécution de la loi, ainsi que la méconnaissance des personnes chargées de l’appliquer et des juges en charge du phénomène de la traite des êtres humains. Malgré ces circonstances, le pays a réussi à prendre plusieurs mesures concrètes en vue de lutter contre la traite des personnes au cours de l’année», reconnaît le rapport. Il s’agit notamment de l’institution du comité interministériel de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants, la création du comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants, présidé par la Première Dame Dominique Ouattara et l’élaboration d’un plan d’action national de lutte contre la traite et le travail des enfants. Outres ces mesures institutionnelles, le gouvernement a également alloué l’équivalent de 206.000 dollars pour la construction de deux abris pour les enfants victimes de traite. Quelques initiatives de répression réalisées dans ce domaine ont été également relevées. Dans le souci d’accroître les efforts du Gouvernement ivoirien dans le domaine de la lutte contre la traite au cours des prochaines années de manière soutenu et durable, le rapport TIP 2012 recommande de nouvelles mesures. Il préconise l’accroissement des efforts visant à enquêter et engager des poursuites sur les délits de traite, les auteurs de la traite et de l’exploitation des enfants. Il exhorte la Côte d’Ivoire à intensifier les efforts visant à identifier, poursuivre et punir les délits de travail forcé des enfants dans les plantations de cacao. Dans ce sens, il recommande que le Gouvernement envisage l’élaboration et la promulgation des lois visant à criminaliser toutes les formes de traite des adultes. Et surtout, utiliser cette législation et les lois existantes pour poursuivre les trafiquants, en particulier ceux qui exploitent les femmes à des fins de commerce sexuel et les hommes dans le travail forcé. Mais aussi, il encourage la formation des responsables en charge de l’application de la loi pour qu’ils suivent les procédures établies permettant d’identifier les victimes potentielles de la traite et les orienter vers les services de protection, ainsi que la formation des fonctionnaires de police pour suivre les procédures établies d’identification des victimes potentielles de la traite et les orienter vers les services de protection. En outre, une amélioration des efforts de collecte de données relatives à l’application des lois sur les délits de traite y compris les cas impliquant la traite des adultes qui font l’objet de poursuites judiciaires en vertu de lois distinctes dans le code pénal et mettre ces données à la disposition d’autres organismes gouvernementaux et du grand public s’avèrent nécessaire. Et enfin, le rapport préconise d’accroître les efforts de sensibilisation du public au sujet de la traite.
MARIE PAULE KOFFI
MARIE PAULE KOFFI