Quand Cissé Bacongo passe, les vigiles trépassent. La chose s’est vérifiée le dimanche 22 juillet dernier. Et ce sont de pauvres vigiles qui en ont fait l’amère expérience. Eux qui ont osé laisser trainer une jeune fille sur un lieu que Bacongo venait visiter. « Le vigile l’a appris à ses dépens», nous révèle Patricia, un témoin oculaire de la scène. Interloquée par le geste du ministre que la jeune fille qualifie de vandalisme, elle a ‘‘jugé bon d’en parler à la presse’’. « Je me rendais à l’Institut national de la statistique (Ins) pour des raisons privées. C’est alors que le ministre est arrivé. De toute évidence, il n’a pas apprécié que je sois là, à en juger par la correction que ses gardes du corps ont donnée au vigile », témoigne-t-elle la larme à l’œil. Contacté par téléphone, le vigile a confirmé après moult hésitations, le témoignage de la jeune fille : «Le ministre croyait que la jeune fille était ma copine », nous apprend le vigile dont nous préférons taire le nom. Parce qu’avec Bacongo, on ne sait jamais. Fort donc de cette conviction, M. Bacongo décide de punir le gardien indiscipliné. « Le ministre a donné l’ordre à ses gardes de corps de me battre», révèle le même vigile. Mais pourquoi cette inconduite ? La réponse vient du vigile vandalisé. « On avait pour consigne de ne laisser entrer personne en la présence du ministre, mais la jeune fille se trouvait déjà sur les lieux à son arrivée ». Craignant d’un côté les représailles de la part du ministre Bacongo, et de l’autre un renvoi si l’affaire venait à être ébruitée, le vigile s’est montré réticent à s’ouvrir à la presse. « Il n’y a pas de travail, on est des pères de famille, comprenez», tente-t-il de nous convaincre. Eh bien sûr, on a été convaincu. Surtout après avoir entendu les propos «du prochain maire» de Koumassi, sur les exploits d’un candidat à la députation nommé Bacongo Cissé.
Christiane Djahuié
Christiane Djahuié