“L’atteinte du point d’achèvement constitue un objectif partiel dans un processus global visant à remettre la Côte d’Ivoire sur le sentier d’une croissance durable, soutenue et inclusive », dixit Diby Koffi Charles. En présentant le processus de l’initiative PPTE, hier devant les députés, le ministre de l’économie et des finances a fait comprendre que l’atteinte du PPTE n’est pas une panacée aux nombreux maux de la Côte d’Ivoire. A l’en croire, les effets du PPTE ne se feront ressentir sur le quotidien des ivoiriens que lorsque le pays atteindra une croissance à deux chiffres. «Les effets de la croissance dans notre pays peuvent se ressentir à partir de l’année prochaine, parce que beaucoup de chantiers vont démarrer à partir de septembre. Notre pays revient sur les bases initiales de 1970, » a indiqué Charles Diby Koffi. A l’en croire, le taux de chômage pourrait baisser avec les nombreux emplois qui seront créés avec l’appui du secteur privé et grâce au PPTE. Pour cette deuxième journée consécutive, devant les députés, le ministre de l’économie et des finances, a présenté le processus de l’initiative PPTE. Après un rappel de la problématique de l’endettement public en Côte d’Ivoire, de l’initiative PPTE, comme un outil de restructuration de la dette ; des mesures et actions mises en ?uvre en vue de l’allègement et des incidences du point d’achèvement, le ministre Diby a présenté le dispositif de gestion post-point d’achèvement. Sur ce volet, l’argentier ivoirien a fait savoir qu’il s’agit pour l’Etat de poursuivre les réformes en cours afin de parvenir à la compétitivité des secteurs clés de l’économie ; améliorer davantage le climat des affaires ; renforcer et maintenir le cap de la gouvernance économique et financière ; promouvoir la croissance économique ; promouvoir le travail et la rigueur dans la conduite des projets et programmes. En outre, l’Etat devra mettre l’accent sur l’optimisation des financements extérieurs ; la mise en ?uvre d’investissement de qualité ; le renforcement du contrôle des projets. La gestion intelligente de l’endettement public, à travers la gestion des requêtes d’endettement; l’utilisation de l’endettement comme un instrument de politique économique et non comme un paramètre de bouclage budgétaire; la création et opérationnalisation du Comité National de la Dette Publique (CNPD) en charge de l’élaboration d’un projet de stratégie globale d’endettement, prenant en compte les priorités du PND et l’analyse de la viabilité de la dette, en liaison avec les analyses de coûts et de la structure de l’endettement sont également des conditions pour une bonne gestion de ce point d’achèvement. Par ailleurs, le ministre de l’économie et des finances a indiqué que cette gestion devrait tenir compte d’un certain nombre de facteurs dont la hausse trop importante de la masse salariale ; l’augmentation des charges récurrentes ; le changement de la structure de la dette publique ; l’orientation des ressources mobilisées sous forme d’emprunt, pour en garantir un impact significatif sur la croissance. Cependant, Charles Diby Koffi s’est engagé à faire du paiement de la dette intérieur, l’une de ses priorités. Intervenant sur la question du commerce illicite de monnaie qui prend de l’ampleur en Côte d’Ivoire, Charles Diby Koffi, a noté que la BCEAO est saisie sur la question. « Aucun individu n’a le droit de faire du commerce de monnaie. Seul le système bancaire y est habilité. C’est interdit. Le gouverneur est saisi. Ce n’est pas normal, » a-t-il souligné. Pendant de longues heures, Charles Koffi Diby a expliqué aux populations ivoiriennes via leurs représentants ce qu’est le PPTE et ses avantages.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé
