Chasser le régime de l’apartheid Sud-Africain de l’Onu, dénoncer et affronter l’apartheid en terre sud-africaine, telle était l’immense mission de deux grands africains, dans l’histoire du peuple sud-africain : il s’agit de l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, à l’époque chef de la diplomatie algérienne en 1974 à l’Onu, et l’Ivoirien Laurent Dona Fologo, ministre de l’information de la Côte d’Ivoire, en 1975. Plus on évoque l’histoire politique de l’Afrique du Sud et de la libération de Nelson Mandela, plus je me rappelle de Laurent Dona Fologo et d’Abdelaziz Bouteflika. Je vais expliquer ma considération pour ces deux hommes d’Etat africain, pour plusieurs raisons : en 1975, c’est en grande partie, grâce à l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, chef de la diplomatie de son pays à l’Onu que l’Afrique du Sud connaîtra sa première victoire sur le régime de l’apartheid, chassé pour incompatibilité de gouvernance dominée par le ‘’développement séparé’’, vous avez bien lu ? ‘’Développement sépare’’. Cette contradiction de gestion mettant des frontières entre noirs, indiens, métis et blancs, engage résolument Abdelaziz Bouteflika à définir devant le conseil de sécurité de l’Onu, la ligne culturelle, historique et sociologique de chaque groupe de populations de l’Afrique du Sud. Noirs, indiens, métis ont le même pouvoir intellectuel que les Blancs. Dans cette compassion algérienne bien remplie, Abdelaziz Bouteflika refuse que l’accès à la notoriété sud-africaine soit concentré entre les seules mains des blancs. L’Afrique du Sud est chassée de l’Onu en 1974, grâce à Abdelaziz Bouteflika. En 1975, l’histoire de la libération des Noirs, Metis, Indiens Sud-Africains a été aussi préfacée d’une façon magnifique par l’Ivoirien Laurent Dona Fologo, ministre de l’Information de la Côte d’Ivoire. Disons-le sans fausse honte, qu’il était très délicat pour un Etat africain, de s’aventurer à critiquer le régime de l’apartheid sud-africain. Il était aussi difficile pour un Africain de faire des pronostics en faveur de la libération de Nelson Mandela. Mais, la Côte d’Ivoire s’engage dans le débat : Il faut changer de régime en Afrique du Sud, ou changer la mentalité du pouvoir blanc. Le chef de fil de cette immense mission ivoirienne est le ministre de l’Information, Laurent Dona Fologo du gouvernement Félix Houphouët-Boigny. Laurent Dona Fologo en Afrique du Sud en 1975 affronte le régime de l’apartheid avec une seule arme : le dialogue. Mais la thèse ivoirienne ne fait pas l’unanimité et provoque une ‘’démangeaison’’ diplomatique en Afrique. Quoi ! discuter avec le régime ségrégationniste de l’Afrique du Sud ? La Côte d’Ivoire est isolée sur le plan diplomatique. Mais, dialoguer avec le pouvoir blanc de l’Afrique du Sud, était bel et bien dans l’esprit de Laurent Dona Fologo, accompagné d’une délégation significative : 2 Noirs, 1 Métis et une blanche. Pour dire, tout simplement au pouvoir ségrégationniste de l’Afrique du Sud, que la politique du ‘’portrait comparé’’ n’était pas la solution au développement culturel et social des populations Métis, Indiennes et noires. Tous ont la conscience douée. Et, le ministre de l’information de la Côte d’Ivoire a dénoncé de vive voix à Soweto, Pretoria, le régime de ‘’développement sépare’’ comme système de gouvernance avec une compassion de tendresse rassurée pour les Noirs, Métis et Indiens. Le dialogue de Félix Houphouët-Boigny, triomphera du régime ségrégationniste du pouvoir blanc en Afrique. Aujourd’hui Mandela vit. Laurent Dona Fologo vit aussi, véritable acteur ivoirien de la ‘’révolution’’ de l’histoire politique de l’Afrique du Sud. Pour tout dire, Nelson Mandela reste célèbre avec ses 94 ans, ancien président de l’Afrique du Sud, médiateur au Burundi, en République démocratique du Congo, en utilisant le dialogue, l’arme du plus fort. Mandela a bien compris la leçon ivoirienne, enseignée par Laurent Dona Fologo. C’est pourquoi, je pense qu’à chaque évènement de l’histoire politique de l’Afrique du Sud, il faut une lecture honnête et attentive de la contribution de l’Algérie et de la Côte d’Ivoire à l’épanouissement politique, social et culturel des Noirs, Métis, et indiens Sud-africains. Abdelaziz Bouteflika et Laurent Dona Fologo ont fait l’histoire Sud-africaine.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël