Non respect des prix fixés par le ministère du Commerce, rackets dans les corridors et sur les marchés, frontières poreuses aux produits contrefaits, etc. Ainsi se présente le tableau sombre de la situation de vie des populations dans la région du Bafing. Pour dénoncer cette situation, Keita Ahmed Sory, président de l’Association des consommateurs du Bafing (ACB), a interpellé lors d’un point de presse tenu à Touba le dimanche 15 juillet dernier, le ministre du Commerce Dagobert Banzio et les gendarmes de la cité de l’arbre céleste. Selon le conférencier, le ministre du Commerce ne connait pas les réalités du terrain au niveau des commerces. «Il se limite à des scores et grands magasins d’Abidjan pour fixer des prix. Pour exemple, le sucre roux coûte 650 F et le blanc coûte 700 F ici à Touba. Alors que le ministre avait fixé un prix qui dépassait cela. S’il continue de s’appuyer sur les commerçants, il va s’embourber. Le ministre doit plutôt s’entourer des consommateurs de chaque région», exhorte Sory. Qui dénonce le non-respect des prix homologués. «A Touba, le sac de riz 50 kg ‘denikachia’ coûte 16 500 F alors que c’est 14 500 F à Abidjan et 14 000 F à Bamako», explique le président des consommateurs. Il a également pris les douaniers et les gendarmes comme les fossoyeurs de l’économie ivoirienne. Car selon ses termes, ces derniers laissent sortir le riz local par les frontières de Massabouélou, Ouaninou et Booko. A l’inverse, ajoute Kéita Sory, c’est l’huile et d’autres denrées de contrefaçon venant du Togo et de la Guinée qui transitent par les mêmes frontières et menacent la vie des consommateurs ivoiriens. A cela s’ajoute l’absence de structures bancaires dans la région du Bafing. «Figurez-vous que le premier gouverneur de la BCEAO est natif de Touba. Mais il n’y a aucune banque dans sa région. De sorte que les fonctionnaires désertent leur poste à chaque fin de mois, au grand dam des populations», s’est indigné le conférencier. A quelques jours du début du jeûne musulman, les consommateurs entendent bloquer toutes les denrées de première nécessité à destination des autres pays. «Qu’on ne nous donne pas l’impression que Gbagbo était mieux!», a tonné Keita Sory, dépité.
Bayo Lynx, correspondant régional.
Bayo Lynx, correspondant régional.