Il faut désormais s’y habituer. Les membres maintenant viendront exposer devant les députés. Même si la Côte d’Ivoire n’est une démocratie parlementaire, les élus de la Nation ont obtenu du gouvernement l’exposé des grands axes de son action à l’Assemblée nationale durant toute la session parlementaire. Après le grand oral du chef du gouvernement le lundi dernier, hier le ministre de l’Economie et des Finances étaient sous les feux roulants des questions des collaborateurs du président Guillaume Soro. Aujourd’hui, c’est au ministre d’Etat, ministre du Plan, le Dr Abdallah Toikeusse Mabri d’affronter les tenants du deuxième pouvoir. Tout le long de cette session, c’est tout le gouvernement qui passera pour expliquer aux représentants du peuple ce que le gouvernement compte faire pour les Ivoiriens et les habitants de la Côte d’Ivoire pour ces cinq prochaines. Depuis le lundi, vu la qualité des échanges, il faut reconnaitre que la Côte d’Ivoire est entrée de plain pied dans un Etat démocratique au sens noble du terme. Mieux, le dialogue engagé entre l’Exécutif et le Législatif est la preuve de la volonté affichée des nouvelles autorités de mettre au centre de leurs actions la transparence. Auparavant, de telles séances existaient à l’Assemblée nationale. Mais elles ressemblaient plus à des bulletins d’information qu’à ces moments instructifs qu’il est donné aux Ivoiriens de suivre depuis maintenant deux jours. L’intervention des commissaires du gouvernement ne se limitent pas à radoter des professions de foi ou des généralités. Mais à des exposés pointus, techniques et instructifs. L’exposé fait le Premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio le lundi dernier était tellement détaillé et édifiant qu’on se demandait s’il s’agissait vraiment d’un discours qui devait retracer les grandes lignes de l’action gouvernementale au cours du quinquennat du président Alassane Ouattara. Le chef du gouvernement a si bien expliqué les ambitions du gouvernement pour le peuple de Côte d’Ivoire pour ces cinq prochaines années que les députés n’ont pas eu grande chose à redire. Si ce n’est leur souhait de voir tous les projets se réaliser. Hier, le ministre de l’Economie et des Finances, René Diby Koffi a utilisé cette approche didactique pour mieux éclairer la lanterne des députés et des Ivoiriens-les sessions étant retranscrites en direct- sur les défis économiques qui attendent la Côte d’Ivoire. Dans un langage simple et accessible, l’argentier du gouvernement a édifié l’auditoire quant à la capacité du gouvernement de faire face à la dette intérieur, aux exigences de l’initiative PPTE, à la cherté de la vie, à la croissance, à la promotion des PME/PMI, à l’emploi et l’assainissement des finances publiques. Dans les moindres détails, sans faux-fuyants, le ministre de l’Economie et des Finances a démontré que l’ambition du gouvernement de faire de doter la Côte d’Ivoire d’une croissance à deux chiffres dans le court terme et de faire du pays de Félix Houphouët-Boigny un Etat émergent à l’orée de 2020 n’est pas un v?u pieux. Mais une ambition légitime et raisonnable qui appartient au domaine du réalisable. Au cours de son intervention, le ministre Diby n’a esquivé aucune question. Il n’a éludé aucune préoccupation. Tous les sujets ont été évoqués. Même ceux qui fâchent. Et là encore, l’envoyé du gouvernement a été plus que convaincant. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, tout le monde sait maintenant comment se fait l’estimation du taux de croissance, pourquoi il que l’Etat paie ses fournisseurs, pour les passations de marchés publics doivent se faire dans les normes et pourquoi la sécurité et la justice sont déterminant dans la bonne marche d’une économie. Durant les interventions, un seul souci a guidé le Premier ministre et le ministre de l’Economie. Celui de la transparence. Lorsqu’on est convaincu de son fait et l’on sait où on va, on n’éprouve aucun besoin de cacher quoi que ce soit. Au contraire, on veut montrer à tout le monde ce qu’on est en train de faire et ce qu’on veut faire. C’est dans cet état d’esprit que le Premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio et le ministre Diby se sont présentés devant les élus de la Nation et les Ivoiriens. Et en toute transparence, il faut reconnaitre, ils ont réussi tous les deux leur examen de passage. Le président Alassane Ouattara a promis de gérer la Côte d’Ivoire dans la transparence. Et c’est ce que s’attèleront certainement à démontrer durant toute cette session parlementaire ses ministres.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly