Katiola - Neuf femmes ont été condamnées par le tribunal, ce mercredi, à un an de prison ferme pour pratique de mutilation génitale feminine sur des fillettes. Les raisons évoquées, pour leur défense, à la barre par les neuf exciseuses, ont créés l’émoi dans la grande salle des audiences de la section de tribunal de la cité du Hambol. En effet, Camara Attioumoutio, 46 ans, N’Kongo Nama 59 ans, Koné N’Da 91 ans, Touré Katien, Coulibaly Akissi 51ans, Koné Bonougo dit Ponon 54 ans, Ouattara Gbosoundio 68 ans, Hili Mo Monkoura 62 ans, et Oualogni Ouattara dite Kindielmina épouse N’Klo 61ans, ont indiqué que la pratique de l’excision vise à faire perpétuer le culte d’adoration de Ponon, le fétiche transmis par leurs ancêtres. « M le juge, c’est le fétiche de la famille. Ma grande mère me l’a transmis. C’est un rituel. J’ai vu cette pratique avec mes grands-parents. Le fétiche s’appelle Ponon… C’est avec le fétiche que je coupe. Ce fétiche s’appelle Ponon. Ce n’est pas un couteau, c’est un petit fer…On est d’accord pour venir déposer ces fers ici chez vous. On attend votre délai pour le faire… Oui, nous sommes prêtes à abandonner l’excision. On ne va plus reprendre », a indiqué les exciseuses. « Je suis écœuré de voir ces vieilles dames en train d’être jugées. Je suis obligé de les condamner. D’aucuns diront que c’est le juge, ou c’est le procureur qui ont tué notre grand-mère. Il n’en rien. C’est la loi qui vous envoi en prison. Je dis la loi au nom du peuple de Côte d’Ivoire. Je pense que outre ces femmes, ce sont les parents lettrés qui sont coupables », a assené le juge Kacou Tanoh. Et De poursuivre :« Ce acte est dégradant et humiliant pour la femme. La preuve, il y a des régions où c’est interdit. A l’ouest on s’est rendu compte que les exciseuses le font pour des raisons financières. Chaque victime devrait payer 4000 frs Cfa avant de se faire exciser. Les Ong ont du intervenir pour la réinsertion de ces femmes exciseuses dans d’autres secteurs de la vie économique en vue qu’elles renoncent définitivement à cette mauvaise pratique. La loi est formelle la dessus, en l’interdisant. A Dabakala, après une excision de masse, une jeune fille a perdu la vie. Je demande aux enfants et aux petits enfants de ces femmes de donner des conseils à leurs mamans ». pour Molaho Bomisso, directrice nationale de l’ong Organisation pour le droit et la solidarité en Afrique (Ois), c’est un grand coup que la justice vient de porter contre les exciseuses réfractaires. C’est une victoire pour nous qui luttons contre les violences basées sur le genre. C’est grâce à notre forte sensibilisation que ces exciseuses ont été traduite devant les tribunaux. Je suis satisfaite de ce verdict car, il va décourager les personnes qui continuent de s’adonner à cette pratique blessante que rien ne justifie. La sentence va freiner les autres exciseuses dans leur élan », s’est réjoui la responsable de l’Ong Ois Afrique. Pour rappel, notons que les neuf vieilles femmes poursuivies pour ablation d’organes génitales des quatre jeunes filles survenues le 16 février dans ladite ville, ont été reconnues coupables d’actes d’excision et de complicité, ce gang de femmes âgées. Comme punition, la justice leur a condamné à un an d’emprisonnement ferme sans émission de mandat de dépôt par le tribunal et à payer une amende de 50 000 frs. Cela au regard de l’article 27, 28 et 30 du code pénal, article 1, 2 alinéa 1 et 5 de la loi 98-757 du 23 décembre 1998 portant répression des formes de violences à l’égard des femmes. Et de l’article 456 du code de procédure pénale.
Edgar Kouassi
d`apres une correspondance particulière à Bouaké
Edgar Kouassi
d`apres une correspondance particulière à Bouaké