«Réforme du permis de conduire : une escroquerie qui a ridiculisé l’Etat», c’est le titre d’un dossier publié dans notre édition du vendredi 6 juillet. Lequel a braqué ses phares sur les actes des prédateurs qui ont détourné la réforme du permis de conduire version carte de crédit, à leurs propres fins, en faisant perdre des milliards à l’Etat de Côte d’Ivoire. Avec l’aimable assistance de certains ministres qui se sont succédé à la tête du juteux ministère des transports de Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara. Eh bien, si ce dossier a plu «dans la forme et dans le fond» à l’ancien ministre des transports, Kabran Appiah, il a cependant modérément apprécié un passage qui le concerne à titre personnel. « A l’issue d’un appel d’offres, le premier module fut attribué à la société Starten-CI. Mais contre toute attente et avec l’aimable assistance du ministre des transports d’alors, Appiah Kabran, une autre société, Interflex-Ci, appartenant à Kouao Niamoutié, ex-patron du guichet unique, a décroché, dans des conditions riantes, le même marché». C’est ce passage que l’ancien ministre, rentré d’exil il y a quelques mois, n’a pas apprécié. Et il n’a pas manqué d’exprimer sa désapprobation à « L’Eléphant » en lui passant un amical coup de fil le samedi 7 juillet, dans la matinée. « Vous avez raison de parler d’une escroquerie qui a ridiculisé l’Etat parce qu’effectivement, les prédateurs de l’économie ivoirienne ont détourné cette réforme du permis de conduire. Je suis d’accord avec le fond et la forme de votre article mais je n’accepte pas que vous m’accusiez gratuitement. Je n’aime pas vos amalgames et vos allusions sur ma personne. Je n’ai rien à voir dans ce qui s’est passé. La dernière fois que j’ai travaillé pour le ministère des transports, c’est à la demande du ministre Aziz Thiam et c’est en tant que consultant que j’ai travaillé et j’ai été bien payé pour cela. J’ai remis mon rapport au ministre. Vous pouvez aller demander ce rapport au ministère pour prendre connaissance de son contenu, s’ils veulent bien vous le remettre. Vous pouvez leur poser la question de savoir quel est le dernier rapport que le ministre Aziz Thiam a laissé avant de partir et qui n’a pas été appliqué ? Moi, je ne peux pas vous en parler parce que c’est confidentiel. Vous pouvez aussi aller à la Direction des marchés publics pour voir les résultats de l’appel d’offres initial. Je n’ai rien à avoir dans cette affaire et je tiens à ce que vous l’écriviez dans votre prochaine parution». A protesté l’ancien ministre, non sans ajouter qu’il hésitait entre, nous donner des informations pour nous permettre de faire une « vraie enquête » sur le dossier ou nous faire cadeau d’un procès pour « diffamation » contre sa personne. Evidemment, « L’Eléphant » n’a pas cherché à l’aider à faire son difficile choix.
A.T.
A.T.
